MATÉRIEL — Le BEA 42 m est arrivé !

Maxime Gri­maud —  — Modi­fiée le 25 juillet 2024 à 08 h 44 

#BrigadeInside — Suite à l’incendie de la cathédrale Notre-Dame, les Galeries Lafayette ont effectué un don à la BSPP pour l’acquisition d’un BEA de grande hauteur afin de couvrir plus facilement les bâtiments haussmanniens. Le bureau maintien en condition opérationnelle (BMCO) s’est chargé de trouver le nouveau bras élévateur aérien (BEA), en question.

Le 15 avril 2019 res­te­ra un jour his­to­rique dans la mémoire de tous les Fran­çais. Une date ter­rible où la cathé­drale Nôtre-Dame fut frap­pée par un effroyable incen­die. Les images de la flèche s’écroulant sur le toit firent le tour du monde et résonnent tou­jours dans le cœur de la popu­la­tion parisienne. 

Presque trois ans plus tard, le 15 mars 2022, M. Phi­lippe Hou­zé, pré­sident du direc­toire des Gale­ries Lafayette et Mme Patri­cia Mou­lin remet­taient au géné­ral de divi­sion Jean-Marie Gon­tier, les clés de ce nou­vel engin.

Si la BSPP par­vint à sau­ver l’édifice d’un effon­dre­ment annon­cé, l’analyse en pro­fon­deur de l’incident et les nom­breux retours d’expérience (RETEX), mettent en lumière cer­taines pistes de réflexion. L’une d’entre elles concerne la hau­teur maxi­male attei­gnable par les BEA. Elle pose donc la ques­tion sui­vante : peut-on exploi­ter des moyens élé­va­teurs aériens plus dimen­sion­nant en cas d’intervention excep­tion­nelle, mal­gré les contraintes sup­plé­men­taires telles que le poids ou la lar­geur de sta­bi­li­sa­tion ? Un véri­table com­pro­mis à trou­ver entre hau­teur et capa­ci­té d’emploi.

LA TAILLE, ÇA COMPTE ? 
Un évé­ne­ment exté­rieur va venir insuf­fler ce pas­sage à l’action. Suite à l’incendie, les Gale­ries Lafayette effec­tuent un don à la BSPP pour l’acquisition d’un BEA de grande hau­teur afin de cou­vrir plus faci­le­ment les bâti­ments hauss­man­niens. Le bureau main­tien en condi­tion opé­ra­tion­nelle, en lien avec le bureau pla­ni­fi­ca­tion opé­ra­tion­nelle (BPO), est ain­si char­gé d’identifier l’engin adé­quat pour la BSPP. « Nous avons récu­pé­ré un maxi­mum d’informations sur les moyens exis­tants puisque les tailles dif­fèrent énor­mé­ment d’un engin à l’autre. En France, les plus grands BEA sont à Bor­deaux et à Lyon, pour res­pec­ti­ve­ment 60 et 55 m, raconte le lieu­te­nant-colo­nel Sébas­tien Gaillard. Mais ce n’est rien à côté du plus grand au monde, situé en Asie et d’une hau­teur de 112m. » Dans leur démarche, les acteurs du BMCO se coor­donnent avec la cen­trale d’achat public de l’UGAP.

Les mili­taires mis­sion­nés réa­lisent rapi­de­ment les limites du pro­jet et sa pro­blé­ma­tique prin­ci­pale. « Au départ, un BEA de 51 m nous a été pré­sen­té. Il était gran­diose mais extrê­me­ment contrai­gnant et inuti­li­sable sur une bonne par­tie du sec­teur Bri­gade. Face aux rues pari­siennes très étroites, il s‘avérait donc impos­sible pour un conduc­teur sapeur-pom­pier de Paris de cir­cu­ler et de le mettre en sta­tion : bien trop haut, trop large et long à mettre en ser­vice, pour­suit le colo­nel. Nous avons donc opté pour un com­pro­mis entre la hau­teur maxi­mum sou­hai­tée et la réa­li­té de nos contraintes opérationnelles. »

À ce stade, une notion impor­tante doit être prise en compte : les BEA de 32 m répondent déjà à 99 % des besoins du sec­teur Bri­gade. Le nou­veau BEA à ache­ter devait donc pal­lier ces 1 % res­tants tout en étant capable d’intervenir sur le reste des mis­sions. « Ache­ter un BEA, uni­que­ment exploi­table sur des opé­ra­tions excep­tion­nelles aurait été néfaste, jus­ti­fie le spé­cia­liste. Notre objec­tif s’est donc pré­ci­sé afin d’identifier un engin déployable sur toutes nos opé­ra­tions, sans qu’il n’encombre inuti­le­ment les remises de nos centres de secours. »

UNE RÉPONSE À 100 % DES BESOINS
Ain­si, le BMCO a pré­fé­ré opter pour un BEA de 42 m, proche de ceux des SDIS inter­ve­nus en ren­fort sur l’incendie de Notre-Dame. Avec cette taille rai­son­nable, le BEA 42 m pour­ra inter­ve­nir sur toutes les mis­sions pré­vues. Les mili­taires ont conser­vé le même construc­teur avec un châs­sis Sca­nia et leur four­nis­seur Rosen­bauer. « Ce modèle est déjà éprou­vé et recon­nu. Concrè­te­ment, c’est exac­te­ment le même engin que le 32 m mais avec 10 m en hau­teur de plus », explique l’officier supérieur.

Afin d’optimiser son déploie­ment, le BEA sera affec­té à la caserne de Mas­sé­na (2e CIS) et celui qui y était ini­tia­le­ment affec­té sera trans­fé­ré au Ples­sis-Cla­mart (21e CIS). Il s’agira du sep­tième BEA de la Bri­gade. L’état-major du 2e grou­pe­ment d’incendie et de secours a été choi­si en rai­son des contraintes de remi­sage dues aux 10 m sup­plé­men­taires de l’engin. 

Pho­tos BSPP

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