Web-série — Recordman de France du 200 m dos en bassin de 50 m, Yohann Ndoye Brouard fait partie de l’Armée des champions et il parraine la brigade de sapeurs-pompiers de Paris. Il s’entraîne sans relâche pour se surpasser lors des prochains Jeux olympiques.
Une famille de nageurs et une maman entraîneur à Annecy, Yohann Ndoye Brouard pouvait difficilement passer à côté d’une passion pour ce sport. Il s’y plonge dès ses deux ans.
À l’adolescence, « j’ai quitté Annecy pour rejoindre le Centre national d’entraînement de Font-Romeu afin d’y passer mon baccalauréat. J’ai eu la chance d’intégrer directement le Pôle France. Mes résultats étaient suffisants pour y entrer sans passer par le Pôle Espoirs », nous raconte le dossiste français.
En septembre 2018, le bac en poche, Yohann arrive à Paris pour intégrer l’Institut national du sport, de l’expertise et de la performance. « L’INSEP regroupe les meilleures conditions d’entraînement en France. Nous avons à disposition un bassin de 50 mètres, tout le matériel médical nécessaire ainsi que de la balnéothérapie, pour récupérer. »
En parallèle de sa carrière de haut niveau, Yohann suit des études de kiné. « J’ai un planning d’études aménagé afin de pouvoir m’entraîner du lundi au samedi : deux heures le matin, trois ou quatre heures l’après-midi et une séance de musculation quotidienne. Réussir à placer des cours au milieu de mes entraînements est compliqué. » La convention entre l’INSEP et l’école de kiné lui permet de réaliser une année d’études en deux ans. « Mes études supérieures se dérouleront donc en neuf ans, contrairement à quatre en temps normal. Neuf parce que j’ai décidé de prendre une année de césure durant les Jeux olympiques. »
Après cinq années complètes de préparation pour les Jeux, le nageur français se considère au top de sa forme : « 23, 24 ans, c’est l’âge idéal pour la natation. Physiquement, on a atteint une certaine maturité et un assez bon niveau d’expérience, analyse-t-il. Mais les nageurs plus jeunes ont tout autant leur place aux JO ! En 2021, à 20 ans, j’ai eu la chance de participer aux JO de Tokyo. J’étais moins développé qu’actuellement, mais le fait qu’ils aient été reportés d’une année, m’a permis d’être plus fort ».
Mais à Tokyo, tout ne s’est pas passé comme prévu… « J’ai un problème de vue, me rendant très vite ébloui par la lumière. Aux Jeux olympiques, la piscine est éclairée par de multiples spots, donc je n’ai pas vu les drapeaux situés à cinq mètres du bord du bassin. Je me suis cogné la tête et à la suite de mon virage, je suis reparti sur le ventre. J’ai donc été disqualifié », nous dépeint le nageur français.
Cette étape malheureuse ne l’a pas stoppé dans sa conquête de nouveaux records et de médailles olympiques. Du haut de ses 1,97 m, Yohann a battu l’ancien record de France du 200 m dos en bassin de 50 m avec un temps de 1’55’’62. Un temps susceptible de lui attribuer une médaille lors des prochains JO sur 100 m et 200 m dos.
« Remporter une médaille olympique 100 ans après les premiers JO à Paris peut tout changer. Mais, il ne faut pas se mettre la pression. Seulement se rendre compte de la chance que l’on a de participer à ces Jeux, qui plus est, à Paris, observe le sportif français, des étoiles plein les yeux. J’ai l’opportunité de pouvoir participer aux JO sous les couleurs de la BSPP. On était dix nageurs à postuler pour intégrer l’armée de champions et je suis le seul à avoir été retenu. »
Le passionné de natation nous donne un conseil pour réussir : « se fixer un objectif clair et précis, le garder toujours en tête et faire tout ce qui est en son possible pour l’atteindre. Surtout, prenez du plaisir ! C’est la clé de l’épanouissement. »