LA STRATÉGIE DE RELATIONS INTERNATIONALES — BSPP X FINUL (3/4)

Raphaël Orlando
9 janvier 2025
Cédric Patier —  — Modi­fiée le 13 jan­vier 2025 à 10 h 57 

Grands formats – Dans le cadre de l’opération Daman, la brigade de sapeurs-pompiers de Paris met pour emploi un détachement composé de deux sous-officiers et de quatre militaires du rang au profit de la force commander reserve (FCR). Explications.

Le déta­che­ment est inté­gré au sein de la force inté­ri­maire des Nations unies au Liban (FINUL) par­mi 700 mili­taires fran­çais et une com­pa­gnie
d’infanterie fin­lan­daise. Bien avant la projection sur le théâtre et l’entrée dans la com­po­si­tion d’une UCA (uni­té de com­man­de­ment et d’appui), un par­cours de for­ma­tion obli­ga­toire est néces­saire afin d’intégrer le régi­ment lea­der pour l’ensemble du groupe. Pour cela, les sapeurs-pom­piers de Paris suivent un pro­ces­sus de mise en for­ma­tion et d’évaluation comme toutes les uni­tés opé­ra­tion­nelles pré­sentes dans l’aire d’opération en com­plé­ment des spé­ci­fi­ci­tés tech­niques sapeur-pompier.

Plu­sieurs for­ma­tions tech­niques spé­ci­fiques sont réalisées en amont sur la plaque pari­sienne, comme le stage de sau­ve­teur au com­bat de niveau 1 per­met­tant d’intégrer les pro­ces­sus de prise en charge et d’extraction du com­bat­tant en zone de guerre sous feu ennemi. 

Dif­fé­rente de la mis­sion de courte durée, l’opération exté­rieure néces­site éga­le­ment une maî­trise de l’armement léger indi­vi­duel, la connais­sance tech­nique et pra­tique des armes employées sur le théâtre. Auto­nome dans ce domaine, la bri­gade offre un ensei­gne­ment de grande qua­li­té dans la mise en œuvre de cet arme­ment léger et dans la réa­li­sa­tion des épreuves cer­ti­fi­ca­tives de tirs.

Dans un second temps le par­cours de for­ma­tion se pour­suit avec le régi­ment lea­der lors de la mise en condi­tion finale (MCF) et lors du déta­che­ment d’adaptabilité opé­ra­tion­nelle (DAO) sur le camp mili­taire de Can­juers, contri­buant indé­nia­ble­ment à l’intégration du groupe de sapeurs-pom­piers par­mi les cama­rades qui com­po­se­ront le mandat.

Inté­gré dans le fonc­tion­ne­ment de la FCR, la bri­gade de sapeurs-pom­piers de Paris est un acteur impor­tant dans le cadre d’emploi de la FINUL. Sol­li­ci­tée pour de nom­breuses mis­sions à la fois opé­ra­tion­nelles et de sou­tien à la popu­la­tion, elle est majo­ri­tai­re­ment employée pour la pro­tec­tion des biens, des per­sonnes et dans la lutte contre l’incendie. Pour réa­li­ser ses mis­sions opé­ra­tion­nelles, le déta­che­ment est doté de deux véhi­cules d’incendies tout ter­rain pou­vant également être enga­gés en ren­fort des sapeurs-pom­piers locaux et FINUL lors de feux de grandes ampleurs. Dans toute l’aire d’opération du Sud Liban, seuls les pom­piers de Paris sont de métier. C’est pour cela que ces coopé­ra­tions per­mettent d’harmoniser les pra­tiques de ges­tion des risques et de sécu­ri­té, tout en amé­lio­rant la coor­di­na­tion des efforts de main­tien de la paix et de sta­bi­li­sa­tion de la région.

Le déta­che­ment est par ailleurs employé dans le cadre de la coopé­ra­tion civi­lo-mili­taire de la FCR dans le Sud Liban. De nom­breuses séquences d’initiation de secours à vic­time au pro­fit de la popu­la­tion locale sont mises en place. Plus spé­ci­fi­que­ment, des par­tages de connaissances au pro­fit des sapeurs-pom­piers locaux liba­nais sont réa­li­sés tant sur la pro­tec­tion des biens et des per­sonnes que sur des tech­niques d’intervention incen­die comme lors des entraî­ne­ments conjoints « feux réels » menés avec les pom­piers de Bur Qual­la­wiyah sur les tech­niques d’extinction de feux de véhi­cules, feux de chaumes et de brous­sailles. Ces échanges par­ti­cu­liè­re­ment riches contri­buent indé­nia­ble­ment au sou­tien à la popu­la­tion, à
l’intégration de la force fran­çaise ain­si qu’au rayon­ne­ment de la BSPP au Liban.

Inté­grés dans le pro­ces­sus CIMIC (la coopé­ra­tion civilo-militaire) et recon­nus par­mi les sapeurs-pom­piers locaux, nous demeu­rons des conseillers tech­niques « achat en maté­riels et équi­pe­ments sapeur-pom­pier » (tenues de feu, tuyaux, lances et véhi­cules) au pro­fit des centres de secours locaux.

Cal­quées sur celles d’un centre de secours pari­sien, les jour­nées s’articulent autour de la for­ma­tion du personnel de la FCR dans les domaines de la pré­ven­tion et de la maî­trise des moyens de luttes contre l’incendie. Au quo­ti­dien, le per­son­nel du déta­che­ment a en en charge la ges­tion d’un parc de 900 extinc­teurs. Des actions d’échanges et de par­tages tech­niques avec les pom­piers des autres uni­tés FINUL étran­gères sont réa­li­sées. Le DSSP est char­gé plus par­ti­cu­liè­re­ment de la pré­ven­tion et de la sécu­ri­té incen­die dans le sec­teur EST de l’aire d’opération.

Conscient de son impor­tance et de son rôle au sein de la mis­sion DAMAN, le déta­che­ment met à pro­fit, depuis 49 man­dats, l’ensemble de ses com­pé­tences professionnelles indi­vi­duelles et col­lec­tives. Le savoir-faire unique de la BSPP au ser­vice de la FCR et des forces fran­çaises déployées dans le Sud Liban contri­bue indé­nia­ble­ment au rayon­ne­ment de la FINUL, au ren­fort de la capa­ci­té de ges­tions des crises et des risques dans une zone particulièrement sen­sible. Le déta­che­ment est fier de pou­voir appor­ter une capa­ci­té de réponse rapide en cas d’incidents majeurs, de contri­buer à la sta­bi­li­sa­tion de la région et de par­ti­ci­per au sou­tien des populations.

Pho­to­gra­phies Capo­ral-chef Arnaud Klopfenstein


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