WEB-SÉRIE JOP 2024 — Les athlètes de la Brigade (ép. 1) : Pauline Déroulède

You­na Lan­dron —  — Modi­fiée le 24 octobre 2024 à 04 h 25 

Web-série — Pauline Déroulède, ainsi que six autres athlètes français, servant l’armée de champions, ont décidé de parrainer la brigade de sapeurs-pompiers de Paris pour les JOP 2024. Malgré les différentes disciplines, tous ont le même objectif : triompher, chez eux, à Paris, sous les couleurs de la BSPP.

UN ACE DE LA RAQUETTE

Première au classement français en tennis-fauteuil dames et 13e au classement mondial, Pauline Déroulède a pris sa revanche sur la vie et ne compte pas s’arrêter en si bon chemin.

Deux semaines après la fin des JO, il sera temps pour les ath­lètes para­lym­piques d’exceller. Du 28 août au 8 sep­tembre 2024, 184 délé­ga­tions réunis­sant 4 400 ath­lètes s’affronteront dans 22 dis­ci­plines dif­fé­rentes. Réa­li­sées pour la pre­mière fois à Paris, ces XVIIe Olym­piades Para­lym­piques seront l’occasion pour les ath­lètes de faire rayon­ner leur pays. Pau­line Dérou­lède, ath­lète para­lym­pique fran­çaise, dis­pu­te­ra cette com­pé­ti­tion en tennis-fauteuil.

Avez-vous tou­jours rêvé de deve­nir une grande cham­pionne ?
Le sport a tou­jours fait par­tie de ma vie et je dois bien avouer que deve­nir spor­tive de haut niveau était un rêve de petite fille. Tout ne s’est pas pas­sé comme pré­vu… La vie m’a mise sur d’autres che­mins. Après mon acci­dent fin 2018, je me suis dit qu’il était temps que ce vœu devienne réa­li­té. Peu de temps après ce drame, j’ai annon­cé à mes proches : « Je veux faire les Jeux de Paris. » J’avais le ten­nis en tête. C’était mon sport de pré­di­lec­tion depuis l’enfance. Cepen­dant, je ne savais pas ce que j’allais res­sen­tir en étant assise dans un fau­teuil. Quand vous avez pra­ti­qué un sport toute votre vie debout, savoir que vous allez désor­mais devoir le vivre assis est vrai­ment dif­fi­cile. Il faut réus­sir à se faire à l’idée… 

Quelle est votre source de moti­va­tion pour par­ti­ci­per aux Jeux de Paris ?
J’ai tou­jours vou­lu être utile pour mon pays, lui rendre ce qu’il m’a don­né. Et, ayant vécu toute ma vie dans la capi­tale, par­ti­ci­per aux Jeux de Paris était pour moi, une évi­dence. Vivre les Jeux Para­lym­piques est un grand hon­neur puisqu’ils ont lieu tous les quatre ans uni­que­ment.
Quelques semaines après mon acci­dent, je me suis fixé un objec­tif : j’avais cinq ans pour me pré­pa­rer aux Jeux Para­lym­piques de Paris. C’était très court. C’était un pari. Je ne savais pas si ça allait être pos­sible, mais j’ai tout don­né mal­gré les moments de doute… Les débuts ont été très com­pli­qués. Il fal­lait encais­ser le fait de retrou­ver son sport dans une nou­velle condi­tion phy­sique. C’est dif­fi­cile, parce qu’au début vous êtes sans arrêt dans la com­pa­rai­son. Je voyais les balles me pas­ser à droite, à gauche, depuis mon fau­teuil. Je me sen­tais encore plus han­di­ca­pée parce que je ne le maî­tri­sais pas et je savais que debout, je les avais toutes. Il faut vrai­ment accep­ter de repar­tir de zéro et encais­ser la frustration.

J’ai éga­le­ment envie de rendre fier toutes les per­sonnes qui m’ont sou­te­nue : ma famille, mes amis, ma coach, mon pré­pa­ra­teur phy­sique et men­tal… ain­si que les pom­piers de Paris. Sans toutes ces per­sonnes, je ne sais pas si j’aurais eu la force de rebon­dir. C’est un tra­vail d’équipe… L’union fait la force.

« LA VIE DONNE LES PLUS DURS COMBATS
À SES PLUS SOLIDES SOLDATS »

Pour­quoi avoir fait le choix de par­rai­ner la BSPP ?
Parce qu’ils m’ont sau­vé la vie. Je leur en serai éter­nel­le­ment recon­nais­sante. Pour moi, ce par­rai­nage est l’action qui détient le plus de sens depuis mon acci­dent. C’est une grande fier­té et une grande émo­tion. Comme lorsque j’ai reçu le sweat de l’équipe de France. Désor­mais, j’appartiens à la Bri­gade. Je la repré­sente. Il est essen­tiel que je sois à la hau­teur de ce statut.

J’aimerais que cette col­la­bo­ra­tion conti­nue le plus long­temps pos­sible. Une fois les Jeux ter­mi­nés, je serai ravie de m’impliquer davan­tage au sein de l’armée des cham­pions et avec les pom­piers de Paris.

On se donne ren­dez-vous dans neuf mois pour célé­brer toutes les médailles ?
Bien sûr, avec plaisir !

Photos : CCH Sylvia Borel