
Web-série — Avant d’intégrer la Brigade, Jériel avait déjà fait ses armes comme réserviste à Nogent-sur-Marne. Aujourd’hui caporal-chef à Noisy-le-Grand, il n’a jamais quitté la 15e compagnie et s’épanouit pleinement dans le seul centre de secours du 2e groupement implanté dans le 93.
Bonjour Jériel, pourrais-tu te présenter ?
Bonjour, je suis le caporal-chef Matundu, Jériel de mon prénom. J’appartiens au 2e groupement d’incendie et de secours, plus précisément à la 15e compagnie, au centre de secours de Noisy-le-Grand. J’ai six ans et demi de service et Noisy est mon premier CS… entre guillemets, car avant d’intégrer pleinement la BSPP, j’ai réalisé un service civique à la caserne de Nogent-sur-Marne. Ces dix mois m’ont permis de vérifier que le métier me convenait, que je pouvais m’y épanouir, mais aussi de me conforter dans l’idée que j’étais capable de devenir pompier de Paris.
Côté personnel, avant d’entrer à la Brigade, j’ai obtenu un bac professionnel en électronique. Je suis logé à Clichy-sous-Bois, marié et père d’un tout jeune enfant. J’ai deux frères — dont l’un est également pompier de Paris — ainsi qu’une petite sœur. Mon choix pour l’armée s’inscrit dans une continuité familiale : je voulais devenir pompier et, mon père étant légionnaire, j’ai choisi de lier les deux.
Mes passions ? Les sports de combat avant tout. J’en pratique depuis petit : la lutte principalement, mais aussi le grappling et le MMA. J’aime aussi la musique : je ne suis pas Beethoven, mais je joue du piano et j’ai appris en autodidacte.
Quel est le premier aspect positif qui te vient en tête en pensant à ce CS ?
La particularité de Noisy-le-Grand est d’être la seule caserne du 2e groupement implantée en Seine-Saint-Denis, alors que ce département relève habituellement du 1er groupement. Sinon, sur l’aspect humain, notre caserne est toute petite ce qui nous oblige, dans le bon sens du terme, à passer notre temps tous ensemble. Cette configuration nous amène à tisser des liens assez forts et renforce notre cohésion. D’ailleurs, j’ai oublié de préciser mais notre caserne est en reconstruction, donc nous pourrons à l’avenir dire que nous possédons un CS tout neuf.




Quelles spécificités ou type d’inter’ pour ce secteur ?
Notre CS compte 61 pompiers. Nous faisons partie du 2e groupement et de la 15e compagnie. Nous avons la chance de disposer d’un Départ normal (DN), ce qui n’est pas toujours le cas pour les CS.
Nous défendons cinq communes : Gournay-sur-Marne, Noisy-le-Grand, Villiers-sur-Marne, Bry-sur-Marne et Le Plessis-Trévise. Cela représente un secteur assez vaste et donc un volume d’interventions conséquent.
Les risques sont variés : forestier, fluvial, routier, aérien, fermes, quartiers pavillonnaires, cités sensibles… On a même les Espaces d’Abraxas, connus pour avoir servi de décor au film “Hunger Games”, ce qui attire chaque année un petit flux de touristes.
Quelle est l’intervention qui t’a le plus marqué dans ce CS ?
C’était lors de ma toute première garde. Comme souvent lors d’un premier jour, j’avais beaucoup d’administratif à gérer et j’ai été remplacé la matinée. Après le déjeuner, je reprends mon piquet au Premier-secours évacuation (PSE). Vers 14 h, nous sommes sonnés pour un feu de véhicule au niveau du drive d’un restaurant.
À notre arrivée, la situation avait évolué : l’incendie du véhicule s’était propagé au restaurant. Nous avons dû demander un renfort incendie, le feu s’étant largement amplifié.
Cette intervention m’a marqué, car c’était ma toute première inter’, et directement un feu d’ampleur. Après dix mois passés en service civique à Nogent-sur-Marne, souvent au VSAV, c’était un peu comme une récompense de commencer ainsi.
Souvenir personnel le plus marquant dans ce CS ?
Je retiens surtout l’ambiance de Noisy-le-Grand. Sans doute qu’on retrouve ça ailleurs, mais je ne peux parler que de ma caserne, là où j’ai grandi en tant que pompier. Le fait d’être dans un petit CS, un peu rustique — douches communes, chambres partagées, pas de mess — crée du lien, facilite l’intégration et soude vraiment les équipes, nous devenons rapidement frères d’armes. Le jour où je quitterai ce centre, c’est cet esprit de famille que je garderai en mémoire.