UN POMPIER, UN CS — Augustin au CS Tremblay-en-France

Raphaël Orlan­do —  — Modi­fiée le 24 octobre 2025 à 10 h 45 

Web-série — Au carrefour de territoires très différents, le CS Tremblay-en-France intervient aussi bien en zone urbaine dense qu’aux abords des activités industrielles, agricoles ou aéroportuaires. Le caporal Augustin Cazes partage son retour d’expérience sur la caserne et son environnement opérationnel.

Bon­jour Augus­tin, pour­rais-tu te présenter ?

Bon­jour, je suis le capo­ral Augus­tin Cazes, j’ai 23 ans et quatre ans et demi de ser­vice. Depuis mon arri­vée à la BSPP je suis affec­té à la 13e com­pa­gnie : j’ai com­men­cé à Aul­nay-sous-Bois pen­dant trois ans avant de muter au CS Trem­blay-en-France, où je sers encore aujourd’hui. L’envie d’intégrer la Bri­gade est née pen­dant ma sco­la­ri­té : en paral­lèle de mon bac pro­fes­sion­nel « métiers de la sécu­ri­té », j’ai choi­si de deve­nir Jeune sapeur-pom­pier de Paris (JSPP) pen­dant trois ans, à Ménil­mon­tant. Ce pas­sage m’a confor­té dans mon choix et m’a per­mis d’arriver en for­ma­tion avec des bases déjà solides.

En dehors de la BSPP, je suis issu d’une fra­trie de quatre : j’ai trois sœurs et je suis le troi­sième. Je suis pari­sien, j’ai gran­di dans le XVIIIe arron­dis­se­ment, et côté pas­sions je suis fan d’escalade (bloc) et je roule beau­coup en moto.

Quel est le pre­mier aspect posi­tif qui te vient en tête en pen­sant à ce CS ?

En met­tant de côté l’ambiance — qui est excel­lente — je pense tout de suite à l’infrastructure. Le CS est grand mais reste à taille humaine. Les chambres sont bien agen­cées, on dis­pose de vrais espaces de vie et la caserne est bien pen­sée pour notre métier. Elle n’est pas récente, elle pour­rait être vétuste, mais elle est bien entre­te­nue et agréable à vivre. Et détail qui compte : on a même un petit poulailler.

Quelles spé­ci­fi­ci­tés ou type d’inter’ pour ce secteur ?

Trem­blay-en-France c’est un sec­teur très large : une par­tie agri­cole, une par­tie pavillon­naire, une zone indus­trielle et une zone urbaine avec des cités sen­sibles. On retrouve aus­si de l’aéroportuaire, du rou­tier, du fer­ré, du flu­vial, du péni­ten­tiaire et le parc des expo­si­tions de Vil­le­pinte qui accueille chaque année de très gros évè­ne­ments. Cet ensemble de risques nous per­met de tou­cher à tout en termes d’interventions. On réa­lise aus­si pas mal d’inter’ dites « inté­res­santes » en termes de gestes à réa­li­ser : grosses rixes, règle­ments de compte, incen­dies ou encore acci­dents de circulation.

Quelle est l’intervention qui t’a le plus mar­qué dans ce CS ?

Il s’agit d’un feu d’appartement. L’origine du sinistre remonte à une dis­pute entre deux sœurs : l’une d’elles a vou­lu immo­ler l’autre, pro­vo­quant un incen­die violent. À notre arri­vée, l’une des vic­times se mani­fes­tait à la fenêtre, d’où sor­tait une épaisse fumée. La pre­mière équipe a réa­li­sé son sau­ve­tage à l’aide des échelles à main. Mon équipe, elle, a été char­gée de l’attaque du feu. En entrant, nous avons aper­çu de loin la vic­time récu­pé­rée par la pre­mière équipe. Sur le moment, j’ai cru qu’elle por­tait un pyja­ma à motif léo­pard. En réa­li­té son corps était entiè­re­ment zébré par les brû­lures et les phlyc­tènes. Ça m’a mar­qué, car voir une per­sonne vivante aus­si gra­ve­ment brû­lée est quelque chose de très rare.

Sou­ve­nir per­son­nel le plus mar­quant dans ce CS ?

Je pense immé­dia­te­ment à la cohé­sion. On est treize de garde donc tout le monde se connaît, ce qui per­met de tis­ser de vrais liens. Par exemple, entre motards de la caserne, il nous arrive de faire des sor­ties ensemble.


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