COMMANDEMENT DE LA BRIGADE — Le général Arnaud de Cacqueray a pris ses fonctions

Harry Couvin
3 octobre 2024
Har­ry Cou­vin —  — Modi­fiée le 4 octobre 2024 à 10 h 05 

A la Une ! – Le général Arnaud de Cacqueray a pris le commandement de la brigade de sapeurs-pompiers de Paris, le 1er octobre dans la cour de l’état-major Champerret. Il a livré son premier ordre du jour que nous vous proposons ici, en texte et en vidéo.

Offi­ciers, sous-offi­ciers, gra­dés et sapeurs,

Au plus jeune et moins gra­dé d’entre nous qui prend son poste sans ordre du jour, je tends aujourd’hui la main pour m’avancer vers notre dra­peau. Avec lui, je m’incline, plein d’un immense res­pect pour les valeurs ins­crites dans ses plis et qui trans­cendent nos enga­ge­ments, jus­ti­fient nos sacri­fices et exaltent notre ser­vice : Hon­neur et Patrie, Dévoue­ment et Discipline.

Ces quatre mots expliquent les cen­taines de noms que le sou­ve­nir des vivants a ins­crits devant nous, sur la pierre blanche du monu­ment aux morts des sapeurs-pom­piers de Paris. Avec vous, je me recueille devant le tré­sor d’héroïsme et de géné­ro­si­té dis­crète qui s’est écrit ici quand, dans la fureur des com­bats ou la ten­sion des inter­ven­tions, le sacri­fice de l’un d’entre nous était consen­ti. Ces noms reposent dans la com­mu­nion des sol­dats qui sont morts pour la France et rap­pellent notre spé­ci­fi­ci­té de grande uni­té mili­taire de l’arme du Génie au sein de l’armée de Terre.

Et remontent aujourd’hui dans nos mémoires les visages si jeunes de ceux qui n’ont jamais rom­pu leur contrat d’engagement et les regards dignes de leurs familles et de leurs proches…

Je vou­drais conclure ce moment d’hommage par un au revoir res­pec­tueux et ami­cal au géné­ral Dupré La Tour qui aura mar­qué la Bri­gade par sa devise si belle : Ser­vir, Com­man­der, Aimer, et qui l’aura conduite avec déter­mi­na­tion et suc­cès tout au long de ces deux années jusqu’au ren­dez-vous inter­na­tio­nal des Jeux Olym­piques et Paralympiques.

C’est à tous main­te­nant que je m’adresse. J’exprime ici solen­nel­le­ment la fier­té, qui est mienne et qui est aus­si celle des Fran­çais pré­sents à Paris pen­dant les Jeux, d’avoir vécu serei­ne­ment cet évé­ne­ment mon­dial. Votre tra­vail de pré­pa­ra­tion, comme un mara­thon antique, a été une épreuve d’endurance menée dans la dis­cré­tion pen­dant plu­sieurs années, dont l’effort final s’est concen­tré sur trente et un jours de com­pé­ti­tion inter­na­tio­nale. J’adresse mes féli­ci­ta­tions à toute la Bri­gade qui s’est mobi­li­sée sans comp­ter durant cette période.

Et main­te­nant, je vous dis sim­ple­ment : la mis­sion conti­nue. Elle conti­nue comme au len­de­main d’un gros feu ou d’une inter­ven­tion mar­quante ; elle conti­nue comme après les guerres, les révo­lu­tions ou les atten­tats ; elle conti­nue comme après chaque ren­dez-vous que l’histoire de France ou de Paris nous a pré­sen­té. Deux cent treize ans plus tard, elle conti­nue. Elle conti­nue dans ce cycle inin­ter­rom­pu qui conduit cha­cun de la voûte de Vil­le­neuve-Saint-Georges, aujourd’hui de Limeil, à celle de Champerret.

Aux plus jeunes géné­ra­tions qui ont rejoint nos rangs, j’adresse mes fra­ter­nelles féli­ci­ta­tions pour votre enga­ge­ment. Vous incar­nez l’altruisme du pre­mier élan qui décide de se mettre libre­ment au ser­vice des plus vul­né­rables, dans la joie de la cama­ra­de­rie et de la vie de caserne.

À tous ceux qui portent la fonc­tion de chef, je pense plus par­ti­cu­liè­re­ment aux chefs de centre, aux chefs d’atelier comme aux infir­miers majors et aux chefs de centre de for­ma­tion, je demande la recherche per­ma­nente de l’équilibre entre bien­veillance et exi­gence pour les plus jeunes d’entre nous qui rejoignent nos rangs.

De ceux qui sont inves­tis de l’autorité du com­man­de­ment, chefs de corps ou com­man­dants d’unité, j’exige la réflexion dans l’exercice de l’autorité, le dis­cer­ne­ment dans la prise de déci­sion, la déter­mi­na­tion dans la conduite de l’action et la lutte contre toute forme d’excès dans le quo­ti­dien de leur métier.

Aux plus anciens qui ont construit leur vie pro­fes­sion­nelle à la Bri­gade et ont fran­chi tous les éche­lons, je dis mon immense res­pect pour les par­cours que vous avez accom­plis et je vous appelle à res­ter les modèles de nos géné­ra­tions plus jeunes en leur incul­quant humi­li­té et discipline.

Comme ceux qui nous ont pré­cé­dés, nous allons affron­ter des défis nou­veaux, qu’ils soient tech­niques, sociaux ou envi­ron­ne­men­taux. Plus que d’autres peut-être, nous allons affron­ter l’incertitude. Mais comme eux, nous devrons les affron­ter ensemble, épaule contre épaule, sou­dés par notre déter­mi­na­tion com­mune et unis dans cette cohé­sion si par­ti­cu­lière à la Bri­gade. Comme nos anciens, nous serons habi­tés par l’idée de trans­mettre ce que nous avons reçu, cet héri­tage bicen­te­naire de notre modèle sin­gu­lier de sapeurs-pom­piers mili­taires, enga­gés pour la pro­tec­tion des per­sonnes et des biens de la capi­tale et ses com­munes voi­sines, au sein de la pré­fec­ture de Police.

Le 1er octobre 2024, a eu lieu la céré­mo­nie de prise de fonc­tion du géné­ral De Cac­que­ray Arnaud. A l’is­sue, le géné­ral a reçu les pré­si­dents caté­go­ries, des sapeurs-pom­piers blessés.

Notre Bri­gade sera prête et fera face. À cha­cun, je dis ma déter­mi­na­tion à tra­vailler sans relâche dans la pour­suite de ces objec­tifs, avec la volon­té d’avancer ensemble dans un cli­mat de confiance réciproque.

Chers sapeurs-pom­piers de Paris, l’excellence ne se décrète pas, elle se construit.

L’idée de troupe d’élite ne se reven­dique pas, elle est décernée.

La recon­nais­sance ne se qué­mande pas, elle se reçoit avec gratitude.

Que cha­cune de vos inter­ven­tions, y com­pris les plus humbles, que cha­cune de vos actions contri­bue à faire gran­dir la répu­ta­tion des pom­piers de Paris. Ce n’est pas seule­ment dans l’apothéose des grands feux qu’elle se nour­rit. C’est aus­si dans l’attention à la vic­time et le pro­fes­sion­na­lisme des plus petits engagements.

Je compte sur la déter­mi­na­tion et la fidé­li­té de cha­cun d’entre vous comme vous pou­vez comp­ter sur les miennes au ser­vice de notre uni­té magnifique.

Le géné­ral Arnaud de Cacqueray

com­man­dant la bri­gade de sapeurs-pom­piers de Paris


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