DIVISION NUMÉRIQUE - La Brigade renforce son empreinte digitale

Harry Couvin
19 décembre 2023
La rédac­tion Allo18 —  — Modi­fiée le 25 juillet 2024 à 09 h 18 

[tag-adh] Héritière des missions des sapeurs-pompiers électriciens puis du service télécommunications et informatique jusqu’en 2013, la division numérique est la dernière-née des six divisions constituant actuellement l’état-major de la Brigade.

Ce choix du com­man­de­ment de créer, depuis le 1er jan­vier 2023, une divi­sion en charge des Sys­tèmes d’information et de com­mu­ni­ca­tion (SIC) repose prin­ci­pa­le­ment sur le constat d’une numé­ri­sa­tion crois­sante de notre socié­té, ten­dance clai­re­ment éta­blie que la Bri­gade doit accom­pa­gner pour dis­po­ser de solu­tions modernes, inter­opé­rables avec nos par­te­naires, sécu­ri­sées et répon­dant au mieux à ses exi­gences opé­ra­tion­nelles, aux besoins de la popu­la­tion défen­due, mais éga­le­ment aux attentes des pom­piers de Paris. Pour répondre aux ambi­tions de la Bri­gade, la DIV NUM s’est ain­si orga­ni­sée en trois bureaux dis­tincts, aux mis­sions spé­ci­fiques et complémentaires.

Pla­ni­fi­ca­tion. Pre­mier maillon de la DIVNUM, le Bureau pla­ni­fi­ca­tion numé­rique (BPNUM), ancien­ne­ment appe­lé BOSI (bureau orga­ni­sa­tion des sys­tèmes d’information) est char­gé du recueil des nou­veaux besoins numé­riques avec, en corol­laire, la ges­tion des lignes bud­gé­taires et des mar­chés publics de la divi­sion, ce qui impose un tra­vail minu­tieux de pla­ni­fi­ca­tion et de sui­vi des dépenses infor­ma­tiques.
Le BPNUM compte éga­le­ment dans ses rangs des spé­cia­listes en charge de la car­to­gra­phie logi­cielle, qui recensent les infor­ma­tions sur le patri­moine appli­ca­tif Bri­gade et d’autres mili­taires res­pon­sables de la rela­tion client, de la ges­tion des for­ma­tions ou encore de la comp­ta­bi­li­té de la tota­li­té de ses équi­pe­ments SIC.

Une fois les nou­veaux pro­jets infor­ma­tiques vali­dés et finan­cés par le com­man­de­ment en comi­té de pilo­tage numé­rique, ins­tance orga­ni­sée trois fois par an par le BPNUM sous le contrôle du chef de la DIV NUM, la conduite des pro­jets passe sous la res­pon­sa­bi­li­té du Bureau concep­tion numé­rique (BCNUM) qui pos­sède l’ensemble des exper­tises tech­niques pour déve­lop­per des appli­ca­tions sur mesure, des­ti­nées à répondre à des besoins spé­ci­fiques de la Bri­gade prio­ri­tai­re­ment dans le champ opé­ra­tion­nel, mais éga­le­ment sur l’ensemble du spectre des mis­sions de la BSPP (sou­tien, admi­nis­tra­tion, san­té, etc.).

Concep­tion. De nom­breuses solu­tions ont vu le jour depuis ces der­nières années comme RIM pour la par­tie san­té (période COVID), GEOPS et REVOPS pour les opé­ra­tions ou encore MAPALA (Mange pas là) pour le sou­tien, sans oublier les nou­veaux annuaires et por­tail Intra­net. Pour toutes les solu­tions acquises « sur éta­gère » auprès d’éditeurs de logi­ciels du com­merce, les chefs de pro­jets du BCNUM ont pour prin­ci­pale mis­sion d’étudier leurs carac­té­ris­tiques afin de garan­tir in fine leur par­faite inté­gra­tion dans l’infrastructure infor­ma­tique BSPP et le strict res­pect de nos règles de sécu­ri­té propres, en défi­ni­tive vali­dés par une pro­cé­dure d’homologation obligatoire.

Le BCNUM compte bien enten­du dans ses rangs les cadres qui ont été à l’origine du déve­lop­pe­ment de notre actuel sys­tème de ges­tion des opé­ra­tions Ada­gio, au début des années 2010 au pro­fit duquel ils pro­diguent tou­jours pério­di­que­ment quelques opé­ra­tions de main­te­nance, voire des évo­lu­tions comme actuel­le­ment la créa­tion du CS Olym­pique en vue des JOP 2024. Jusqu’à l’arrivée de son suc­ces­seur, le sys­tème natio­nal « NexSIS/​Secourir » pré­vu en 2024/​2025 et déve­lop­pé par l’agence du numé­rique de la sécu­ri­té civile (orga­nisme rat­ta­ché à la DGSCGC), Ada­gio demeure, en effet, le cou­teau suisse de la chaîne opé­ra­tion­nelle de la BSPP, dont les flux de don­nées irriguent depuis le centre opé­ra­tion­nel de Cham­per­ret, où arrivent tous les appels d’urgence de l’agglomération pari­sienne, jusqu’au plus éloi­gné des centres de secours. L’infrastructure télé­pho­nique de récep­tion des appels d’urgence 18 – 112 et ADAGIO forment ain­si un binôme indis­so­ciable qui a mon­tré sa rési­lience excep­tion­nelle en tra­ver­sant de très nom­breuses crises (atten­tats, évé­ne­ments cli­ma­tiques, vio­lences urbaines ou encore la période des « gilets jaunes ». Pour cette rai­son, il res­te­ra le sys­tème de réfé­rence au sein de la pla­te­forme d’appels d’urgence police-pom­piers pour la période à venir des jeux olym­piques en 2024.

C’est éga­le­ment au sein du BCNUM qu’opèrent les spé­cia­listes en base de don­nées res­pon­sables du volet infor­ma­tique déci­sion­nel de la BSPP. Ils œuvrent en sou­tien d’autres enti­tés au pre­mier rang des­quelles se situe la Sec­tion infor­ma­tique opé­ra­tion­nelle (SIOP) de la divi­sion emploi, plus par­ti­cu­liè­re­ment en charge des sta­tis­tiques opé­ra­tion­nelles à des­ti­na­tion du com­man­de­ment, de la pré­fec­ture de Police et de nom­breux par­te­naires institutionnels.

Opé­ra­tion. Troi­sième maillon de la chaîne numé­rique Bri­gade, le Bureau opé­ra­tions numé­riques (BONUM) doit s’assurer que les nou­veaux pro­jets déve­lop­pés ou por­tés par le BCNUM pos­sèdent les pré­re­quis en termes de cri­tères tech­niques, d’homologation de sécu­ri­té et de docu­men­ta­tion pour être mis en exploi­ta­tion. Ce rôle impor­tant du BONUM peut être com­pa­ré à celui d’un orga­nisme cer­ti­fi­ca­teur indé­pen­dant qui auto­rise ou non la « com­mer­cia­li­sa­tion » d’un sys­tème, dont la res­pon­sa­bi­li­té en termes de mise en ser­vice et de main­tien en condi­tion opé­ra­tion­nelle revien­dra ensuite aux hommes de la Com­pa­gnie de télé­com­mu­ni­ca­tions et infor­ma­tique (CTI), com­pa­gnie métier spé­cia­li­sée SIC, der­nier maillon de la chaîne numé­rique pla­cée sous l’autorité du Grou­pe­ment de sou­tiens et de secours (GSS).

Pro­fi­tons de cette occa­sion pour faire un peu d’histoire en rap­pe­lant que jusqu’en 2013, la CTI était direc­te­ment inté­grée au ser­vice télé­com­mu­ni­ca­tions et infor­ma­tique pour ne for­mer qu’une seule et même enti­té. À cette date, une réforme du sou­tien a eu pour effet de dis­so­cier les dif­fé­rents ser­vices (SIC-INFRA-SH-MAINTENANCE) d’une part en bureaux (niveau ingé­nie­rie — concep­tion) rat­ta­chés à l’état-major, et d’autre part en com­pa­gnies métiers (niveau mise en œuvre — exé­cu­tion) rat­ta­chées au GSS. Il a fal­lu attendre 2015 pour que la CTI voit réel­le­ment le jour puisque de 2013 à 2015, ce fût uni­que­ment une sec­tion, la Sec­tion télé­com­mu­ni­ca­tions et infor­ma­tique (STI). Elle por­tait les mis­sions SIC en res­tant subor­don­née à la Com­pa­gnie de com­man­de­ment et de trans­mis­sions (CCT) du GSS, qui forme et arme le centre opé­ra­tion­nel en per­son­nel qua­li­fié appe­lé « opé­ra­teurs de prise d’appels ».

Les mis­sions du BONUM ne s’arrêtent pas ici. Ce bureau est char­gé de la ges­tion des pro­jets dits « opé­ra­teurs », mis­sion qui contri­bue au renou­vel­le­ment et au main­tien à niveau de l’infrastructure tech­nique SIC de la BSPP (réseaux, ser­veurs, sys­tèmes de sau­ve­garde et de sécu­ri­té… avec leurs licences, abon­ne­ments et contrats de main­te­nance asso­ciés). Il porte éga­le­ment le volet conti­nui­té d’activité de la divi­sion numé­rique, comme la mise à jour du Plan de conti­nui­té et de reprise infor­ma­tique (PCI/​PRI) du centre opérationnel.

Fai­sant l’objet d’une atten­tion per­ma­nente et de nom­breuses visites d’autorités, le centre opé­ra­tion­nel de Cham­per­ret repré­sente à la fois le cœur et la vitrine des sys­tèmes d’information de la BSPP. La four­ni­ture d’une mul­ti­tude de ser­vices numé­riques est atten­due par de très nom­breuses enti­tés qui y ont implan­té leur « siège » : pla­te­forme d’appels d’urgence 17 – 18-112 (PFAU), locaux cadres DSPAP, salle de débor­de­ment niveau 1 PFAU, état-major opé­ra­tion­nel niveaux 1 à 3 (EMO), Coor­di­na­tion médi­cale (CM), Centres de sui­vi opé­ra­tion­nel de secours (CSO back-up), sans oublier les bureaux et sec­tions de la divi­sion emploi et les groupes spé­cia­li­sés de la CTI qui y tra­vaillent 24h/​24.

Divi­sion. La des­crip­tion des mis­sions des trois bureaux numé­riques ne peut néan­moins s’achever sans expli­quer briè­ve­ment le rôle atten­du par le res­pon­sable de cette nou­velle divi­sion. Au-delà de la coor­di­na­tion des enti­tés pla­cées sous sa res­pon­sa­bi­li­té, le chef de la divi­sion numé­rique doit être en mesure de tra­duire l’ensemble des besoins, ordres et consignes du com­man­de­ment en actions à conduire par la chaîne SIC Bri­gade. Et cela, en res­pec­tant le cadre strict défi­ni par le plan stra­té­gique et de trans­for­ma­tion numé­rique, les impé­ra­tifs de sécu­ri­té infor­ma­tique, les contraintes orga­ni­sa­tion­nelles (RH, vie cou­rante, restruc­tu­ra­tion…) et les contin­gences bud­gé­taires (arbi­trage, prio­ri­sa­tion opé­ra­tion­nelle des dépenses, délais).
Pour ce faire, il doit tis­ser un réseau de confiance avec les par­te­naires SIC exté­rieurs de la Bri­gade (PP, DGSCGC, DIRISI…), l’ensemble des res­pon­sables des grou­pe­ments, divi­sions et bureaux, par­ti­ci­per à la rédac­tion et prendre connais­sance en per­ma­nence des direc­tives, notes et ordre d’opérations du com­man­de­ment pour en garan­tir une bonne retrans­mis­sion et com­pré­hen­sion par ses équipes.

Dans le sens amont, le chef de divi­sion numé­rique doit expli­quer et conseiller l’état-major pris au sens large sur les spé­ci­fi­ci­tés propres aux ser­vices numé­riques en pro­duc­tion, à renou­ve­ler ou encore à acqué­rir (avan­tages, incon­vé­nients, rési­lience, niveau de sécu­ri­té). Pour cela, il est en charge de la mise à jour pério­dique du sché­ma direc­teur SIC BSPP ; il s’appuie éga­le­ment sur les ins­tances d’une part du comi­té de pilo­tage numé­rique dont il assume la gou­ver­nance et d’autre part du comi­té de pilo­tage sou­tien orga­ni­sé par le Bureau pilo­tage audit contrôle (BPAC) où il rend compte direc­te­ment au géné­ral, com­man­dant la Bri­gade, avec ses chefs de bureaux des avan­cées des pro­jets numé­riques majeurs.

texte : Lieutenant-colonel Philippe Storaci — officier transformation numérique

LA 47e COMPAGNIE SUR TOUS LES FRONTS

La 47e com­pa­gnie contri­bue, de manière certes dis­crète, mais per­ma­nente, à l’engagement opé­ra­tion­nel de la Bri­gade autour duquel gra­vitent toutes ses acti­vi­tés. Dans l’ombre, elle sou­tient et admi­nistre les équi­pe­ments ain­si que les sys­tèmes d’information, tout en main­te­nant en condi­tion les outils opérationnels.

La 47e com­pa­gnie, Com­pa­gnie de télé­com­mu­ni­ca­tions et infor­ma­tique (CTI) est répar­tie sur les sites de Saint-Ouen et de Cham­per­ret. Comme les autres com­pa­gnies du Grou­pe­ment de sou­tiens et de secours (GSS), cette com­pa­gnie de sapeurs-pom­piers spé­cia­listes est au ser­vice de tous les sapeurs-pom­piers de Paris.

La 47e com­pa­gnie consti­tue l’échelon d’exécution du domaine SIC (Sys­tèmes d’Information et de com­mu­ni­ca­tion). Elle assure en cela trois grands ser­vices opé­ra­tion­nels : les com­mu­ni­ca­tions radios, l’informatique fixe et embar­quée ain­si que la télé­pho­nie. Grâce à ces trois com­po­santes, la com­pa­gnie garan­tit la rési­lience des SIC, offrant à la chaîne emploi un choix très vaste de pos­si­bi­li­tés dans l’organisation de la réponse opérationnelle.

Une orga­ni­sa­tion en plu­sieurs niveaux. Chaque jour, plu­sieurs tech­ni­ciens assurent une veille active, prête à prendre en compte les besoins du com­man­de­ment et les dépan­nages opé­ra­tion­nels ne trou­vant pas de solu­tion de contour­ne­ment. Ultime recours en cas de black-out sur les com­mu­ni­ca­tions, le Groupe de sou­tien aux télé­com­mu­ni­ca­tions (GST) consti­tue une solu­tion à lui seul en four­nis­sant une com­po­sante satel­lite de secours – grâce au Véhi­cule d’appui aux com­mu­ni­ca­tions (VAC) – et radio grâce au Véhi­cule de sou­tien télé­com­mu­ni­ca­tions et infor­ma­tique (VSTI).

Très réac­tive, la 47e com­pa­gnie a orga­ni­sé sa réponse opé­ra­tion­nelle, créant un CO numé­rique, com­pre­nant trois niveaux de prise en charge des dif­fi­cul­tés SIC. Ce nou­veau centre de super­vi­sion et d’intervention à dis­tance ne sera plei­ne­ment actif qu’une fois ter­mi­né le démé­na­ge­ment de la com­pa­gnie dans ses futurs locaux du site de Limeil-Brévannes.

Au quo­ti­dien, la BSPP uti­lise un réseau Intra­net com­po­sé d’une mul­ti­tude de sys­tèmes d’informations déployés par métiers, échan­geant des don­nées entre eux sur 82 sites dif­fé­rents. Cet éco­sys­tème est per­for­mant, mais sen­sible. La 47e com­pa­gnie met en place, entre­tient, orga­nise, adapte et dépanne selon ses res­sources, dans le but de four­nir à chaque uti­li­sa­teur les moyens de réa­li­ser son tra­vail numé­rique. Plei­ne­ment actrice des pro­jets de la divi­sion numé­rique, la com­pa­gnie est au cœur de toutes les actions tech­niques, res­pec­tant un cycle de vie par­ti­cu­lier selon que l’on gère des maté­riels, des logi­ciels ou des don­nées. En lien direct et étroit avec les opé­ra­teurs (Orange, SFR, Bouygues, CÉLESTE, INPT, etc.) et les ser­vices exté­rieurs (Indus­triels, PP, DIRISI, etc.), la com­pa­gnie inter­con­necte les réseaux.

Face aux nou­velles menaces, la 47e com­pa­gnie assume éga­le­ment la charge de mettre en œuvre les mesures de pro­tec­tion contre les attaques cybers en réa­li­sant le para­mé­trage et la confi­gu­ra­tion des équi­pe­ments de sécu­ri­té ordon­née par la sec­tion Sécu­ri­té des sys­tèmes d’information (SSI) du cabi­net du général.

Une com­pa­gnie au cœur de la rési­lience numé­rique. Les métiers de l’informatique sont aujourd’hui tel­le­ment spé­cia­li­sés qu’il semble uto­pique de trou­ver des solu­tions sans faire appel à une force col­lec­tive d’experts com­plé­men­taires. Ain­si, il n’est pas rare que la maî­trise des sys­tèmes et tech­no­lo­gies les plus com­plexes n’intervienne qu’après une dizaine d’années d’existence du métier au sein du même groupe. De plus, les évo­lu­tions étant constantes, ce qui est vrai cette année sera peut-être obso­lète l’année pro­chaine. La consé­quence majeure de cette situa­tion est que la 47e com­pa­gnie ne dis­pose pas tou­jours des com­pé­tences en nombre suf­fi­sant. Il lui faut donc sans cesse s’adapter et faire preuve d’une grande agi­li­té intel­lec­tuelle pour tenir à jour ses réfé­ren­tiels. Mal­gré tout, fidèle à la devise du GSS « sem­per et ubique », la 47 répond tou­jours pré­sente. C’est sa force, au ser­vice de tous et de chacun.

Texte : Capitaine François Arnould — commandant d’unité de la 47e compagnie


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