WEB-SÉRIE JOP 2024 — Les athlètes de la Brigade (ép. 5) : Pauline Ranvier

You­na Lan­dron —  — Modi­fiée le 13 juin 2024 à 04 h 12 

Web-série — Vice-championne olympique de fleuret par équipe à Tokyo, Pauline compte bien décrocher l’or cette année à Paris.

Pau­line Ran­vier est déter­mi­née à décro­cher la médaille d’or aux pro­chains Jeux olym­piques. En équipe de France d’escrime depuis dix ans, elle est mul­ti­mé­daillée lors de com­pé­ti­tions euro­péennes et mon­diales par équipe. Aujourd’hui, elle se pré­pare à atteindre la plus haute marche du podium lors des épreuves de fleu­ret féminin.

Com­ment êtes-vous allée vers l’escrime ?
J’ai com­men­cé l’escrime à neuf ou dix ans à l’école. Nous avions le choix entre deux sports et étant une grande fan de Zor­ro, j’ai tout de suite choi­si l’escrime. Ça m’a beau­coup plu, donc je me suis ins­crite dans un club. Au fil du temps, j’ai pro­gres­sé… Je suis arri­vée au Pôle Jeunes d’Aix-en-Provence à seize ans. Deux ou trois ans plus tard, je suis reve­nue sur Paris, d’où je suis ori­gi­naire, pour inté­grer l’INSEP. J’y suis depuis désor­mais dix ans… Le tra­vail paye puisque je suis deve­nue vice-cham­pionne du monde en indi­vi­duel en 2019, vice-cham­pionne olym­pique par équipe en 2021 et cham­pionne de France cette année.
L’escrime est un vrai sport. Un peu le jeu du chat et de la sou­ris. J’aimerais le démo­cra­ti­ser. Ce n’est pas mono­tone, car chaque match est par­ti­cu­lier, chaque adver­saire, chaque touche est tou­jours dif­fé­rente. C’est un sport de com­bat dans lequel nous n’avons pas besoin du contact physique !

Com­ment vous pré­pa­rez-vous pour les Jeux olym­piques ?
Phy­si­que­ment par­lant, ça reste une com­pé­ti­tion comme les autres. En revanche, men­ta­le­ment, c’est dif­fé­rent. Être cham­pion olym­pique, c’est le rêve d’une vie. Avoir la médaille autour du cou est un accom­plis­se­ment per­son­nel. C’est pour ce genre de moments que l’on fait tant d’efforts et de sacri­fices au quo­ti­dien…
Cet été, il va fal­loir appré­hen­der le public, le bruit, le stress, etc. À Tokyo, les com­pé­ti­tions se pas­saient à huis clos. L’expérience était incroyable. Nous n’avons pris la mesure des choses qu’une fois ren­trés à Paris, quand nous avons fêté cette vic­toire avec les Fran­çais au Tro­ca­dé­ro. Les Jeux à la mai­son, ça va être fou ! Avec une médaille d’or, ce serait incroyable. J’ai envie de trans­mettre des émo­tions, de faire vibrer les Français.

Pour­quoi avez-vous déci­dé d’intégrer l’Armée de cham­pions ?
Il y a cinq ans, on m’a pro­po­sé d’intégrer l’armée via l’Armée de cham­pions. J’ai beau­coup aimé l’idée. Pour moi, il y a de fortes simi­li­tudes entre l’armée et le sport de haut niveau : la rigueur, la dis­ci­pline, le res­pect, le dépas­se­ment de soi, l’entraide, etc.
Faire par­tie de l’Armée de cham­pions me per­met de repous­ser mes limites, de faire face à un stress dif­fé­rent de ce que l’on peut vivre dans le sport, d’agir avec luci­di­té tout en étant dans une situa­tion d’urgence.
Quand j’étais petite, je vou­lais être pom­pier. J’habitais à côté d’une caserne, alors j’ai deman­dé si je pou­vais par­rai­ner les pom­piers en tant qu’athlète. Ça s’est fait donc je suis ravie !

Avez-vous appris à gérer la pres­sion ?
Je pra­tique l’escrime depuis presque quinze ans donc la pres­sion fait entiè­re­ment par­tie de mon quo­ti­dien. À cer­tains moments, elle est très forte, mais on apprend à la gérer, à la contrô­ler et à l’accepter. Fina­le­ment, c’est un peu notre meilleur enne­mi.
Les proches peuvent jouer un rôle cru­cial dans l’appréhension de cette pres­sion. Per­son­nel­le­ment, cela ne me concerne pas. Je pré­fère la gérer seule. En revanche, mes proches par­ti­cipent à mon équi­libre de vie

Photo : SCH Nicholas Bady

FAIRE PARTIE DE L’ARMÉE DE CHAMPIONS ME PERMET DE REPOUSSER MES LIMITES, DE FAIRE FACE À UN STRESS DIFFÉRENT…


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