#BRIGADE INSIDE — Les nouveaux chefs de corps (1/​3)

Nouveau chef de corps de la brigade de sapeurs-pompiers de Paris

#BrigadeInside — En 1964, la région parisienne est administrativement réorganisée. Le département de la Seine-et-Oise est scindé en trois (Essonne, Yvelines et Val d’Oise) tandis que celui de la Seine est découpé en quatre départements (Paris, Hauts de Seine, Seine-Saint-Denis, et Val de Marne). Le 1er mars 1967, le Régiment devient la brigade de sapeurs-pompiers de Paris et assurera la défense contre l’incendie de Paris et de cette nouvelle petite couronne dès le 1er janvier 1968.
Une nouvelle structure se met en place pour assurer la défense contre l’incendie dans cette zone. Trois groupements d’incendie divisés en 24 compagnies pour presque 80 centres de secours. Ensuite le groupement des appuis et secours (GAS), le groupement de soutiens et de secours (GSS) et le groupement de formation et d’instruction et de secours (GFIS), viendront compléter cette carte opérationnelle. Une organisation qui permet une efficacité hors pair pour la défense d’un secteur interdépartemental.
Cette année, trois de ces groupements ont vu l’arrivée de nouveaux chefs de corps. Nous avons voulu vous présenter ces officiers, leurs parcours, et le cap qu’ils souhaitent donner à leur temps de commandement.

La rédac­tion Allo18 —  — Modi­fiée le 4 mai 2021 à 10 h 21 

Groupement formation instruction et de secours (GFIS)

LCL Yannis Destable

Le 5 juillet 2019, le lieu­te­nant-colo­nel Yan­nis Des­table, 47 ans, a pris la tête d’un grou­pe­ment majeur du corps : le grou­pe­ment for­ma­tion d’instruction et de secours (GFIS). Sa prise de fonc­tion a lieu dans le mythique Fort de Vil­le­neuve-Saint-Georges.
Seul mili­taire de sa famille, rien ne le des­ti­nait à faire car­rière dans l’armée. Lors de son ser­vice natio­nal, il rentre élève offi­cier de réserve à l’école du génie d’Angers. Ensuite, plus rien ne l’arrête. À sa sor­tie de l’école, il est affec­té au 31e régi­ment du génie de Cas­tel­sar­ra­sin en tant que chef de sec­tion ins­truc­tion pour les jeunes recrues et élèves gra­dés sous-offi­ciers du ser­vice natio­nal. Cinq ans plus tard, il passe les portes de la Bri­gade. Il rejoint en 1998, la 12e com­pa­gnie, en tant que chef d’agrès incen­die, puis la 24e où il offi­cie en tant qu’adjoint au com­man­dant d’unité et CDU lui-même.
En 2005, la Pré­si­dence de la Répu­blique requiert ses com­pé­tences. Il devient alors chef du ser­vice de pré­ven­tion incen­die pour les rési­dences pré­si­den­tielles.
Il revient chez les pom­piers de Paris en 2009, pour un court pas­sage au bureau ingé­nie­rie de la for­ma­tion (BIF) où il est adjoint, avant de par­tir quatre ans au Bur­ki­na Faso. Durant cette mis­sion de coopé­ra­tion mili­taire, il met en place un ins­ti­tut de for­ma­tion des cadres et élites des pays d’Afrique de l’ouest.
De retour à l’état-major de la BSPP en 2016, il prend la tête du BIF : un pre­mier pas vers sa future mis­sion.
Son par­cours a tou­jours été jon­ché de pas­sages dans des régi­ments en tant que for­ma­teur. Tout pré­sa­geait à une affec­ta­tion au grou­pe­ment de for­ma­tion de la BSPP. Ce rôle repré­sente l’apogée d’une car­rière, l’aboutissement d’un rêve. « Je n’avais jamais ima­gi­né com­man­der autant d’hommes sur une mis­sion aus­si noble », déclare-t-il avec fier­té.
Une fois les appré­hen­sions des pre­miers jours levées, le lieu­te­nant-colo­nel pour­ra ensuite s’épanouir dans ses fonc­tions afin de par­ti­ci­per à la for­ma­tion des futurs sol­dats du feu.

Nouveau chef de corps de la brigade de sapeurs-pompiers de Paris
Nouveau chef de corps de la brigade de sapeurs-pompiers de Paris

Le groupement en détails

Le grou­pe­ment for­ma­tion ins­truc­tion et de secours (GFIS) de la BSPP est une enti­té sin­gu­lière. Il a la lourde mis­sion d’assurer l’instruction, l’éducation, la for­ma­tion morale, phy­sique, com­plé­men­taire, tech­nique et tac­tique de tous les sapeurs-pom­piers de Paris.

Le GFIS assure l’enseignement du panel des tech­niques et des connais­sances du sapeur-pom­pier du XXIe siècle en s’appuyant à la fois sur un sys­tème de for­ma­tion réac­tif, flexible et inno­vant, et en main­te­nant le déli­cat équi­libre entre tra­di­tion et moder­ni­té. Paral­lè­le­ment à cette exi­gence de maî­trise tech­nique, un ensei­gne­ment sur l’éthique et la déon­to­lo­gie du sapeur-pom­pier est incul­qué aux sta­giaires. Ce grou­pe­ment de sapeurs-pom­piers de Paris au pro­fil si par­ti­cu­lier a une mis­sion secon­daire : il par­ti­cipe au contrat opé­ra­tion­nel de la BSPP. Pour réa­li­ser ses mis­sions, le GFIS est orga­ni­sé autour d’un état-major et de trois uni­tés aux carac­té­ris­tiques diverses.

La com­pa­gnie de for­ma­tion n°1 (44e Cie) est en charge de la conduite des for­ma­tions ini­tiales du per­son­nel nou­vel­le­ment affec­té à la BSPP. Elle forme les jeunes enga­gés sur une nou­velle for­mule en quatre mois. Cette com­pa­gnie accueille plus de 1 000 sta­giaires à l’année.

La com­pa­gnie de for­ma­tion n°2 (45e Cie) œuvre dans le domaine de la for­ma­tion plu­ri­dis­ci­pli­naire de spé­cia­li­sa­tion et de per­fec­tion­ne­ment au pro­fit des cadres. Implan­tée sur l’ensemble du sec­teur de la Bri­gade (Vil­le­neuve-Saint-Georges, Saint-Denis, Volu­ceau, Mas­sé­na, Limeil/­Va­len­ton/­Vil­le­neuve-Saint-Georges), elle est com­po­sée de sept centres de for­ma­tion : centre de for­ma­tion des cadres, des conduc­teurs d’engins, centre de for­ma­tion aux secours à vic­times, centre de for­ma­tion aux risques tech­no­lo­giques urbains, centre de for­ma­tion incen­die, centre de for­ma­tion à l’éducation phy­sique et spor­tive et le déta­che­ment ENSOSP.

La com­pa­gnie de com­man­de­ment et de logis­tique n°6 (31e Cie) assure et garan­tit, quant à elle, le sou­tien des organes de for­ma­tion et la capa­ci­té opé­ra­tion­nelle du grou­pe­ment. Avec l’accueil de la musique de la Bri­gade en juin 2012, cette impo­sante com­pa­gnie a éten­du son champ d’action. Au-delà de la conduite des for­ma­tions, le GFIS, à la demande de l’état-major, par­ti­cipe à dif­fé­rents tra­vaux liés à l’ingénierie, la pla­ni­fi­ca­tion, voire à l’évaluation de la for­ma­tion à la BSPP. Cette pos­ture per­ma­nente entre ingé­nie­rie et conduite des for­ma­tions per­met au GFIS d’assurer la maî­trise d’un cor­pus for­ma­tif en per­pé­tuelle évolution.

Durant l’année 2017, le GFIS a accueilli 7 415 sta­giaires. Tout en s’appuyant sur les outils modernes et inno­vants, notam­ment dans les domaines de l’incendie, du secours à vic­times, et du secours rou­tier. La for­ma­tion au GFIS conserve un aspect rus­tique, un savoir-faire recon­nu et un esprit mili­taire remar­quable. Cette alchi­mie, savam­ment dis­til­lée par des cadres de grande valeur, par­ti­cipe à la renom­mée de la BSPP au niveau natio­nal et international.

À ce jour, le GFIS demeure au plan natio­nal le pre­mier orga­nisme de sapeurs-pom­piers cer­ti­fiée ISO 9001. Cette cer­ti­fi­ca­tion garan­tit aus­si la satis­fac­tion « client » et donc la qua­li­té des stages réalisés.


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