
Web-série — Première classe à la 26e compagnie, Noémie Vanvynckt évolue dans une caserne moderne où la convivialité se ressent à chaque garde. Depuis quatre ans, elle décale sur un secteur qui a forgé son expérience de pompier de Paris et lui a permis de tisser des liens de camaraderie solides.
Bonjour Noémie, pourrais-tu te présenter ?
Bonjour, je suis la première classe Noémie Vanvynckt et je sers à la Brigade depuis maintenant quatre ans. Actuellement, je suis affectée à la 26e compagnie au CS de Pierrefitte-sur-Seine. J’ai débuté au CS Saint-Denis à l’issue de ma formation initiale, avant d’être affectée définitivement ici. Je viens tout juste d’intégrer la remise, après avoir validé l’ensemble des stages requis, et j’en suis très fière même si cela ne fait qu’un mois.
Originaire de Lille, j’ai choisi de me rapprocher de l’Île-de-France pour réduire mes déplacements. Je suis entrée relativement tard à la Brigade car j’ai travaillé de mes 15 à mes 23 ans dans des écuries, en tant que cavalière. J’ai passé tous mes galops jusqu’au galop 6, pour pouvoir exercer ce métier.
Quel est le premier aspect positif qui te vient en tête en pensant à ce CS ?
Notre caserne est toute neuve ! C’est un vrai plus, qui contribue beaucoup au bien-être général et à notre confort pour exercer notre métier dans les meilleures conditions.
Depuis mon arrivée à Pierrefitte, l’ambiance a toujours été très familiale, très saine. Nous sommes tous assez proches, quel que soit le grade. Il y a une vraie entente et cela permet à chacun de se sentir soutenu, dans les moments difficiles comme dans les bons moments.


Quelle spécificité ou type d’inter’ pour ce secteur ?
Notre secteur est très pavillonnaire, avec de belles maisons de maître et de très jolis parcs, comme celui de la Butte Pinson ou le parc de La Courneuve. On retrouve également quatre grosses cités. Depuis mon arrivée il y a quatre ans, le climat s’est beaucoup apaisé : les feux de voitures, les agressions à l’arme blanche ou par arme à feu sont beaucoup moins fréquents qu’auparavant, même s’il nous arrive encore d’en faire.
D’un point de vue géographique, nous sommes bien situés. Les secteurs voisins sont fortement sollicités et l’activité opérationnelle y est intense, ce qui nous amène régulièrement à leur prêter main-forte.

Quelle est l’intervention qui t’a le plus marqué dans ce CS ?
Il y en a eu beaucoup à Pierrefitte. Mais celle-ci, bien que dramatique, reste gravée dans mon esprit. Nous étions au fourgon lorsque nous avons été appelés pour un arrêt cardio-respiratoire d’un bébé de trois mois. À notre arrivée, la police était déjà sur place en nombre. Nous ne comprenions pas pourquoi, jusqu’à franchir la porte de l’appartement. Là, nous avons découvert une famille bouleversée : la maman — victime d’une très grave dépression post-partum — venait d’égorger son bébé. Nous étions tous abasourdis. Un sapeur a commencé les gestes de premiers secours, mais il n’y avait malheureusement plus rien à faire.
Le retour au CS s’est fait dans un silence total. À notre arrivée, nous avons tout de suite pu en parler ensemble, puis le psychologue de la Brigade est venu pour nous aider à encaisser cette intervention particulièrement difficile.
Souvenir personnel/cohésion le plus marquant dans ce CS ?
Je pars bientôt dans les services, donc la nostalgie commence déjà à se faire sentir. Il y a tellement de souvenirs qu’il est difficile de n’en citer qu’un. Entre les moments de cohésion, les discussions interminables lors d’une garde – parfois toute la nuit – ou encore les nuits d’émeutes passées à dormir en tenue de feu dans la remise en attendant un départ pour feu, ce sont des instants qui marquent.
En partant, ce que je retiendrai avant tout, c’est la bienveillance, l’esprit d’équipe et le plaisir de travailler dans un CS aussi soudé.