
#BrigadeInside — À l’arrivée au centre de secours de Neuilly-sur-Marne, difficile d’imaginer que les pompiers occupaient autrefois une simple maison. Inaugurée le 17 octobre 2023, cette caserne moderne et fonctionnelle leur offre désormais un espace adapté au métier.
Bonjour Calvin, pourrais-tu te présenter ?
Bonjour, je suis le caporal Calvin Piau. j’ai 27 ans et je représente la quatrième génération de Pompiers de Paris dans ma famille. J’ai sept ans et demi de service derrière moi, dont cinq en remise avant de commencer mon avancement. En 2022, j’ai eu l’opportunité de partir en mission au Gabon pendant cinq mois.
Quel est le premier aspect positif qui te vient en tête en pensant à ce CS ?
C’est une grande caserne par l’aspect mais elle reste à taille humaine en effectif. Le CS est très familial, tout le monde se connaît bien. Je ne sais pas s’il on peut parler d’un avantage, mais le fait que le CS décale relativement peu, on passe beaucoup de temps ensemble. Ça permet de mieux se former, de s’entraîner et de préparer son avancement. Selon moi c’est une excellente caserne pour débuter : les jeunes ont le temps de manœuvrer, de suivre les séances de sport et de réviser, tandis que les plus anciens prennent le temps de transmettre leur savoir et de les faire progresser, tout en conservant la rigueur. Il est important de préciser qu’on a un petit pompier aussi parmi nous. C’est Pimpon, le chat de la caserne qui a maintenant 17 ans de service. Je n’étais pas là à l’époque, mais ce chat a été sauvé sur un feu de voiture.

Quelle spécificité ou type d’inter’ pour ce secteur ?
Notre secteur est très étendu et relativement enclavé au milieu du G2, entre Nogent et Noisy. Il est entouré par les secteurs de Villemomble et Clichy, ainsi que par le SDIS 77. Les risques y sont variés, avec notamment une usine traitant et distribuant toute l’eau du 93, ce qui en fait un site stratégique. Le risque ferroviaire est également majeur, avec plusieurs lignes, dont certaines à grande vitesse. À cela s’ajoutent trois grands espaces boisés et les nombreuses rives de la Marne. Neuilly-sur-Marne étant une ville dortoir, les interventions sont plus rares en journée, mais l’activité s’intensifie la nuit, au point que le CSO nous avait surnommés « Nuit-sur-Marne ».
Quelle est l’intervention qui t’as le plus marqué dans ce CS ?
En 2020, on est intervenus pour un arrêt cardio-respiratoire sur un nourrisson. C’était la première fois pour moi et ce qui m’a le plus marqué, ce n’était pas tant la vision du bébé, mais plutôt l’atmosphère autour : les cris, la détresse des parents. C’est cet aspect émotionnel qui a été le plus difficile à gérer, bien plus que l’intervention en elle-même.
Souvenir personnel/cohésion le plus marquant dans ce CS ?
Le déménagement de la caserne, sans hésiter. On est passé d’une vieille caserne assez vétuste à une caserne toute neuve et moderne. Ce qui m’a frappé, c’est l’investissement de tout le monde : même en repos, les mecs venaient donner un coup de main pour le déménagement. L’ambiance ressemblait vraiment à celle d’un déménagement personnel. C’est drôle d’y repenser parce qu’on nous a livré « les murs » de la caserne, les bases, et nous avons nous-même tout agencé ensuite. Quelque part on a construit notre « chez nous ».