
Web-série — Après plus de dix ans de service, le caporal-chef Alan Huguet s’apprête à tourner une page en rejoignant le Centre de formation incendie (CFI). En poste à Vitry-sur-Seine depuis 2019, il a évolué dans un secteur sensible, rythmé par une forte activité opérationnelle et une belle camaraderie au sein du CS.
Bonjour Alan, pourrais-tu te présenter ?
Je suis le caporal-chef Alan Huguet, j’ai 28 ans et un peu plus de dix ans de service. Je suis pacsé et papa d’un petit garçon qui va bientôt fêter ses deux ans. Je suis originaire de Loire-Atlantique, mais je me suis rapidement installé à Paris pour éviter les longs trajets. Je suis arrivé à la Brigade en 2014 et j’ai été nommé caporal-chef quatre ans plus tard. Je suis passé par plusieurs CS avant ça, mais depuis 2019, je suis affecté au CS Vitry-sur-Seine. En septembre prochain, changement de cap : je rejoins le GFIS, au Centre de formation incendie (CFI).
Quel est le premier aspect positif qui te vient en tête en pensant à ce CS ?
Ce qui me vient tout de suite, c’est la richesse opérationnelle. À Vitry, on est bien servi. Qu’il s’agisse d’incendie ou de secours à victime, les interventions sur lesquelles nous intervenons sont bien souvent de qualité. On a aussi la chance de disposer d’un DN complet qui colle bien avec le type d’interventions qu’on retrouve sur notre secteur. C’est un super CS.

Quelles spécificités ou type d’inter’ pour ce secteur ?
Vitry, c’est une ville avec pas mal de logements anciens, parfois très vétustes, donc le risque incendie est réel. On est aussi confrontés à pas mal de tensions : des règlements de compte, parfois à l’arme blanche ou à l’arme à feu. Et certains moments de l’année, comme le 14 juillet, le Nouvel An ou lors de mouvements sociaux, peuvent devenir très tendus. Tout ça fait de Vitry un secteur super intéressant bien que compliqué.
Quelle est l’intervention qui t’a le plus marqué dans ce CS ?
Plutôt qu’une intervention en particulier, je retiens une période : celle des violences urbaines à l’été 2023. On a vécu plusieurs soirées très tendues, avec des groupes hostiles qui nous prenaient pour cibles. Je me souviens d’un soir où on a été attaqués à coups de projectiles par une foule importante. Heureusement, aucun de nous n’a été blessé. C’est le genre de moment qui te marque, qui te forge aussi. Et ça renforce les liens dans l’équipe.
Souvenir personnel/cohésion le plus marquant dans ce CS ?
Je pense que c’est le noyau de copains que l’on a créé dans le CS. Les années ont passé et les collègues sont devenus des amis. Aujourd’hui, je suis le dernier à être encore à Vitry-sur-Seine, mais nous nous voyons toujours et le lien a perduré malgré l’éloignement. On a vécu beaucoup de choses ensemble : des vacances, des cohésions, des mariages, des naissances. Je parle un peu avec nostalgie, mais le plus drôle, c’est de voir que dans un CS, il y a toujours de nouveaux arrivants… et que ces nouveaux collègues deviennent aussi des amis avec le temps. Si je peux ajouter un moment marquant pour vraiment répondre à la question cette fois, c’est une Sainte-Barbe qu’on a organisée l’année où je suis arrivé. Un membre du personnel de la caserne avait contacté un chargé de la décoration du parc Astérix. Résultat : un décor incroyable, des menhirs, des costumes… c’était une soirée mémorable !