Web-série — Du service de garde à la gestion des logements, en passant par les séances de sport et l’action sur intervention, le chef de centre est celui qui définit le service courant et maintient la parfaite organisation du centre de secours (CS). Pour en savoir plus, l’adjudant Patier nous ouvre les portes du CS Choisy.
Originaire de Joze en Auvergne, l’adjudant Cédric Patier est le septième du village à entrer à la BSPP. « C’est une passion transmise par mon père mais surtout par mon oncle, qui partage mon caractère », confie avec émotion l’adjudant. Après son incorporation en mars 2000, Cédric Patier se dirige vite vers l’avancement et ainsi, le 1er janvier 2018, il reçoit son galon d’adjudant.
Une vie à 360°
En juin 2020, il devient chef de centre du CS Choisy. Au quotidien, le sous-officier se charge du service de garde, d’organiser des manœuvres et des séances de sport afin de maintenir au plus haut le potentiel de ses hommes. L’adjudant participe aussi : « il faut montrer l’exemple, affirme le militaire. Ce n’est pas possible de lancer une séance et de rester dans son bureau à faire de l’administratif ». Son rôle auprès de ses soldats ne se limite pas à la gestion et à l’opérationnel, il donne aussi des outils et des clés à son adjoint afin de l’aider à évoluer. Il peut également être amené à accompagner des pompiers, de leur incorporation à leur fin de contrat. Actuellement, son CS est à effectif complet. L’adjudant Patier dirige donc quarante-sept sapeurs et gradés ainsi que sept sous-officiers.
Un chef de centre ne gère pas seulement l’humain mais aussi le matériel, notamment avec l’infrastructure que représente la caserne. L’adjudant se charge de la partie logements, des problèmes qui peuvent survenir, des emménagements et des déménagements, de la sécurité et de la rénovation lorsque c’est nécessaire.
À ces obligations s’ajoute une particularité, pour le CS Choisy : « notre caserne a une architecture atypique, aux couleurs du bicentenaire, bleu, blanc et rouge parce qu’elle a été inaugurée à cette occasion, explique le sous-officier. C’est pour cette raison que notre tour d’instruction a un graphisme si particulier, qui nous interdit une quelconque modification. Si nous rénovons, c’est à l’identique ».
Décisions raisonnées
Pour l’adjudant Patier, cette fonction à haute responsabilité est une belle reconnaissance de son chef de corps et de son commandant d’unité, qui lui témoignent leur confiance. Une telle direction exige une disponibilité sans faille, qu’il faut savoir concilier avec sa vie de famille et d’éventuels loisirs. « On aime son métier et on donne sans compter. C’est pareil pour la famille : on aime et on donne sans compter », témoigne le papa de Gabrielle, une petite fille de sept ans. Il s’agit donc de trouver un juste équilibre.
L’adjudant considère que l’ambition de devenir chef de centre s’acquiert naturellement, avec l’expérience. « Un sapeur ne peut pas aspirer à devenir chef de centre, explique le sous-officier. C’est une idée qui s’installe dans la durée, et se confirme ou s’infirme selon les rencontres. Se voir chef de centre ne suffit pas à le devenir, même si cela est un rêve, il se peut que certaines personnalités ne collent pas avec cette fonction. »
toujours dans le feu de l’action
Le CS de l’adjudant Patier possède une autre particularité : il s’étend sur six communes du Val-de-Marne. Son secteur d’intervention comprend Choisy-le-Roi, avec neuf kilomètres de Seine, une rive droite et une rive gauche, Ablon-sur-Seine, Villeneuve-le-roi, une partie de Thiais, une partie d’Orly et le parc interdépartemental des sports de Créteil.
Le chef de centre prend des gardes, comme les autres, et l’adjudant Patier est systématiquement chef de garde. Sur intervention, le sous-officier a le rôle de premier COS, c’est donc lui qui commande, donne, engage et demande des renforts en cas de besoin. Que ce soit sur le terrain ou à la caserne, le sous-chef de centre et le chef de centre travaillent rarement en même temps car ils doivent diriger le CS en alternance.
Pour l’adjudant Patier, la fonction de chef de centre est un poste clé dans la vie d’un homme : « cette fonction, sans égal, m’apporte autant d’épanouissement au niveau professionnel qu’humain » affirme l’adjudant. Aujourd’hui, il ne lui reste plus que deux ans de chef de centre et, même s’il aimerait occuper cette place plus longtemps, il a des idées pour la suite. Mais pour l’instant, il vit pleinement l’aventure !
DANS LA LIGNÉE DES FRÈRES PATIER
Le père et l’oncle de l’adjudant étaient respectivement le caporal-chef Claude Patier et le sergent-chef Bernard Patier, des jumeaux, pompiers de Paris à Parmentier. Ces deux sapeurs-pompiers ont marqué leur temps : l’un en sauvant la fille d’un ministre d’un immeuble en flammes à l’aide de l’échelle à crochets et l’autre en réalisant le sauvetage d’une femme de plus de 100 kg au moyen du harnais à l’échelle aérienne de Parmentier.