HISTOIRES DE POMPIERS : DES FAITS DIVERS… TOUT L’ÉTÉ (4) - Les malheurs du colonel des pompiers

Harry Couvin
27 juillet 2021
Damien Gre­nèche —  — Modi­fiée le 25 juillet 2024 à 08 h 35 
Colonel Vilquin, régiment des sapeurs-pompiers de Paris

[tag-adh]Du point de vue de la sécurité, on pourrait parier qu’un colonel des pompiers est à l’abri des incendies, des accidents et d’autres péripéties du genre. Et pourtant…

« Pas grave le moins du monde, mais curieux… » (L’univers, 4 jan­vier 1896). Le 2 jan­vier 1896, après une série de vols chez des com­mis­saires de police, ce sont les pom­piers qui, à leur tour, défraient la chro­nique. Un incen­die se déclare, tôt le matin, dans le salon du colo­nel Vari­gault, com­man­dant le Régi­ment. Aus­si­tôt, Hommes de garde, plan­tons, offi­ciers, tout l’état-major accoure dans ses appar­te­ments. On ima­gine à quel point cette manœuvre est exer­cée, non sans pres­sion et sous l’œil inqui­si­teur du colo­nel en per­sonne. Nul doute qu’ensuite, la che­mi­née a été ramo­née plus que fréquemment !

Autre colo­nel, autre catas­trophe. Le 5 mai 1922, le colo­nel Pou­de­roux, com­man­dant en second du Régi­ment est ren­ver­sé par un taxi-auto en tra­ver­sant la chaus­sée en direc­tion de la place Saint-Michel. Les nom­breux pas­sants, stu­pé­faits, ramènent le pauvre colo­nel à son état-major situé à l’époque à quelques pas, bou­le­vard du Palais.

Ça fait tâche…

Mal­heu­reu­se­ment, deve­nu com­man­dant en chef, il n’est pas au bout de ses tra­cas. Le 1er juin 1932, le ser­gent Haus­trate, comp­table de la 6e com­pa­gnie, sort de l’état-major avec les 45 000 francs de la solde de son uni­té sous le bras. Jusqu’ici on ne soup­çonne rien, l’opération est banale et rou­ti­nière. Il prend, comme à son habi­tude, le métro. Assit en pre­mière classe, le tra­jet se déroule sans inci­dent jusqu’au moment où un homme le pré­vient avec beau­coup de bien­veillance que sa veste a été souillée par un immon­dice. Aus­si­tôt, le ser­gent pose sa sacoche sur le banc face à lui, déboucle son cein­tu­ron, et retire sa vareuse pour la net­toyer. Une fois sa tache effec­tuée et la tâche ôtée, il récu­père sa ser­viette. Sou­dain sus­pi­cieux et tou­jours scru­pu­leux, il véri­fie le conte­nu pour se ras­su­rer. Stu­peur ! Ce n’est plus la sienne. Celle qu’il a dans les mains ne contient que des papiers d’emballages, un jour­nal ita­lien et une brosse à dent (!?). Le temps de reprendre ses esprits, il lève la tête et aper­çoit l’homme quit­tant tran­quille­ment le quai de la sta­tion St-Fran­çois Xavier. Il bon­dit pour se lan­cer à sa pour­suite, mais les portes de la rame de métro se referment sous son nez ; il est trop tard. On ima­gine l’état du pauvre ser­gent Haus­trate allant por­ter plainte en s’étant fait dépouillé d’une telle somme. C’est cer­tai­ne­ment en éva­luant la puni­tion qui lui pend au nez car sa ser­viette conte­nait éga­le­ment le cahier d’ordinaire, le registre des ser­vices de théâtre et des feuilles d’émargements. « Un filou par­ti­cu­liè­re­ment auda­cieux a réus­si à sub­ti­li­ser dans le métro une somme très impor­tante au ser­gent comp­table », écrit Le popu­laire, (3 juin 1932). Tel­le­ment, invrai­sem­blable que ce vol fit le tour du pays. L’histoire ne dit pas qu’elle fût la sanc­tion infli­gée par le colonel.

Anguille sous roche Après la fuite du voleur, une autre échap­pée aus­si insai­sis­sable… Le 3 décembre 1904, on raconte que tout Paris rit du mal­heur de ses pom­piers. Un groupe de sapeurs de la caserne Blanche en pleine tour­née de bouches s’affairent à l’angle de la rue de Pro­vence et rue de la Chaus­sée d’Antin. Ces der­niers éprouvent quelques dif­fi­cul­tés à ouvrir la bouche incen­die pla­cée à cette inter­sec­tion. Après plu­sieurs essais infruc­tueux, le capo­ral réus­sit à déblo­quer le conduit. « Un violent jet d’eau s’élança a près de deux mètres de haut et lais­sa choir sur l’asphalte une superbe anguille », relate La Libre parole (le 3 décembre 1904). En moins de cinq minutes, la foule s’amasse et tente de sai­sir le pois­son. Des ouvriers rem­portent le tro­phée et l’emmenèrent chez la cui­si­nière du res­tau­rant voi­sin qui leur confec­tion­na une déli­cieuse mate­lote à la sauce tar­tare. De quoi leur mettre… l’eau à la bouche !


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