LES NOUVEAUX CHEFS DE CORPS (2/3) - Colonel Gelgon au GIS 3

Harry Couvin
21 septembre 2021
Nicho­las Bady —  — Modi­fiée le 25 juillet 2024 à 08 h 42 

[tag-adh]« J’ai grandi à la Brigade ! » Le ton est donné. Sébastien Gelgon, colonel de 42 ans, dont plus de 20 passés à servir sous les drapeaux, a débuté sa carrière d’officier comme lieutenant à la BSPP. Nous avons rencontré le nouveau « C1 » du troisième groupement quelques jours avant sa prise de commandement. Confidences.

Le colo­nel Sébas­tien Gel­gon a le regard franc et sin­cère des hommes pas­sion­nés. Quelques ins­tants seule­ment suf­fisent pour déce­ler toute l’humanité qu’il porte en lui. D’ailleurs, lorsque l’officier supé­rieur évoque son par­cours, il se remé­more d’abord les dizaines de noms de ceux qui ont croi­sé sa route, depuis les bancs du camp de Coët­qui­dan jusqu’à la tête du troi­sième grou­pe­ment d’incendie et de secours.

une séquence opé­ra­tion­nelle intense
À l’École spé­ciale mili­taire de Saint-Cyr, l’élève offi­cier d’active (EOA) Gel­gon et ses cama­rades de pro­mo­tion, dont un cer­tain sous-lieu­te­nant Le Corre (por­tait page 36), « s’instruisent pour vaincre [1] ». Pour le jeune mili­taire, il ne s’agit pas encore de vaincre les flammes, mais l’étincelle ne tarde pas à s’allumer lorsqu’il découvre la brû­lante acti­vi­té opé­ra­tion­nelle de la Bri­gade. Des envies et des idées de Génie tra­versent son esprit, jusqu’à le pous­ser à rejoindre les rangs de la bri­gade de sapeurs-pom­piers de Paris.

Ain­si, en 2003, le lieu­te­nant Gel­gon pousse les portes du deuxième grou­pe­ment d’incendie et fait ses pre­mières armes en tant que chef de garde incen­die au centre de secours Saint-Maur, poste de com­man­de­ment de la 23e com­pa­gnie. Ses sou­ve­nirs sont encore chauds : « nous étions en pleine cani­cule, indique le colo­nel, impos­sible d’oublier mes pre­miers pas à la BSPP… J’ai éga­le­ment sou­ve­nir de la bien­veillance de ceux que l’on appe­lait “les casques bleus”, ces sous-offi­ciers expé­ri­men­tés qui accom­pa­gnaient les jeunes offi­ciers comme moi dans le four­gon… La volon­té et l’énergie qu’ils met­taient dans la trans­mis­sion de leur savoir étaient abso­lu­ment remarquables ».

Quelques années plus tard, le capi­taine Gel­gon com­mande la 2e com­pa­gnie d’incendie et de secours. À Mas­sé­na, dans le 13e arron­dis­se­ment de Paris, le com­man­dant d’unité connaît une séquence opé­ra­tion­nelle intense, entre feux d’entrepôts, feux d’immeubles de grande hau­teur et acci­dents graves de la cir­cu­la­tion. « Mais sur­tout, pré­cise le colo­nel, j’étais entou­ré d’hommes et de femmes de grande qua­li­té… je com­man­dais une com­pa­gnie à taille humaine, où il m’était pos­sible de connaître cha­cun des mili­taires pla­cés sous mes ordres. J’ai savou­ré chaque ins­tant de mon temps de com­man­de­ment. J’ai ensuite ser­vi à l’état-major du deuxième grou­pe­ment où j’ai éga­le­ment pré­pa­ré le concours de l’École de guerre. »

J’ARRIVE CONFIANT À LA TÊTE DE CE BEAU GROUPEMENT

Sa réus­site à ce très sélec­tif concours mili­taire offre au capi­taine Gel­gon non seule­ment des pers­pec­tives inté­res­santes, mais aus­si la pos­si­bi­li­té de vivre de nou­velles expé­riences. « En 2012, j’ai été pro­je­té en opé­ra­tion exté­rieure, confie le colo­nel. D’abord sur le camp fran­çais de Ware­house, à 10 km à l’est de Kaboul, puis au sein de la force inter­na­tio­nale d’assistance à la sécu­ri­té (FIAS), en tant qu’assistant mili­taire d’un géné­ral ita­lien. » En Afgha­nis­tan, il est pro­mu au grade de com­man­dant, et par­ti­cipe notam­ment aux tra­vaux de réflexion sur le désen­ga­ge­ment des forces fran­çaises du pays.

De retour en France, le com­man­dant Gel­gon sert au bureau pro­gram­ma­tion finances bud­get (BPFB) de l’état-major de l’armée de Terre, puis au sein du secré­ta­riat géné­ral de la Défense et de la Sécu­ri­té natio­nale (SGDSN), orga­nisme inter­mi­nis­té­riel pla­cé sous l’autorité du Pre­mier ministre. « J’étais char­gé de l’application du plan Vigi­pi­rate sur le ter­ri­toire natio­nal, notam­ment en situa­tion de post-atten­tat », résume le colonel.

L’année 2019 marque pour le lieu­te­nant-colo­nel Gel­gon son retour à la BSPP, à la tête du bureau études et pros­pec­tive (BEP). « Un bureau for­mi­dable, sou­ligne le colo­nel. En contact direct avec les chefs et entou­ré d’une équipe réduite aux pro­fils variés, j’ai eu la chance de conduire des tra­vaux aus­si inté­res­sants que la lance dipha­sique, la géo­lo­ca­li­sa­tion indoor et d’initier une démarche de pros­pec­tive stratégique. »

En juin 2021, le colo­nel prend le com­man­de­ment du troi­sième grou­pe­ment d’incendie et de secours. « Je suis confiant, assure-t-il. Mon ambi­tion est de por­ter à son plus haut niveau l’efficacité opé­ra­tion­nelle du grou­pe­ment au tra­vers de trois grands objec­tifs : la pro­mo­tion de l’état d’esprit de sapeur-pom­pier mili­taire, la culture de l’excellence opé­ra­tion­nelle et enfin l’optimisation de la ges­tion des res­sources humaines et maté­rielles du grou­pe­ment. »
Une chose est sûre : le troi­sième grou­pe­ment est entre de bonnes mains.


[1] : « Ils s’instruisent pour vaincre » est la devise de l’ESM Saint-Cyr.


À SUIVRE…

Vendredi : LCL Antchandiet N’Komah, nouveau chef de corps du GFIS

À LIRE AUSSI …

COL Le Corre, nouveau chef de corps du GIS1


Pho­to : CCH Marc Loukachine

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