ACTUALITÉ — Les feux d’hydrocarbures

Grands formats — Dans la nuit du mercredi 25 septembre, un incendie ravage l’usine Lubrizol de Rouen en Seine-Maritime. Devant la violence du sinistre, les pompiers de Paris viendront également en renfort des 200 personnels de la région déjà mobilisés. Maitrisé à la mi-journée, ce triste évènement rappelle l’ampleur des dangers liés aux sites dits “Seveso”. La BSPP a déjà été confronté à ce genre d’opérations et partage aujourd’hui son expérience des grands feux d’hydrocarbures. Retrouvez l’analyse de trois interventions historiques : Saint-Ouen en 1991, Abidjan en 1999 et Saint-Denis en 1968.

La rédac­tion Allo18 —  — Modi­fiée le 21 juillet 2024 à 09 h 50 

Comment éteindre un feu d’hydrocarbures ?

« TOP MOUSSE ! »

La phase d’extinction d’un feu d’hydrocarbures peut être lan­cée sous trois condi­tions. En effet, il est néces­saire que l’ensemble des moyens de pro­jec­tion de mousse requis pour atteindre le débit d’extinction maxi­mum soit éta­bli, que la conti­nui­té en émul­seur puisse être assu­rée pen­dant 40 minutes au mini­mum. Et enfin que la fuite de liquide inflam­mable ne soit plus ali­men­tée ou ne per­tur­be­ra pas la pro­gres­sion de la mousse.

Quand toutes ces condi­tions sont réunies, le com­man­dant des opé­ra­tions de secours donne le « Top Mousse ». En fin d’extinction, les foyers rési­duels seront éteints par des binômes équi­pés de lances mousse.

Entre­tien du tapis de mousse

Après l’extinction com­plète et jusqu’au refroi­dis­se­ment des ins­tal­la­tions et récu­pé­ra­tion du liquide inflam­mable rési­duel, un tapis de mousse doit être entre­te­nu. Les pom­piers appliquent le débit d’extinction pen­dant 10 minutes toutes les heures. Cette durée peut être adap­tée en fonc­tion de l’efficacité du tapis, contrô­lée visuel­le­ment et par mesures d’explosimétrie. Cette action sera effec­tuée notam­ment avec des lances moyen foisonnement.

Voi­ci main­te­nant trois inter­ven­tions de feu d’hy­dro­car­bures cou­vertes dans Allo Dix-Huit à l’époque.

CLASSIQUE : 1991 — Saint-Ouen

Le feu du dépôt TOTAL en 1991 se dis­tingue par des condi­tions d’intervention par­ti­cu­liè­re­ment dif­fi­ciles : vio­lentes explo­sions, écla­te­ment des tuyaux ou expo­si­tion des voies fer­rées. Les pom­piers par­vien­dront à éteindre l’incendie après une lutte achar­née. Une quin­zaine de bles­sés sera néan­moins à déplorer.

EXOTIQUE : 1999 — Abidjan

En mai 1999, un ter­rible feu d’hydrocarbures se déclare à Abid­jan et les auto­ri­tés ivoi­riennes appellent la France à la res­cousse. Celle-ci ordonne l’envoi du déta­che­ment spé­cia­li­sé de pom­piers de Paris, pré­vu pour sub­ve­nir à ce genre d’intervention. Effi­ca­ce­ment secon­dés par le 43e bataillon d’infanterie de marine, les sol­dats du feu viennent à bout du sinistre au moyen de plu­sieurs kilo­mètres de tuyaux et de mil­liers de litres d’émulseurs.

HISTORIQUE : 1968 — Saint-Denis

Vers trois heures du matin, le 29 jan­vier 1968, une usine de trai­te­ment et de dis­tri­bu­tion de pro­duits pétro­liers s’embrase à Saint-Denis. Le géné­ral Cas­so, com­man­dant les opé­ra­tions de secours, donne l’ordre d’attaquer le sinistre au moyen de lances canons et de réserves d’émulsifiant. Appro­vi­sion­né via le canal de Saint-Denis par une manœuvre d’épuisement, les pom­piers par­viennent à pro­té­ger le voi­si­nage ain­si qu’une par­tie du dépôt. Le géné­ral se déclare « maître du feu » à 17 h 30.

Credits

Montage : 1CL Maxime Grimaud

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