Web-série — Au carrefour de territoires très différents, le CS Tremblay-en-France intervient aussi bien en zone urbaine dense qu’aux abords des activités industrielles, agricoles ou aéroportuaires. Le caporal Augustin Cazes partage son retour d’expérience sur la caserne et son environnement opérationnel.
Bonjour Augustin, pourrais-tu te présenter ?
Bonjour, je suis le caporal Augustin Cazes, j’ai 23 ans et quatre ans et demi de service. Depuis mon arrivée à la BSPP je suis affecté à la 13e compagnie : j’ai commencé à Aulnay-sous-Bois pendant trois ans avant de muter au CS Tremblay-en-France, où je sers encore aujourd’hui. L’envie d’intégrer la Brigade est née pendant ma scolarité : en parallèle de mon bac professionnel « métiers de la sécurité », j’ai choisi de devenir Jeune sapeur-pompier de Paris (JSPP) pendant trois ans, à Ménilmontant. Ce passage m’a conforté dans mon choix et m’a permis d’arriver en formation avec des bases déjà solides.
En dehors de la BSPP, je suis issu d’une fratrie de quatre : j’ai trois sœurs et je suis le troisième. Je suis parisien, j’ai grandi dans le XVIIIe arrondissement, et côté passions je suis fan d’escalade (bloc) et je roule beaucoup en moto.
Quel est le premier aspect positif qui te vient en tête en pensant à ce CS ?
En mettant de côté l’ambiance — qui est excellente — je pense tout de suite à l’infrastructure. Le CS est grand mais reste à taille humaine. Les chambres sont bien agencées, on dispose de vrais espaces de vie et la caserne est bien pensée pour notre métier. Elle n’est pas récente, elle pourrait être vétuste, mais elle est bien entretenue et agréable à vivre. Et détail qui compte : on a même un petit poulailler.
Quelles spécificités ou type d’inter’ pour ce secteur ?
Tremblay-en-France c’est un secteur très large : une partie agricole, une partie pavillonnaire, une zone industrielle et une zone urbaine avec des cités sensibles. On retrouve aussi de l’aéroportuaire, du routier, du ferré, du fluvial, du pénitentiaire et le parc des expositions de Villepinte qui accueille chaque année de très gros évènements. Cet ensemble de risques nous permet de toucher à tout en termes d’interventions. On réalise aussi pas mal d’inter’ dites « intéressantes » en termes de gestes à réaliser : grosses rixes, règlements de compte, incendies ou encore accidents de circulation.
Quelle est l’intervention qui t’a le plus marqué dans ce CS ?
Il s’agit d’un feu d’appartement. L’origine du sinistre remonte à une dispute entre deux sœurs : l’une d’elles a voulu immoler l’autre, provoquant un incendie violent. À notre arrivée, l’une des victimes se manifestait à la fenêtre, d’où sortait une épaisse fumée. La première équipe a réalisé son sauvetage à l’aide des échelles à main. Mon équipe, elle, a été chargée de l’attaque du feu. En entrant, nous avons aperçu de loin la victime récupérée par la première équipe. Sur le moment, j’ai cru qu’elle portait un pyjama à motif léopard. En réalité son corps était entièrement zébré par les brûlures et les phlyctènes. Ça m’a marqué, car voir une personne vivante aussi gravement brûlée est quelque chose de très rare.
Souvenir personnel le plus marquant dans ce CS ?
Je pense immédiatement à la cohésion. On est treize de garde donc tout le monde se connaît, ce qui permet de tisser de vrais liens. Par exemple, entre motards de la caserne, il nous arrive de faire des sorties ensemble.