HISTOIRE — Les services techniques, une compétence qui date…

Voluceau, centre technique des pompiers de Paris

Histoire — Il y a un peu plus de 50 ans, la Brigade réceptionnait la première partie du camp de Voluceau pour y installer huit hectares d’un véritable temple de la technique de la brigade de sapeurs-pompiers de Paris. Aménagé sur une ancienne emprise de l’OTAN, il est implanté sur le territoire de la commune de Bailly, dans les Yvelines (78). 35 corps de métiers y sont représentés par les 210 militaires qui contrôlent, entretiennent et réparent les engins du parc automobile du corps. Le camp de Voluceau gère également l’instruction par la mise en œuvre des matériels et la dispense de formations des utilisateurs. Retour chronologique dans l’histoire des fonctions techniques du corps de sapeurs‑pompiers de Paris.

La rédac­tion Allo18 —  — Modi­fiée le 21 juillet 2024 à 09 h 48 

Organisation communale

1722 – 1770 : Lettre patente du roi, don­nant au direc­teur géné­ral des pompes du roi, la charge de four­nir, d’entretenir et de renou­ve­ler les pompes à bras de la com­pa­gnie des gardes pompes et les outils néces­saires ain­si que les voi­tures d’eau.

6 juillet 1801 : Arrê­té consu­laire por­tant sur l’organisation du corps des gardes pom­piers de Paris. L’état-major compte un ingé­nieur et un sous-ingé­nieur. Il leur revient de suivre les gardes pom­piers. Cet arrê­té, offi­cia­lise la créa­tion d’un ate­lier de construc­tion et de répa­ra­tion au corps.

Bataillon de sapeurs-pompiers de Paris

18 sep­tembre 1811 : Créa­tion du bataillon de sapeurs-pom­piers de Paris. Le décret du 18 sep­tembre 1811, confirme que le capi­taine-ingé­nieur a la charge de cet « embryon » de fonc­tion logis­tique, tech­nique et de soutien.

27 avril 1850 : L’état-major, avec le capi­taine ingé­nieur, a auto­ri­té sur les autres capi­taines du bataillon. Les dépenses d’achats, de confec­tion, de répa­ra­tion et de conser­va­tion du maté­riel sont ordon­nan­cées par le pré­fet de Police.

19 mai 1858 :
Décret impé­rial du 19 mai 1858. L’emploi d’ingénieur du Bataillon peut être confié à un offi­cier du grade de capi­taine ou de major, qui en assure tant les fonc­tions d’administration tech­nique que les fonc­tions administratives.

Régiment de sapeurs-pompiers de Paris

1866 : Décret impé­rial du 5 décembre 1866, créa­tion du ser­vice du major-ingénieur.

1885 : Les ser­vices tech­niques, comme les ser­vices admi­nis­tra­tifs prennent de l’ampleur, notam­ment avec le recru­te­ment d’ouvriers spé­cia­li­sés pour les ate­liers et la créa­tion d’une sec­tion impri­me­rie pla­cés sous le com­man­de­ment du capi­taine-ingé­nieur Arthur Constan­tin Krebs (chef du ser­vice de 1887 à 1898).

1889 : Créa­tion du sec­teur d’intervention et mise en ser­vice d’engins conçus et par­tiel­le­ment construit dans les ate­liers du corps. Déve­lop­pe­ment des ser­vices tech­niques ins­tal­lés dans les locaux de l’état-major du Régi­ment situé dans le bâti­ment de la Pré­fec­ture de Police, tant pour les fonc­tions de car­to­gra­phie, de ges­tion du réseau hydrau­lique que d’ateliers.
1899 : Le ser­vice du « major ingé­nieur » devient le ser­vice des « offi­ciers-ingé­nieurs ». 52 per­son­nels y tra­vaillent dont 40 sapeurs employés dans un large panel de métiers tels que ajus­teurs, menui­siers, tour­neurs, bour­re­liers, chau­dron­niers, for­ge­rons, char­rons, peintres, cor­don­niers, tailleurs, élec­tri­ciens, maga­si­niers, typographes…

1906 : Le capi­taine ingé­nieur tient la comp­ta­bi­li­té du ser­vice pour le maté­riel d’incendie et l’outillage des ate­liers. Il est aus­si char­gé de la sur­veillance des ate­liers. Les offi­ciers ingé­nieurs de ce ser­vice font par­tie de plu­sieurs com­mis­sions, et visitent de nom­breux éta­blis­se­ments clas­sés pour les­quels ils four­nissent des rapports.

12 août 1929 : Le « ser­vice des offi­ciers ingé­nieurs » devient le ser­vice tech­nique qui compte alors 96 per­son­nels. Les tra­vaux exé­cu­tés par ces der­niers sont prin­ci­pa­le­ment de la répa­ra­tion, de l’entretien, de la révi­sion, de la confec­tion de roues de voi­ture d’incendie et de dévi­doirs mais aus­si d’échelles à cro­chets comme d’accessoires divers, de réfec­tions par­tielles ou totales de pein­ture, de mon­tage et rem­pla­ce­ment d’avertisseurs sonores ain­si que d’entretien des com­mu­ni­ca­tions inté­rieures et réseaux de son­ne­rie de feu. Coté caser­ne­ment, le com­man­de­ment confie éga­le­ment à ces per­son­nels les réfec­tions com­plètes ou par­tielles d’appartements, d’aménagement de locaux (maga­sins, bureaux, salles de bain…).

Voluceau, centre technique des pompiers de Paris

Le service technique, quartier central Champerret (1938 – 1967)

Le ser­vice tech­nique, quar­tier cen­tral Cham­per­ret (1938 – 1967)
Les bâti­ments abri­tant l’état-major sont deve­nus trop exi­gus. La construc­tion de la par­tie état-major de Cham­per­ret a débu­té en 1934 pour se ter­mi­ner fin 1937. L’occupation des locaux s’étale de jan­vier à mai 1938. Ce démé­na­ge­ment accom­pagne une réforme d’envergure d’extension de la zone de res­pon­sa­bi­li­té du Régi­ment au dépar­te­ment de la Seine avec la réqui­si­tion des centres de secours des com­munes concernées.

1940 : Le ser­vice tech­nique compte des ate­liers dans les cinq bataillons du Régiment.

1957 : le Régi­ment dis­pose d’une sta­tion d’étude de l‘hydraulique à Saint-Ouen, spé­cia­le­ment des­ti­née à l’instruction sur la marche des pompes en relais. Il dis­pose éga­le­ment d’un labo­ra­toire d’étude au quar­tier cen­tral per­met­tant d’effectuer sur échan­tillon, des essais d’inflammabilité, de com­bus­ti­bi­li­té et d’isolement calorifique.

1er mars 1967 : Décret n°67 – 155 signé par le pré­sident de la Répu­blique Charles de Gaulle dis­sout le Régi­ment et crée la bri­gade de sapeurs-pom­piers de Paris.

17 août 1967 : à 9 h 30, récep­tion des ins­tal­la­tions par le ser­vice tech­nique du camp de Volu­ceau, site ayant ser­vi de base à l’OTAN entre 1951 et 1967.

Voluceau, centre technique des pompiers de Paris

L’ère Brigade

1er jan­vier 1968 : La bri­gade de sapeurs-pom­piers de Paris prend pos­ses­sion des centres de secours des trois dépar­te­ments péri­phé­riques : Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis et Val-de-Marne, pla­cés dans sa zone de compétence.

1968 : le ser­vice tech­nique compte quatre enti­tés. On y retrouve le bureau du ser­vice tech­nique, la sec­tion maté­riel, la sec­tion élec­tri­ci­té et la sec­tion atelier.

1er sep­tembre 1969 : le bataillon des ser­vices est créé et com­prend deux uni­tés admi­nis­tra­tives élé­men­taires : une com­pa­gnie hors-rang et une com­pa­gnie des ser­vices (CDS) pour assu­rer exclu­si­ve­ment la ges­tion et l’administration des ser­vices techniques.

1970 : le ser­vice tech­nique déve­loppe un ser­vice arme­ment avec un ate­lier arme­ment et un ser­vice des muni­tions. Celui-ci assure la ges­tion, le contrôle, la comp­ta­bi­li­té et l’entretien des matériels.

1er jan­vier 1972 : le bataillon devient un grou­pe­ment des ser­vices (GDS) qui a pour mis­sion de gérer et de sou­te­nir les mili­taires de l’état-major, des bureaux et des ser­vices, d’administrer le per­son­nel déta­ché et ceux des uni­tés élé­men­taires spécialisées.

1er août 1973 : le GDS compte une troi­sième uni­té admi­nis­tra­tive élé­men­taires : la com­pa­gnie de quar­tier géné­ral (CQG) en charge de la ges­tion des ser­vices ins­tal­lés à l’état-major Champerret.

1979 : Appa­ri­tion du ser­vice tech­nique à la ges­tion et contrôle des maté­riels en ser­vice de l’UISC1 (uni­té d’instruction de sécu­ri­té civile n°1), dont les mis­sions assi­gnées sont la lutte contre la pol­lu­tion flu­viale et mari­time par les hydro­car­bures et la mise en place d’une cel­lule mobile d’intervention radiologique.

1er février 1981 : Le « ser­vice tech­nique » devient les « ser­vices tech­niques » et les struc­tures de l’état-major sont adap­tées aux besoins de la Bri­gade. Deux divi­sions fonc­tion­nelles sont créées pour trai­ter les pro­blé­ma­tiques d’opération, d’instruction, de pré­ven­tion, de finance, d’administration et d’infrastructure.

2009 : Des chan­ge­ments majeurs, entrant dans le cadre du plan de moder­ni­sa­tion du ser­vice de secours et de lutte contre l’incendie, sont opé­rés dans l’organisation de la BSPP.

2010 : Les ser­vices tech­niques sont orga­ni­sés en six grandes enti­tés : sec­tion com­man­de­ment, sec­tion conduite de la main­te­nance, sec­tion achat/​budget, sec­tion logis­tique, sec­tion répa­ra­tion, sta­tion d’essais et école de for­ma­tion technique.

2011 : Le grou­pe­ment des ser­vices (GDS) est renom­mé grou­pe­ment des sou­tiens. Cette trans­for­ma­tion accom­pagne la poli­tique de restruc­tu­ra­tion des armées qui entend pri­vi­lé­gier les fonc­tions dites « cœur de métier » en les sou­la­geant des fonc­tions logis­tiques et de soutien.

1er juin 2013 : La CDS qui était exclu­si­ve­ment dédiée au sou­tien admi­nis­tra­tif des ser­vices tech­niques depuis 1969, devient la com­pa­gnie de main­te­nance (32e cie), pla­cée sous le com­man­de­ment du chef de corps du grou­pe­ment de sou­tiens et de secours. Ses com­pé­tences s’élargissent avec la prise en charge de la mis­sion d’exécution du main­tien en condi­tion opé­ra­tion­nelle. Elle assure au quo­ti­dien les entre­tiens pré­ven­tifs et cura­tifs de plus de 1 400 engins en service.

Voluceau, centre technique des pompiers de Paris

VOLUCEAU : BASE DES PUISSANCES ALLIÉES (1951 – 1967)

En 1950, le conseil de l’OTAN (Orga­ni­sa­tion du Trai­té de l’Atlantique Nord) désigne Paris comme siège du grand quar­tier géné­ral des puis­sances alliées en Europe (SHAPE), due à sa posi­tion cen­trale et à ses excel­lents moyens de com­mu­ni­ca­tions. Au départ, on uti­lise l’hôtel Asto­ria, situé sur l’avenue des Champs-Ély­sées, mais rapi­de­ment, l’état-Major doit quit­ter ces lieux inap­pro­priés et exi­gus. En trois mois, le génie mili­taire fran­çais construit une base mili­taire à Lou­ve­ciennes dans le dépar­te­ment des Yve­lines. Elle accueille au total 183 offi­ciers de diverses natio­na­li­tés : amé­ri­cains, fran­çais, bri­tan­niques, ita­liens, belges, néer­lan­dais, danois, nor­vé­giens ou encore cana­diens. Pour ser­vir d’annexe, on pense au camp de Volu­ceau : situé à che­val sur la com­mune de Roc­quen­court et de Bailly, il compte de nom­breux bureaux à usage de maga­sins, ate­liers, mess et cui­sines. En mars 1966, la France se retire des com­man­de­ments inté­grés de l’OTAN et retrouve l’en­tier exer­cice de sa sou­ve­rai­ne­té sur le sol national.

Voluceau, centre technique des pompiers de Paris

Credits

Photos : DR

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