#BRIGADE INSIDE - GACO : L'atelier qui ne manque pas d'air !

Harry Couvin
13 décembre 2019
Atelier gaz comprimé

[tag-adh] Sans son appareil respiratoire isolant (ARI), le sapeur-pompier n’est pas grand-chose. Mais pour que cet équipement de protection individuel soit toujours sécurisé, il y a des hommes qui en assurent la maintenance et le reconditionnement, que se soit pour la Brigade ou pour le SDIS 78. Nous sommes donc allés à la rencontre du “GACO” l’atelier qui peut se targuer d’avoir de la bouteille.

La rédac­tion Allo18 —  — Modi­fiée le 21 juillet 2024 à 09 h 49 

Arti­cu­lé autour de cinq pôles majeurs, l’atelier des gaz com­pri­més a pour mis­sion de main­te­nir en per­ma­nence une dis­po­ni­bi­li­té opé­ra­tion­nelle de l’ensemble du maté­riel sou­te­nu. Basé à l’origine sur le site de Leval­lois et com­po­sé de trois tech­ni­ciens, le futur ate­lier GACO s’installe en 1967 sur le camp de Volu­ceau avec l’ensemble des ser­vices tech­niques (ST). Il est char­gé de la main­te­nance et de l’entretien d’un parc d’environ 800 ARI et des maté­riels d’oxygénothérapie, de gon­flage et de plon­gée. Il assure notam­ment la cer­ti­fi­ca­tion des ARI avant leur mise en ser­vice sur le mar­ché fran­çais.
En 50 ans, l’atelier n’a eu de cesse de s’adapter et d’évoluer pour deve­nir une réfé­rence dans son acti­vi­té. Il sou­tient un parc de plus de 6 000 réfé­rences ayant un lien au domaine, dont 1 300 ARI et près de 3 000 réci­pients sous pres­sion (RSP). Tou­jours à la pointe de la tech­no­lo­gie, la BSPP devient pré­cur­seur en 1997 dans l’évolution majeure des appa­reils res­pi­ra­toires. Au tra­vers d’un cahier des charges inno­vant, elle par­ti­cipe à la mise en place de l’ARI mono bou­teille com­po­site dans ses camions rouges, bous­cu­lant les idées reçues sur la mise en place d’une telle bou­teille. Sa fia­bi­li­té, son gain de poids et son ergo­no­mie ont été recon­nu de tous et elle est deve­nue au fil du temps une réfé­rence technique.

En 2014, cher­chant tou­jours à être pré­cur­seur dans le domaine, la BSPP se dote d’un ARI pre­nant en compte l’ensemble des nou­velles contraintes liées à l’activité opé­ra­tion­nelle. Cet appa­reil de der­nière géné­ra­tion a vu arri­ver un boî­tier élec­tro­nique regrou­pant mano­mètre et détec­tion d’immobilité, la pos­si­bi­li­té d’encliqueter sur l’appareil un second por­teur pour le sau­ve­tage du sau­ve­teur ou la cagoule d’évacuation et enfin un rac­cor­de­ment rapide de la bou­teille en un quart de tour effi­cace et très appré­cié de tous les uti­li­sa­teurs. Prin­ci­pa­le­ment uti­li­sé par la BSPP, ce dis­po­si­tif pour­rait être géné­ra­li­sé dans un ave­nir proche.

Pour satis­faire aux évo­lu­tions de la règle­men­ta­tion, l’atelier se dote d’un sys­tème qua­li­té afin d’assurer le sui­vi en ser­vice de ses maté­riels, en par­ti­cu­lier son parc de réci­pients sous pres­sion. Pro­fi­tant de l’arrivée de l’ARI mono bou­teille com­po­site en 1997, il prend un essor consi­dé­rable et devient centre de regrou­pe­ment. Il assure alors l’inspection pério­dique des RSP et pré­pare les maté­riels pour qu’un orga­nisme exté­rieur habi­li­té puisse vali­der l’ensemble des contrôles effectués.

Cher­chant une auto­no­mie dans sa ges­tion des RSP, l’atelier choi­sit, en 2008, de deve­nir centre de requa­li­fi­ca­tion en obte­nant l’approbation du minis­tère de l’Industrie. Ce choix fut déter­mi­nant pour l’atelier GACO qui a su mettre en place les outils de sui­vi au gon­flage dans les uni­tés d’incendie ain­si que sur l’ensemble de son parc d’équipement de contrôle de mesure et d’essais (ECME) afin d’obtenir son accréditation.

Pour­sui­vant sa marche en avant, le champ d’application s’élargit en 2013 en s’ouvrant à la main­te­nance des réci­pients sous pres­sion sub­aqua­tique de type métal­lique. La Bri­gade devient donc inté­gra­le­ment auto­nome sur la mise en ser­vice et la main­te­nance com­plète de l’ensemble de son parc. La BSPP est à ce jour le seul corps de sapeurs-pom­piers en France à maî­tri­ser en totale auto­no­mie l’intégralité de son parc RSP, de l’achat à la destruction.

Actuel­le­ment, fort d’une expé­rience acquise au fil du temps, l’activité conti­nue de se déve­lop­per avec l’obtention d’une accré­di­ta­tion per­met­tant d’effectuer la main­te­nance de clients exté­rieurs. C’est ain­si qu’une par­tie du sou­tien des bou­teilles du SDIS 78 est effec­tué par l’atelier GACO, dans le cadre d’une conven­tion glo­bale d’échange de ser­vices. Afin de main­te­nir cette accré­di­ta­tion indis­pen­sable à l’autonomie et à la réac­ti­vi­té si pré­cieuses, trois audits exté­rieurs sont réa­li­sés annuellement.

Pour ce faire, le groupe dis­pose d’un effec­tif consé­quent de qua­torze per­son­nels (quatre sous-offi­ciers et dix MDR) for­més et habi­li­tés à cette main­te­nance spécifique.

Pour chaque pôle, des for­ma­tions régu­lières dites « ini­tiales » ou « recy­clages », sont effec­tuées en interne comme chez les indus­triels pour tou­jours tenir les don­nées de main­te­nance à jour. Une fois qua­li­fié, le per­son­nel est recon­nu apte à effec­tuer les contrôles pério­diques effec­tués dans les compagnies.

Afin de res­pec­ter la règle­men­ta­tion dras­tique du Code du tra­vail sur les équi­pe­ments de pro­tec­tion indi­vi­duelle, l’état-major a fait le choix de contrô­ler ces maté­riels via un déta­che­ment qui se rend annuel­le­ment dans les centres de secours. Le déta­che­ment de visite obli­ga­toire pério­dique (VOP) est donc indis­pen­sable au main­tien en ser­vice des équi­pe­ments res­pi­ra­toires. Elles rythment l’activité de l’atelier par l’échange, à chaque visite, des ARI en fin de vali­di­té par des appa­reils à jour de contrôle. C’est une occa­sion pri­vi­lé­giée pour les tech­ni­ciens des GACO de pou­voir par­ta­ger et échan­ger direc­te­ment avec les uti­li­sa­teurs. La connais­sance des contraintes liées à l’activité opé­ra­tion­nelle est indis­pen­sable, celle-ci apporte une réelle plus-value pour conseiller et orien­ter au mieux le com­man­de­ment dans les prises de déci­sions et les choix de maté­riels sur et hors interventions.

En lien direct avec l’activité opé­ra­tion­nelle de la BSPP, les GACO se doivent d’être pré­sents sur demande ou lors d’opérations de grande ampleur. C’est pour­quoi l’atelier arme une astreinte opé­ra­tion­nelle. Dis­po­nible 24h/​24, à T+90 minutes pour les recon­di­tion­ne­ments des ARICF du GELD (BSPP et SDIS 78) ou sur demande du CO à T+60. Il arme le véhi­cule de sou­tien air com­pri­mé (VSAC). Com­po­sé d’un chef d’agrès de grade de CCH au mini­mum et d’un conduc­teur, ils assurent des mis­sions de conseil tech­nique auprès du com­man­de­ment. Uni­que­ment dévo­lu sur la chaîne d’approvisionnement en air com­pri­mé, l’équipage est à même de conseiller, d’organiser et de gérer les opé­ra­tions de ravi­taille­ment sur les inter­ven­tions de grande ampleur.

Réfèrent dans le domaine de l’expertise tech­nique, c’est un maillon indis­pen­sable pour la chaîne de com­man­de­ment lors des RETEX à la suite d’incidents ou d’accidents sur interventions.

L’analyse des maté­riels ne pou­vant être effec­tuée que par des per­son­nels com­pé­tents, ils par­ti­cipent (en lien avec le RCCI) aux RETEX Bri­gade en appor­tant une exper­tise poin­tue sur l’analyse des EPI et des condi­tions d’emploi des matériels.

La connais­sance par­faite de la main­te­nance, de l’entretien et de l’emploi des maté­riels, mêlée aux ana­lyses fines des ins­tru­ments de contrôles et de sécu­ri­té (ICS) des ARI sont pri­mor­diales pour com­prendre et ana­ly­ser les causes d’un incident.

Enfin, l’expansion du grand Paris influe sur la pro­tec­tion des per­sonnes et des biens de notre capi­tale et néces­site une réponse adap­tée à ce défi. Force de pro­po­si­tion et de conseils auprès de l’état-major, l’atelier GACO se place en acteur incon­tour­nable dans le pro­jet de drone ter­restre « robot mule ». Ce dos­sier sen­sible et très tech­nique doit per­mettre la pro­jec­tion d’air res­pi­rable au plus près des vic­times à secou­rir lors de long che­mi­ne­ments (tun­nels de plus de 300 mètres).


Pour en savoir plus…

ESPACES CLOS, TUNNELS ET SOUTERRAINS, le côté obs­cur de l’attaque

Et tou­jours : www.pompiersparis.fr

Credits

Photos : BSPP

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