14 JUILLET - Dans les coulisses du défilé des sapeurs-pompiers

Harry Couvin
14 juillet 2021

[tag-adh] Spectacle traditionnel, le défilé du 14 juillet fait l’admiration des grands et des petits. Parmi les militaires présents, les sapeurs-pompiers de Paris y sont toujours très populaires. Mais pour réaliser une performance sans accroc, les répétitions se succèdent. Nous avons voulu savoir ce qu’il s’y passe.

Lau­ra Bou­vier —  — Modi­fiée le 25 juillet 2024 à 08 h 37 

Chaque année, un grou­pe­ment est mis à l’honneur lors du défi­lé du 14 juillet. Cette année, il s’agit du 2e grou­pe­ment d’in­cen­die et de secours. Leur chef de corps, le colo­nel Bru­cker défile en tête et 80 % du cor­tège se com­pose de ses hommes et femmes. Les autres ne sont pas délais­sés pour autant, ils sont sim­ple­ment moins nombreux. 

Plus tôt dans l’an­née, une pros­pec­tion est lan­cée auprès de tous les grou­pe­ments, qui pro­posent alors des mili­taires du rang, des sous-offi­ciers et des offi­ciers pour mar­cher sur les Champs-Ely­sées lors de la Fête natio­nale. Une condi­tion est requise : ne pas avoir de tatouages apparents. 

120 sapeurs-pom­piers au départ…

Aux pre­mières répé­ti­tions, 120 sapeurs-pom­piers sont pré­sents et peu à peu, leur pas, leurs mou­ve­ments de bras, et leur syn­chro­ni­sa­tion avec le reste du groupe, déter­minent s’ils pour­suivent l’aventure. Ain­si, à la fin de ces sélec­tions, il ne reste que 76 pom­piers de Paris pour repré­sen­ter la Bri­gade sur les Champs-Elysées. 

Quelques-uns des “sor­tis” gardent un pied dans l’action, en tant que rem­pla­çants. Ils assistent aux répé­ti­tions, regardent et suivent le cor­tège pour s’imprégner de l’atmosphère et se tenir prêts à défi­ler en cas de besoin. Ils prennent part de temps à autre aux entraînements. 

Des chiens sur les Champs-Elysées ! 

Le défi­lé ne se com­pose pas que d’hommes et de femmes, des sol­dats canins défilent eux aus­si, au pied de leur maître. Ren­contre avec César et son maître, le CCH Cyril L. « Ma fier­té de par­ti­ci­per à cet évé­ne­ment est d’autant plus forte qu’on repré­sente tous les cynos de France, s’émerveille Cyril. Défi­ler est une chose à faire au moins une fois dans une car­rière à la BSPP ! »Mais par­fois, les choses ne se passent pas tou­jours comme pré­vu. Par­mi les quatre chiens, César est plus agi­té que les autres. Pen­dant le dis­cours du Géné­ral… il aboie. 

Après six années pas­sées aux côtés de son chien, ils défilent pour la pre­mière fois. Bien que cette expé­rience soit une fier­té pour le sapeur-pom­pier cyno­tech­nique, César semble mon­trer moins de plai­sir à se plier à l’exercice. «  Il n’a pas l’habitude. Toute l’année il joue, même au tra­vail et là, il obéit et doit se plier à beau­coup de rigueur, explique son maître. Mais une fois au pied, il écoute. Chaque chien a ses dif­fi­cul­tés et celle de César est la pos­ture sta­tique. Tout va mieux au pas et en musique ! » Mal­gré quelques per­fec­tion­ne­ments à appor­ter en sta­tique pour César, et bien que celui-ci ne se rende pas for­cé­ment compte de sa chance, le capo­ral-chef est content pour lui. Nos amis à quatre pattes se plient donc à une exi­gence de rigueur dès les pre­miers jours, pour être par­faits le jour où ils des­cendent l’avenue. 

Répé­ti­tions sous pression

Afin d’obtenir une syn­chro­nie sans accroc, les répé­ti­tions s’enchaînent. Elles débutent à six heures et ne s’achèvent pas avant onze heures. Les jours pré­cé­dents le 14 juillet, l’intensité du rythme pousse ces mili­taires d’élite à se sur­pas­ser, encore plus que d’ordinaire, en se pré­sen­tant aux répé­ti­tions et en assu­rant leurs fonc­tions en parallèle. 

(Pho­to archives BSPP)

LA TECHNOLOGIE AU SERVICE DU DÉFILÉ

Les drones de la BSPP ont éga­le­ment par­ti­ci­pé. L’un des télé­pi­lotes, le CPL Nico­las M., était pré­sent aux répé­ti­tions, mais, c’est à cela que se limi­te­ra la pré­sence du drone : « Mal­heu­reu­se­ment, nous ne fil­me­rons pas cette année non plus, car cela se passe dans l’espace public. » explique le capo­ral. En revanche, sur la pelouse de Reuilly, l’en­gin aérien véri­fie les ali­gne­ments des sol­dats. Comme sur inter­ven­tion pour feu, avoir une vue plon­geante est tou­jours un atout.

« Ça me fait plai­sir de vous voir ce matin. Pour voir votre allure. » com­mence le géné­ral de divi­sion Jean-Marie Gon­tier, qui se rend, pour la pre­mière fois, à une répé­ti­tion du défi­lé. Sur cette phrase, il pour­suit avec un peu d’Histoire.

Après une séquence his­to­rique, le Géné­ral donne un mot d’encouragement à ses hommes : « Soyez fiers de por­ter ces sym­boles, cette vic­toire et vos écus­sons. Vous avez méri­té votre place donc soyez fiers de des­cendre la plus belle ave­nue de France. C’est une belle recon­nais­sance de votre enga­ge­ment, offerte par la nation. » Sur ce, les sapeurs-pom­piers reprennent les allers-retours au pas sur la pelouse de Reuilly à l’o­rée du bois de Vincennes.

A leur retour au point de départ, des fautes de syn­chro­nie ont été révé­lées par le drône. Des ajus­te­ments res­tent à appor­ter. Le Géné­ral rap­pelle alors qu’ils sont dans de bonnes condi­tions, que la pelouse de Reuilly n’est pas un ter­rain aus­si dif­fi­cile que les répé­ti­tions à venir, à Sato­ry, avec les autres armées et l’avenue des Champs Ely­sées, où des avions pas­se­ront au-des­sus de leur tête. Autre­ment dit, ils ont de la chance, aujourd’hui, ils entendent la musique mais ils doivent savoir mar­cher au pas sans, rap­pelle le Géné­ral : « Je peux vous dire qu’un réac­teur ça ne donne pas le pas » .

La Musique joue du AC/​DC !

Chaque année, lors des répé­ti­tions, la Musique sur­prend ceux qui répètent sur la pelouse de Reuilly, en jouant un mor­ceau qui sort un peu des clous du 14 juillet. Mais le 6 juillet dernier,profitant de la pré­sence du Géné­ral, le chef de la Musique lui a deman­dé s’il vou­lait que les sol­dats soient désta­bi­li­sés. Intri­gué, le Géné­ral a deman­dé com­ment puis répon­du par l’af­fir­ma­tive. C’est ain­si que pen­dant les répé­ti­tions, la Musique a joué… High­way to Hell de AC/​DC.

Un ren­dez-vous annuel

A l’inverse des pom­piers sélec­tion­nés pour le défi­lé pédestre, dont l’expérience n’est pas récur­rente, la Musique est pré­sente chaque année. En plus de ce sta­tut par­ti­cu­lier, deux choses changent cette année. Suite au départ du Major Fiau­drin, le nou­veau chef de la musique, le SCH Julien V., vivra son pre­mier défi­lé du 14 juillet sous cette fonction. 

« Repré­sen­ter la Bri­gade reste un hon­neur pour moi, sur­tout que la musique est un peu en dehors du défi­lé pédestre, raconte Julien. Nous par­ti­ci­pons à l’animation finale, devant le pré­si­dent. Cepen­dant, cette année tout repose sur moi, ce qui aug­mente la pres­sion. »

D’autre part, la grande nou­veau­té de cette année concerne les musiques jouées. Pour le final, le gou­ver­neur mili­taire de Paris a deman­dé un son adres­sé aux jeunes, quelque chose de dif­fé­rent et de par­ti­cu­lier, d’inédit. Ain­si, la Musique joue­ra un mashup (mix de plu­sieurs mor­ceaux) de Mar­tin Sol­veig pour ce 14 juillet 2021.

La fier­té de défiler

Fina­le­ment, le défi­lé donne la chance de repré­sen­ter leur uni­té et leur nation à ses par­ti­ci­pants. Pour eux, cette expé­rience est à vivre. Même si l’échelle hié­rar­chique les sépare, les rai­sons qui poussent ces mili­taires à défi­ler se res­semblent. Un MDR et une offi­cier le confirment.

Répé­ti­tion d’un défi­lé mili­taire du 14 juillet sur la place de la concorde

La CNE Aman­dine G. et le CCH Maxime du B. de C. res­sentent des émo­tions simi­laires à l’idée d’appartenir au cor­tège des sapeurs-pom­piers de Paris. En effet, pour la capi­taine, c’est un hon­neur et une fier­té de repré­sen­ter son Ins­ti­tu­tion et de mar­cher au pas entou­rée de toutes les armées. Pour le capo­ral-chef, la fier­té de repré­sen­ter la BSPP se couple de fier­té per­son­nelle. « Ma famille et mes proches peuvent me voir et par­ta­ger ce moment avec moi, que ce soit à la télé ou en vrai » s’enchante Maxime.

Si tous les deux défilent aujourd’hui, c’est parce que, pour Maxime, c’est la der­nière année où il peut se trou­ver au niveau des famas et qu’il a tou­jours vou­lu par­ti­ci­per à cette démons­tra­tion. Pour la capi­taine, c’est l’occasion de mar­quer la fin de son temps de com­man­de­ment de la 17e com­pa­gnie qui lui laisse l’occasion et le temps de par­ti­ci­per. De plus, elle défile avec son chef de corps.

L’un et l’autre s’accordent à dire que cette expé­rience cor­res­pond à l’é­tat d’esprit BSPP avec la cohé­sion, l’entraide et un pro­grès col­lec­tif pour atteindre un but commun.

UNE PÉNICHE EN FLAMMES

En paral­lèle du défi­lé du 14 juillet, un feu de péniche sera éteint au parc des Chan­te­raines à Gen­ne­vil­liers (92). Cette démons­tra­tion regroupe les pom­piers affec­tés au centre de secours Gen­ne­vil­liers, les spé­cia­listes sub­aqua­tiques et NRBC et le BCOM. Ce spec­tacle sera réa­li­sé en par­te­na­riat avec TF1. A noter que le drône de la BSPP fil­me­ra le départ sur l’intervention. Cette manœuvre a pour objec­tif de mon­trer les moyens et tech­niques uti­li­sés par la BSPP pour par­ve­nir à l’extinction d’un feu. Il sera pos­sible de suivre cet exer­cice en direct sur les réseaux sociaux.


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