"SAUVER OU PÉRIR", histoire de notre devise

Harry Couvin
14 août 2017
BSPP, pompiers de Paris, Sauver, Perir

Grands formats – En 1941 le caporal-chef Clément, électricien du service Travaux est le lauréat du concours de l’insigne régimentaire. L’auteur a associé les initiales S et P pour fusionner la devise « Sauver ou Périr » avec « Sapeurs- Pompiers ».

La rédac­tion Allo18 —  — Modi­fiée le 21 juillet 2024 à 21 h 14 

La genèse

En 1942 le Régi­ment est doté offi­ciel­le­ment de cet insigne, son des­crip­tif est le sui­vant : forme de bla­son (Ecu fran­çais ancien) qui porte en relief sur fond de flamme, les armes de Paris sur­mon­tées de 2 haches et la devise “sau­ver ou périr “. Au bas du bla­son, la croix de la légion d’hon­neur.
Avant cela et depuis le second empire au moins, la devise des sapeurs-pom­piers de Paris parait être aux yeux des his­to­riens “Mou­rir en fai­sant son devoir”, notam­ment parce que le Colo­nel Paris, qui com­mande alors le Régi­ment, l’évoque au début de son allo­cu­tion du 11 mars 1881, aux obsèques du Sapeur Havard, mort au feu des maga­sins ou Prin­temps deux jours plus tôt : ” Fidèle à notre devise, “Mou­rir en fai­sant son devoir”, il est mort comme les Marais, les Hart­mann, les Beau­fils et les Bel­let… »
En 1928, on retrouve la devise “Sau­ver ou Périr” sur l’in­signe de l’As­so­cia­tion Ami­cale des Anciens Mili­taires du Régi­ment de Sapeurs- Pom­piers de la Ville de Paris, forte de presque trois mille membres en 1930.
Suite au tra­vail de Clé­ment, dans son rap­port en date du 9 décembre 1941, adres­sé au Ministre Secré­taire d’E­tat à la Guerre, le Colo­nel Simo­nin, com­man­dant le Régi­ment, décrit l’in­signe dont il envi­sage de doter le Régi­ment dans l’es­poir, dit-il : « de rame­ner chez les cadres et la troupe l’es­prit mili­taire du corps. Cet insigne, qui affec­te­ra la forme d’un bla­son (écu fran­çais ancien) por­te­ra, en relief, sur fond de flammes, les armes de la Ville de Paris, dont le Régi­ment assure le ser­vice d’in­cen­die depuis le Pre­mier Empire. Ces armes seront sur­mon­tées de deux haches, attri­buts dis­tinc­tifs du corps et de la devise : “Sapeurs-pom­piers — Sau­ver ou Périr” (ces quatre mots sont liés), devise que chaque offi­cier, sous-offi­cier, capo­ral ou sapeur doit avoir à cœur de mettre en pra­tique en toutes circonstances”.

Pucelle, BSPP, Sapeur pompier, sauver ou perir

” Fidèle à notre devise, “Mou­rir en fai­sant son devoir”, il est mort comme les Marais, les Hart­mann, les Beau­fils et les Bellet… »

Colo­nel Paris (à pro­pos du sapeur Havard)

Le sens profond

Le 8 août 1868, vers 22 H 15, un incen­die éclate au n° 134, rue Saint Antoine (IVe arr.) chez un mar­chand de beurre, fro­mages et œufs à l’enseigne « La Truie qui file ». Lorsque les secours de la caserne Culture Sainte-Cathe­rine (renom­mée Sévi­gné) arrivent sur les lieux, le feu s’est pro­pa­gé avec une vio­lence inouïe trans­for­mant l’étroite cage d’escalier qui des­sert les cinq étages en une four­naise impra­ti­cable. Après qu’il se soit lan­cé avec le capo­ral Bou­va­tier à l’assaut de la façade pour rejoindre et secou­rir plu­sieurs per­sonnes en détresse, le capo­ral F.Thibault accède avec son échelle à cro­chets au 5e étage. Avec l’aide d’un drap, il attache à son dos une femme prise de panique pour la redes­cendre. Arri­vé à l’extrémité de son échelle, Thi­bault se trouve très éloi­gné de l’étage infé­rieur à cause du chê­neau qui donne un angle impor­tant par rap­port au plan de la façade. Il effec­tue alors avec une habi­li­té extra­or­di­naire un réta­blis­se­ment hors du com­mun qui lui per­met de tom­ber d’aplomb au qua­trième étage.

Capo­ral Fran­çois Thi­bault (pho­to DR)

Allons donc ! En avant, nous mour­rons ensemble puis­qu’il le faut…”

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2 réactions

Callies
12 mai 2021

Un article qui me conforte dans mon pro­jet de métier qui m’ap­pa­raît comme une vocation.
Ces Hommes prêt à don­ner leur vie pour autrui est un un exemple de cou­rage et d’ab­né­ga­tion qui m’impressionne.

Christiane DEBES
12 août 2021

Admi­ra­tive depuis tou­jours pour le dévoue­ment vis-à-vis des autres de ces hommes et femmes qui sont prêts à don­ner leur vie pour nous. J’ai tou­jours ache­té leur calen­drier mais mal­heu­reu­se­ment depuis plus d’une dizaine d’an­nées que j’ha­bite ce quar­tier de Stras­bourg, ils ne passent plus.
Mille mer­cis et bra­vo à vous tous pour votre géné­ro­si­té et votre abnégation.

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