UN POMPIER, UN CS — Calvin au CS Neuilly-sur-Marne

Raphaël Orlan­do —  — Modi­fiée le 7 mars 2025 à 11 h 59 

#BrigadeInside — À l’arrivée au centre de secours de Neuilly-sur-Marne, difficile d’imaginer que les pompiers occupaient autrefois une simple maison. Inaugurée le 17 octobre 2023, cette caserne moderne et fonctionnelle leur offre désormais un espace adapté au métier.

Bon­jour Cal­vin, pour­rais-tu te présenter ?

Bon­jour, je suis le capo­ral Cal­vin Piau. j’ai 27 ans et je repré­sente la qua­trième géné­ra­tion de Pom­piers de Paris dans ma famille. J’ai sept ans et demi de ser­vice der­rière moi, dont cinq en remise avant de com­men­cer mon avan­ce­ment. En 2022, j’ai eu l’opportunité de par­tir en mis­sion au Gabon pen­dant cinq mois.

Quel est le pre­mier aspect posi­tif qui te vient en tête en pen­sant à ce CS ?

C’est une grande caserne par l’aspect mais elle reste à taille humaine en effec­tif. Le CS est très fami­lial, tout le monde se connaît bien. Je ne sais pas s’il on peut par­ler d’un avan­tage, mais le fait que le CS décale rela­ti­ve­ment peu, on passe beau­coup de temps ensemble. Ça per­met de mieux se for­mer, de s’entraîner et de pré­pa­rer son avan­ce­ment. Selon moi c’est une excel­lente caserne pour débu­ter : les jeunes ont le temps de manœu­vrer, de suivre les séances de sport et de révi­ser, tan­dis que les plus anciens prennent le temps de trans­mettre leur savoir et de les faire pro­gres­ser, tout en conser­vant la rigueur. Il est impor­tant de pré­ci­ser qu’on a un petit pom­pier aus­si par­mi nous. C’est Pim­pon, le chat de la caserne qui a main­te­nant 17 ans de ser­vice. Je n’é­tais pas là à l’é­poque, mais ce chat a été sau­vé sur un feu de voiture.

Quelle spé­ci­fi­ci­té ou type d’inter’ pour ce secteur ?

Notre sec­teur est très éten­du et rela­ti­ve­ment encla­vé au milieu du G2, entre Nogent et Noi­sy. Il est entou­ré par les sec­teurs de Vil­le­momble et Cli­chy, ain­si que par le SDIS 77. Les risques y sont variés, avec notam­ment une usine trai­tant et dis­tri­buant toute l’eau du 93, ce qui en fait un site stra­té­gique. Le risque fer­ro­viaire est éga­le­ment majeur, avec plu­sieurs lignes, dont cer­taines à grande vitesse. À cela s’ajoutent trois grands espaces boi­sés et les nom­breuses rives de la Marne. Neuilly-sur-Marne étant une ville dor­toir, les inter­ven­tions sont plus rares en jour­née, mais l’activité s’intensifie la nuit, au point que le CSO nous avait sur­nom­més « Nuit-sur-Marne ».

Quelle est l’intervention qui t’as le plus mar­qué dans ce CS ?

En 2020, on est inter­ve­nus pour un arrêt car­dio-res­pi­ra­toire sur un nour­ris­son. C’était la pre­mière fois pour moi et ce qui m’a le plus mar­qué, ce n’était pas tant la vision du bébé, mais plu­tôt l’atmosphère autour : les cris, la détresse des parents. C’est cet aspect émo­tion­nel qui a été le plus dif­fi­cile à gérer, bien plus que l’intervention en elle-même.

Sou­ve­nir personnel/​cohésion le plus mar­quant dans ce CS ?

Le démé­na­ge­ment de la caserne, sans hési­ter. On est pas­sé d’une vieille caserne assez vétuste à une caserne toute neuve et moderne. Ce qui m’a frap­pé, c’est l’investissement de tout le monde : même en repos, les mecs venaient don­ner un coup de main pour le démé­na­ge­ment. L’ambiance res­sem­blait vrai­ment à celle d’un démé­na­ge­ment per­son­nel. C’est drôle d’y repen­ser parce qu’on nous a livré « les murs » de la caserne, les bases, et nous avons nous-même tout agen­cé ensuite. Quelque part on a construit notre « chez nous ».


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