Web-série — Pauline Déroulède, ainsi que six autres athlètes français, servant l’armée de champions, ont décidé de parrainer la brigade de sapeurs-pompiers de Paris pour les JOP 2024. Malgré les différentes disciplines, tous ont le même objectif : triompher, chez eux, à Paris, sous les couleurs de la BSPP.
UN ACE DE LA RAQUETTE
Première au classement français en tennis-fauteuil dames et 13e au classement mondial, Pauline Déroulède a pris sa revanche sur la vie et ne compte pas s’arrêter en si bon chemin.
Deux semaines après la fin des JO, il sera temps pour les athlètes paralympiques d’exceller. Du 28 août au 8 septembre 2024, 184 délégations réunissant 4 400 athlètes s’affronteront dans 22 disciplines différentes. Réalisées pour la première fois à Paris, ces XVIIe Olympiades Paralympiques seront l’occasion pour les athlètes de faire rayonner leur pays. Pauline Déroulède, athlète paralympique française, disputera cette compétition en tennis-fauteuil.
Avez-vous toujours rêvé de devenir une grande championne ?
Le sport a toujours fait partie de ma vie et je dois bien avouer que devenir sportive de haut niveau était un rêve de petite fille. Tout ne s’est pas passé comme prévu… La vie m’a mise sur d’autres chemins. Après mon accident fin 2018, je me suis dit qu’il était temps que ce vœu devienne réalité. Peu de temps après ce drame, j’ai annoncé à mes proches : « Je veux faire les Jeux de Paris. » J’avais le tennis en tête. C’était mon sport de prédilection depuis l’enfance. Cependant, je ne savais pas ce que j’allais ressentir en étant assise dans un fauteuil. Quand vous avez pratiqué un sport toute votre vie debout, savoir que vous allez désormais devoir le vivre assis est vraiment difficile. Il faut réussir à se faire à l’idée…
Quelle est votre source de motivation pour participer aux Jeux de Paris ?
J’ai toujours voulu être utile pour mon pays, lui rendre ce qu’il m’a donné. Et, ayant vécu toute ma vie dans la capitale, participer aux Jeux de Paris était pour moi, une évidence. Vivre les Jeux Paralympiques est un grand honneur puisqu’ils ont lieu tous les quatre ans uniquement.
Quelques semaines après mon accident, je me suis fixé un objectif : j’avais cinq ans pour me préparer aux Jeux Paralympiques de Paris. C’était très court. C’était un pari. Je ne savais pas si ça allait être possible, mais j’ai tout donné malgré les moments de doute… Les débuts ont été très compliqués. Il fallait encaisser le fait de retrouver son sport dans une nouvelle condition physique. C’est difficile, parce qu’au début vous êtes sans arrêt dans la comparaison. Je voyais les balles me passer à droite, à gauche, depuis mon fauteuil. Je me sentais encore plus handicapée parce que je ne le maîtrisais pas et je savais que debout, je les avais toutes. Il faut vraiment accepter de repartir de zéro et encaisser la frustration.
J’ai également envie de rendre fier toutes les personnes qui m’ont soutenue : ma famille, mes amis, ma coach, mon préparateur physique et mental… ainsi que les pompiers de Paris. Sans toutes ces personnes, je ne sais pas si j’aurais eu la force de rebondir. C’est un travail d’équipe… L’union fait la force.
Pourquoi avoir fait le choix de parrainer la BSPP ?
Parce qu’ils m’ont sauvé la vie. Je leur en serai éternellement reconnaissante. Pour moi, ce parrainage est l’action qui détient le plus de sens depuis mon accident. C’est une grande fierté et une grande émotion. Comme lorsque j’ai reçu le sweat de l’équipe de France. Désormais, j’appartiens à la Brigade. Je la représente. Il est essentiel que je sois à la hauteur de ce statut.
J’aimerais que cette collaboration continue le plus longtemps possible. Une fois les Jeux terminés, je serai ravie de m’impliquer davantage au sein de l’armée des champions et avec les pompiers de Paris.
On se donne rendez-vous dans neuf mois pour célébrer toutes les médailles ?
Bien sûr, avec plaisir !