UN GRADE — UNE FONCTION (3) : Sergent & chef d’agrès

Sergent et chef d'agrès, un grade' une fonction

Web-série — Premier chef d’agrès à arriver sur feu, le sergent est un sous-officier de contact. Véritable clef de voûte chez les sapeurs-pompiers de Paris, il assume de multiples responsabilités lors des interventions et dans son service intérieur. Le sergent Thomas F. nous aide à y voir plus clair sur ce grade aux multiples facettes !

Maxime Gri­maud —  — Modi­fiée le 25 juillet 2024 à 08 h 32 

Dans la cour inté­rieure de la 5e CIS, le ser­gent Tho­mas Foxo­net super­vise la manœuvre du matin. « Avec l’échelle à cro­chets en recon­nais­sance » ordonne-t-il à sa pre­mière équipe. Avec vigueur, l’un de ses hommes, équi­pé de l’ARI, se hisse au der­nier étage à une vitesse remar­quable. Au pied de la tour d’instruction, ses cama­rades l’acclament joyeu­se­ment. Amu­sé par la situa­tion, Tho­mas se lance un défi per­son­nel. Il emporte avec lui l’échelle à cro­chet, un ARI et son lot de sau­ve­tage, juste pour aug­men­ter un peu la dif­fi­cul­té. Rapi­de­ment, le sous-offi­cier rejoint son subor­don­né au som­met de la tour sous les encou­ra­ge­ments de la garde. Une fois redes­cen­du, il féli­cite son pre­mier chef. « Ce type de situa­tion repré­sente bien ma vision du grade de ser­gent : savoir com­man­der avec huma­ni­té tout en mon­trant l’exemple à ses hommes ! »

Cham­pions League

Pour Tho­mas, la Bri­gade c’était une évi­dence. « Je suis ori­gi­naire de Mar­seille et pour moi, la BSPP repré­sen­tait l’élite. C’était comme inté­grer la Cham­pions League ! À 22 ans, j’ai quit­té la cité pho­céenne pour rejoindre la capi­tale, se remé­more-t-il. Après ma for­ma­tion ini­tiale, j’ai rejoint la 16e com­pa­gnie d’incendie et de secours (CIS). » En un an, le jeune sapeur devient capo­ral et mute à Plai­sance dans la 3e CIS. Il enchaîne avec le PECCH. « Trois ans plus tard, je démarre ma pré­pa­ra­tion pour l’EA1 et cette étape est déjà un lourd défi : se replon­ger dans des matières géné­ra­listes. Après un an de sélec­tion, d’examens, de stages et de manœuvres, j’ai fina­le­ment obte­nu ce galon ! »

Pre­mier grade don­nant accès à la fonc­tion de cadre, le ser­gent est un sous-offi­cier de contact. « En res­tant des sous-offi­ciers très proches des mili­taires du rang, nous fai­sons la syn­thèse entre le com­man­de­ment et l’exécution, notam­ment au niveau des consignes et de la vie de caserne. » Cette fonc­tion implique donc un enga­ge­ment quo­ti­dien. « Je m’efforce d’être exem­plaire aux yeux de mes hommes et de mes chefs. Et pour atteindre cette exem­pla­ri­té, j’ai le devoir de me remettre constam­ment en ques­tion, ana­lyse-t-il. Que ce soit pour les tâches quo­ti­diennes, dans mon ser­vice ou dans le cadre de la pré­pa­ra­tion opérationnelle. »

“UN PS BIEN ENGAGÉ CONDITIONNE TOUTE L’INTERVENTION”

Sur feu, le sergent doit rapidement analyser la situation afin de seconder son chef de garde. .jpg
Pre­mier arri­vé sur les lieux, le ser­gent doit avoir les bons réflexes.

En pas­sant du grade de capo­ral-chef à celui de ser­gent, Tho­mas devient chef d’agrès au pre­mier secours éva­cua­tion (PSE). « Notre rôle est plus valo­ri­sant. Dans mon ancien grade, je com­man­dais deux, voire trois subor­don­nés au VSAV. Désor­mais, j’ai à ma charge cinq mili­taires dans des condi­tions bien plus dimen­sion­nantes. J’interprète cette lourde res­pon­sa­bi­li­té comme une recon­nais­sance de la Bri­gade envers mes efforts. »

Cinq minutes qui comptent

Pre­mier arri­vé sur les lieux de l’incendie, le ser­gent dis­pose d’environ cinq minutes pour manœu­vrer à l’essentiel, juste avant l’arrivée de son chef de garde. Com­prendre la situa­tion, iden­ti­fier les risques, prendre les bonnes déci­sions et don­ner des ordres clairs et pré­cis à ses subor­don­nées. « C’est notre action qui va déter­mi­ner l’avenir de l’intervention. Un PS bien enga­gé condi­tion­ne­ra toute la suite. Le maître-mot : adap­ta­tion… en toutes cir­cons­tances ». Dans le dérou­lé des opé­ra­tions, le sous-offi­cier devient ensuite un chef de point d’accès. « La res­pon­sa­bi­li­té du tableau de ges­tion des recon­nais­sances (TGR) nous incombe, notam­ment le contrôle des binômes d’attaque et de sécu­ri­té. » En paral­lèle de la lutte contre l’incendie, le chef d’agrès PS assure d’autres inter­ven­tions pri­mor­diales. « Acci­dents de la route, ouver­ture de porte, sau­ve­tage en Seine ou encore secours sur voies fer­rées : je peux gérer à mon niveau de mul­tiples situa­tions. Le PS est vrai­ment le meilleur des engins ! » s’exclame-t-il en toute objectivité.

Pour Tho­mas, le futur semble tout tra­cé avec sa réus­site du CAF 2 l’année der­nière. Il devrait pro­chai­ne­ment tro­quer son PS contre un four­gon. « En atten­dant, je savoure ce grade » conclue-t-il !

Devenir sous-officier à la Brigade

À LIRE AUSSI…

WEB SERIE – UN GRADE, UNE FONCTION (ép. 1) : Adju­dant-chef et Adju­dant d’unité

WEB SERIE – UN GRADE, UNE FONCTION (ép. 2) : Capo­ral-chef et Chef d’agrès

Retour en haut