Web-série — Vice-championne olympique de fleuret par équipe à Tokyo, Pauline compte bien décrocher l’or cette année à Paris.
Pauline Ranvier est déterminée à décrocher la médaille d’or aux prochains Jeux olympiques. En équipe de France d’escrime depuis dix ans, elle est multimédaillée lors de compétitions européennes et mondiales par équipe. Aujourd’hui, elle se prépare à atteindre la plus haute marche du podium lors des épreuves de fleuret féminin.
Comment êtes-vous allée vers l’escrime ?
J’ai commencé l’escrime à neuf ou dix ans à l’école. Nous avions le choix entre deux sports et étant une grande fan de Zorro, j’ai tout de suite choisi l’escrime. Ça m’a beaucoup plu, donc je me suis inscrite dans un club. Au fil du temps, j’ai progressé… Je suis arrivée au Pôle Jeunes d’Aix-en-Provence à seize ans. Deux ou trois ans plus tard, je suis revenue sur Paris, d’où je suis originaire, pour intégrer l’INSEP. J’y suis depuis désormais dix ans… Le travail paye puisque je suis devenue vice-championne du monde en individuel en 2019, vice-championne olympique par équipe en 2021 et championne de France cette année.
L’escrime est un vrai sport. Un peu le jeu du chat et de la souris. J’aimerais le démocratiser. Ce n’est pas monotone, car chaque match est particulier, chaque adversaire, chaque touche est toujours différente. C’est un sport de combat dans lequel nous n’avons pas besoin du contact physique !
Comment vous préparez-vous pour les Jeux olympiques ?
Physiquement parlant, ça reste une compétition comme les autres. En revanche, mentalement, c’est différent. Être champion olympique, c’est le rêve d’une vie. Avoir la médaille autour du cou est un accomplissement personnel. C’est pour ce genre de moments que l’on fait tant d’efforts et de sacrifices au quotidien…
Cet été, il va falloir appréhender le public, le bruit, le stress, etc. À Tokyo, les compétitions se passaient à huis clos. L’expérience était incroyable. Nous n’avons pris la mesure des choses qu’une fois rentrés à Paris, quand nous avons fêté cette victoire avec les Français au Trocadéro. Les Jeux à la maison, ça va être fou ! Avec une médaille d’or, ce serait incroyable. J’ai envie de transmettre des émotions, de faire vibrer les Français.
Pourquoi avez-vous décidé d’intégrer l’Armée de champions ?
Il y a cinq ans, on m’a proposé d’intégrer l’armée via l’Armée de champions. J’ai beaucoup aimé l’idée. Pour moi, il y a de fortes similitudes entre l’armée et le sport de haut niveau : la rigueur, la discipline, le respect, le dépassement de soi, l’entraide, etc.
Faire partie de l’Armée de champions me permet de repousser mes limites, de faire face à un stress différent de ce que l’on peut vivre dans le sport, d’agir avec lucidité tout en étant dans une situation d’urgence.
Quand j’étais petite, je voulais être pompier. J’habitais à côté d’une caserne, alors j’ai demandé si je pouvais parrainer les pompiers en tant qu’athlète. Ça s’est fait donc je suis ravie !
Avez-vous appris à gérer la pression ?
Je pratique l’escrime depuis presque quinze ans donc la pression fait entièrement partie de mon quotidien. À certains moments, elle est très forte, mais on apprend à la gérer, à la contrôler et à l’accepter. Finalement, c’est un peu notre meilleur ennemi.
Les proches peuvent jouer un rôle crucial dans l’appréhension de cette pression. Personnellement, cela ne me concerne pas. Je préfère la gérer seule. En revanche, mes proches participent à mon équilibre de vie