Secours à victime — La section Qualité expertise du Bureau de médecine d’urgence (BMU) est une petite équipe qui se consacre à l’amélioration de la pratique et de la gestion des erreurs par l’analyse d’événements indésirables sur intervention.
Le Bureau de médecine d’urgence est une entité de la division santé qui a été créée au début des années 2000. « Le BMU a vu le jour avec la création de sections, chacune dirigée par un médecin référent, et a évolué au fil du temps, avec une augmentation du nombre de sections et de sous-entités », entame le docteur Christian Le Ngoc Hue, 31 ans d’expérience à la BSPP et chef de la section qualité expertise depuis dix ans.
Pratique médicale améliorée. La section qualité expertise a été créée dans le but de répondre à la « demande de mettre en place une démarche qualité au sein de la division santé ». En 2013, sous l’impulsion du médecin-chef du BMU et de son adjoint, la section qualité expertise est créée. Sa mise en place est « un petit peu difficile », concède le médecin de la section, nécessitant de trouver des professionnels compétents et de surmonter des réticences liées à la notion de qualité, qui n’était pas encore ancrée dans la culture de la BSPP.
La section joue un rôle essentiel au sein du BMU. « Nous mettons en place une doctrine et une démarche ». Son objectif ? Améliorer en permanence les processus, en identifiant les causes ou les facteurs contributifs de nos erreurs, les échecs et les opportunités. L’unité travaille selon une charte d’engagement, « la notion clé de non-jugement et de non-sanction disciplinaire ».
Elle encourage les sapeurs-pompiers de Paris à partager les événements désirables comme indésirables pour favoriser « l’analyse des faits ».
La section est composée de deux médecins attitrés, épaulés par « un troisième, affecté en antenne médicale en raison de la charge de travail importante », convient le chef de la section. De plus, un infirmier et un sous-officier, spécialisé dans l’extraction des données utiles aux dossiers, complètent l’équipe. Bien qu’elle soit « une petite section, nous travaillons beaucoup en coordination et en transversalité ».
Expertise qualité collaborative. « C’est l’une des vertus de la section : la coordination entre le SAMU/AP-HP », qui permet d’établir de nouveaux liens basés sur la confiance et la transparence. Grâce à la démarche qualité, les échanges entre les services sont fondés sur des faits concrets et factuels, sans chercher à cacher les problèmes ou les erreurs. Ainsi, lorsque des situations délicates surviennent, les équipes « peuvent se rencontrer, analyser les événements et travailler ensemble pour réfléchir et améliorer les choses », déclare le médecin de classe exceptionnelle Le Ngoc Hue, contribuant ainsi à renforcer les relations avec les services d’urgence.
Les résultats des analyses sont exploités pour améliorer les formations ou rédiger les fiches d’enseignements. La démarche qualité expertise mène également des études. Lorsqu’une situation ou un problème est identifié, il est possible de proposer une étude « pour observer, analyser, confirmer nos hypothèses et lancer de nouveaux processus ». Par exemple, une étude en cours se concentre sur la population de patients présentant des symptômes de dissection aortique1. L’objectif est « d’identifier les premiers symptômes avant d’orienter à l’hôpital », nous confie le médecin en chef, afin de mieux améliorer leur prise en charge et de réduire la mortalité associée à cette pathologie. Cette étude collaborative implique les centres aortiques hospitaliers.
La section lance des études, mais également des enquêtes, toujours en lien avec la qualité (prochainement une évolution de la qualité du service rendu (QSR) aux Chefs d’agrès par la coordination médicale (COORDMED) va toucher toute la BSPP).
Aujourd’hui, l’augmentation des déclarations est reconnue « comme un signe de confiance ». Véritable soutien au BMU et à la BSPP, la section qualité expertise offre un appui essentiel dans son domaine.