75 ANS D’ALLO 18 — Le magazine au deux “numéro un”

75 ans d'allo 18

A la Une ! — Allo 18, le magazine des sapeurs-pompiers de Paris, édité par l’ADOSSPP fête ce mois-ci son 75e anniversaire. Notre journal préféré possède néanmoins la particularité d’avoir connu dans son histoire, deux numéros un, deux départs.

Har­ry Cou­vin —  — Modi­fiée le 4 mai 2021 à 04 h 13 

En ce mois de jan­vier 1945, quatre mois après la Libé­ra­tion de Paris, la capi­tale tente de retrou­ver une vie presque nor­male alors que la Seconde Guerre mon­diale n’est tou­jours pas ter­mi­née. Les Pari­siens se recons­truisent tant bien que mal. De nom­breuses familles doivent faire le deuil d’un frère, d’un père, d’un fils ou d’un ami et la situa­tion éco­no­mique désas­treuse du pays com­plète le tableau de chaos. 

Les sapeurs-pom­piers de Paris, très impli­qués dans les réseaux de résis­tance pari­siens, n’é­chappent pas pour autant au marasme ambiant. 

Pour res­ser­rer les liens du corps, l’aumônier Luc Lacour décide de créer une feuille de chou, comme l’on disait à l’époque, impri­mée noir sur blanc. Un bul­le­tin pour don­ner des nou­velles, ouvrir des pos­si­bi­li­tés et des solu­tions aux familles de sol­dats du feu dans le besoin maté­riel et fraternel. 

Dans cette ambiance, le pre­mier numé­ro un d’Allo 18 sort des presses. Un numé­ro dont le titre de l’édito s’inscrit sur toute la lar­geur de la une : « Pour­quoi ce canard ? » Dans ces toutes pre­mières lignes, l’aumônier Lacour (alias LucLac) s’interroge, presque de façon phi­lo­so­phique, sur la pos­si­bi­li­té dont dis­po­se­rait le sapeur-pom­pier de dis­ser­ter sur les grandes idées du monde qui l’entoure. Un thème peu banal lorsqu’il s’agit d’une publi­ca­tion mili­taire. Il pro­met d’évoquer les grandes pré­oc­cu­pa­tions du moment sans pour autant prendre par­ti et tout en res­pec­tant les opi­nions et les idées de cha­cun. Cette feuille de chou paraî­tra jusqu’en décembre 1947 puis lais­se­ra place à un deuxième numé­ro un, en jan­vier 1948.

Cette nou­velle ver­sion, comme le pré­cise l’édito, se vou­dra plus proche de la vie du sapeur-pom­pier de façon moins « phi­lo­so­phique » et plus tour­née vers l’o­pé­ra­tion­nel. Le petit tableau des inter­ven­tions de l’année 1947 en bas de la pre­mière page témoigne déjà de cette nou­velle direc­tion. Nous sommes ain­si en face d’un jour­nal qui déjà res­semble à celui que l’on connaît aujourd’hui.

Dans les années 50, le maga­zine cher­che­ra sa vitesse de croisière.Le conte­nu est très opé­ra­tion­nel, même quand il est inso­lite comme cette mai­trise d’un lion échap­pé sur le sec­teur. Le look et le ton sont bien ancrés dans leur époque.

Les années 60 et 70 ver­ront l’âge d’or d’Allo 18. Le maga­zine est tour­né vers l’o­pé­ra­tion­nel. Les pre­miers cro­quis de retex de René Dosne appa­raissent en noir et blanc. L’en­semble est prag­ma­tique et effi­cace. On remar­que­ra le concept assez osé de la page Une sans titre, iden­tique à chaque numéro.

Signe des temps, les années 80 imposent un style très fami­lial, moderne, très sécu­lier. Dans le maga­zine, si les inter­ven­tions et la vie de la Bri­gade res­tent impor­tant, on pour­ra aus­si y voir n‑e spec­tacles et des petites annonces entre sapeurs-pom­piers de Paris.

Signe des temps, les années 80 imposent un style très fami­lial, moderne, très sécu­lier. Dans le maga­zine, si les inter­ven­tions et la vie de la Bri­gade res­tent impor­tant, on pour­ra aus­si y voir Jean-Paul Bel­mon­do ou Patrick Sébas­tien, comme des comptes-ren­dus de concours de beau­té. On y trou­vait aus­si des essais de voi­tures, des cri­tiques de spec­tacles et des petites annonces entre sapeurs-pom­piers de Paris.

C’est à par­tir des années 90, que le maga­zine Allo 18 retrou­ve­ra des sujets plus opé­ra­tion­nels et le maga­zine devien­dra alors un peu moins fami­lial. Il entre alors dans une phase où même l’iconographie, par­fois très réa­liste pren­dra le des­sus sur le côté bon enfant des décen­nies précédentes.

Depuis les années 2000, la ligne édi­to­riale n’a fina­le­ment pas beau­coup évo­lué, oscil­lant entre les inter­ven­tions récentes, les por­traits de pom­piers et les inno­va­tions tech­niques que l’on peut trou­ver à la BSPP.

Au début des années 2010, Le maga­zine fait appel à un rédac­teur en chef civil ain­si qu’à des rédac­teurs spé­cia­listes pour gagner en pro­fes­sion­na­lisme.
Mais force est de recon­naître que mal­gré ses 75 ans ce maga­zine est en per­pé­tuelle redé­fi­ni­tion, et en constante recherche d’innovation. Cette ver­sion numé­rique qui va fêter ses deux ans en est une preuve de jouvence.

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