HISTOIRE — Il y a vingt ans, le 11 septembre 2001

Nicho­las Bady —  — Modi­fiée le 10 sep­tembre 2021 à 09 h 31 

Histoire — Chacun se souvient de ce qu’il faisait lors des attentats du 11 septembre 2001. Ce jour-là, les États-Unis ont vacillé, ébranlés par un acte terroriste abominable. Le Fire Department of New York (FDNY) va œuvrer héroïquement pour sauver un maximum de personnes, mais va également payer un énorme tribut en vies humaines. La formidable énergie et la détermination des Américains leur ont permis de trouver la force de se relever. Hommage.

Un matin ordi­naire de sep­tembre, dans l’Est des États-Unis. L’Amérique se réveille à peine lorsque quatre avions de ligne sont détour­nés. Deux s’écrasent d’abord, à quelques minutes d’intervalle, dans les tours jumelles du World Trade Cen­ter (WTC), en plein cœur de New York. Un troi­sième avion s’abat sur le Penta­gone, près de Washing­ton D.C., tan­dis que le qua­trième ter­mine sa course folle dans un champ, à 20 minutes de vol de la capi­tale amé­ri­caine. Les États-Unis, et le monde entier, sont sous le choc.
Dans le célèbre quar­tier de Man­hat­tan, où se situent les tours jumelles, les pom­piers du Fire Depart­ment of New York (FDNY) doivent faire face à une situa­tion catas­tro­phique, impen­sable et tota­le­ment inédite. Deux avions de plu­sieurs tonnes, char­gés de dizaines de mil­liers de litres de kéro­sène hau­te­ment inflam­mable, se sont encas­trés à plus de 600 km/​h dans deux des plus hautes tours du monde. Le pre­mier départ de secours, de niveau 5th alarm fire, se com­pose de 20 engins-pompes, huit moyens élé­va­teurs aériens et de nom­breux engins spé­ciaux et de com­man­de­ment… Bien d’autres suivront.

Jour­nal télé­vi­sé de France 2 du 11/​09/​2001

L’ampleur du sinistre est déme­su­rée. Plus de 8 500 per­sonnes tra­vaillent dans cha­cune des twin towers… Les avions ont heur­té les deux tours de 110 étages à hau­teur des 94e et 78e niveaux. Les étages supé­rieurs sont immé­dia­te­ment condam­nés. Pié­gés par les flammes et la fumée, nom­breux sont les occu­pants des plus hauts niveaux à se jeter dans le vide. L’évacuation des étages infé­rieurs, par les esca­liers, est longue et ren­due dif­fi­cile par les nom­breux incen­dies épars, pro­vo­qués par le car­bu­rant enflam­mé cou­lant depuis les étages supérieurs.

L’évolution dra­ma­tique de la situa­tion engen­dre­ra le départ d’environ 200 engins du FDNY, trois bateaux-pompes et 1 000 hommes. En péné­trant dans les tours, les pom­piers de New York savent qu’ils risquent leurs vies pour sau­ver celles des autres. Ils sont des cen­taines à l’intérieur lorsque les tours s’effondrent, pro­vo­quant le décès de plus de 2 700 per­sonnes. Par­mi elles, 343 pom­piers de la ville de New York, dont le chef de Corps, l’aumônier, 14 chefs de bataillon, 17 capi­taines, 46 lieu­te­nants et 264 fire­figh­ters, décé­dés dans l’attentat du World Trade Center.

WE COME BACK STRONGER
La rési­lience est la capa­ci­té d’un éco­sys­tème ou d’un groupe d’individus à se réta­blir après une per­tur­ba­tion exté­rieure. Force est de consta­ter que les habi­tants de la ville de New York et les États-Unis ont réus­si, non sans dif­fi­cul­té, à se rele­ver et se recons­truire, tout en hono­rant la mémoire des vic­times du 11 sep­tembre.
Dix ans jour pour jour après les atten­tats, le 11 sep­tembre 2011, est inau­gu­ré le 911 memo­rial (pro­non­cer : nine one one memo­rial). Cet espace de mémoire se com­pose d’un grand parc dans lequel deux grands bas­sins, d’une pro­fon­deur de neuf mètres cha­cun, sont dis­po­sés à l’emplacement même des tours jumelles. Des chutes d’eau s’écoulent le long des parois des bas­sins, évo­quant tant l’effondrement des tours que la mémoire du peuple amé­ri­cain. Les contours des bas­sins portent les noms de toutes les vic­times des atten­tats. Par ailleurs, une rose dépo­sée sur le nom de chaque vic­time, le jour de leur anni­ver­saire, honore leur mémoire.

Dans le parc, un poi­rier repré­sente à lui seul la rési­lience du peuple amé­ri­cain. Décou­vert gra­ve­ment abî­mé en octobre 2001, le sur­vi­vor tree a sur­vé­cu à l’effondrement des deux tours. Soi­gné par le dépar­te­ment des parcs et loi­sirs de la ville de New York pen­dant plu­sieurs années, l’arbre sur­vi­vant a été replan­té au sein du mémo­rial en 2010. Aujourd’hui, cet arbre est un sym­bole d’espoir et de renaissance.

Sous le mémo­rial, le musée du 11 sep­tembre retrace minute par minute le dérou­lé des attaques. Sur­tout, il honore la mémoire de toutes les vic­times des atten­tats au tra­vers de mil­liers d’objets, de pho­to­gra­phies et d’enregistrements audio ou vidéo. Par­mi les pièces notables du musée, figure la bou­le­ver­sante épave de l’échelle n°3 des pom­piers de New York, gra­ve­ment endom­ma­gée lors de l’effondrement des tours. Sa pré­sence au musée rend un vibrant hom­mage à son équi­page, entiè­re­ment décé­dé, aux 343 pom­piers dis­pa­rus et à l’ensemble du FDNY.

L’ultime sym­bole de la rési­lience des États-Unis et de la ville de New York est la construc­tion du One World Trade Cen­ter (1WTC), un immense gratte-ciel dont la flèche culmine à 546 mètres de hau­teur. Un édi­fice monu­men­tal, construit entre 2006 et 2013 à proxi­mi­té immé­diate du mémo­rial. En 2012, quelques mois avant la fin de sa construc­tion, le pré­sident des États-Unis Barack Oba­ma a signé une poutre en acier, his­sée au som­met de la tour. Le pré­sident a écrit : « Nous nous sou­ve­nons, nous recons­trui­sons, nous reve­nons plus forts ! Barack Obama. »

343

C’est le nombre de sapeurs-pompiers du Fire Department of New York (FDNY), provenant de 75 casernes différentes, qui sont décédés lors des attentats du 11 septembre 2001. Il s’agit du plus lourd bilan humain de l’histoire des pompiers de la ville de New York.


Rencontre avec Joe Pfeifer :

Joseph W. Pfei­fer fut notam­ment le pre­mier chef lors de l’attaque du World Trade Cen­ter, le matin du 11 sep­tembre 2001 et a joué un rôle de com­man­de­ment majeur pen­dant l’ouragan San­dy en 2012, ain­si que lors du déraille­ment du train de banlieue « 

Nous l’avions rencontré en 2018 et Jules Naudet, le réalisateur du documentaire « New York : 11 septembre », primé par deux Emmy Awards en 2002 a bien voulu lui poser quelques questions.


Suite à ces attentats, Allo Dix-Huit a consacré en novembre 2001, un long article sur ces attentats que nous vous livrons ici :

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