LES NOUVEAUX CHEFS DE CORPS (3/​3) — Le lieutenant-colonel Olivier d’Astorg au GSS

Web-série — Ils ont débuté artilleur, chef de garde à la BSPP ou chef de section de combat. La Brigade a découvert cet été trois nouveaux chefs de corps. Trois profils pour trois groupements dont l’identité diffère mais qui font l’essence même de la BSPP. Trois fanions, trois chefs, trois parcours. Dernier portrait de la série, le lieutenant-colonel Olivier d’Astorg qui prend le commandement du GSS.

Nicho­las Bady —  — Modi­fiée le 25 juillet 2024 à 08 h 27 

D’une uni­té de génie com­bat à la tête du grou­pe­ment de sou­tiens et de secours (GSS), le nou­veau chef de corps du cin­quième grou­pe­ment de la Bri­gade est pas­sé avec habi­le­té du vert camou­flage au bleu marine à lise­ré rouge. Por­trait du lieu­te­nant-colo­nel Oli­vier d’Astorg.

« Sou­te­nir, c’est per­mettre puis s’effacer, confie le chef de corps du GSS dans une lettre adres­sée à ses com­man­dants d’unité. Nous sommes des arti­sans de l’ombre, c’est là notre fier­té. Dépen­sez-vous sans attendre d’autre récom­pense que celle de savoir que vous aurez contri­bué à la réa­li­sa­tion de la mis­sion de secours accom­plie par nos frères d’armes. L’action du grou­pe­ment de sou­tiens et de secours n’a de sens qu’à leur pro­fit ; sans eux, nous per­dons toute rai­son d’être. » Pour le lieu­te­nant-colo­nel d’Astorg, le cin­quième grou­pe­ment est une uni­té à part au sein de la Bri­gade : « De par sa fina­li­té, le sou­tien. De par son posi­tion­ne­ment, à la confluence des chaînes orga­niques et fonc­tion­nelles, et de par la richesse de ses sol­dats, dont le savoir-faire est une res­source pré­cieuse et rare. C’est notre bien le plus cher ».

Com­po­sé de près de 1 300 sapeurs-pom­piers de Paris, le grou­pe­ment de sou­tiens et de secours est un acteur dis­cret mais néan­moins essen­tiel au bon fonc­tion­ne­ment de la chaîne de secours. En effet, les six com­pa­gnies du GSS [voir enca­dré] ont cha­cune une mis­sion hau­te­ment stra­té­gique. À Cham­per­ret, la 29e CCL5 assure l’indispensable et exi­geant sou­tien immé­diat de l’état-major, tan­dis que la 37e CCT est char­gée du centre névral­gique de la Bri­gade : le centre opé­ra­tion­nel (CO). Au camp de Volu­ceau à Bailly (78), la 32e CMAI entre­tient l’ensemble du parc des engins de l’Institution, soit près de 1 400 véhi­cules de secours ou de ser­vi­tude. La 33e CSC, implan­tée sur le site de Limeil-Valen­ton-Vil­le­neuve-Saint-Georges (LVV), est notam­ment en charge de l’habillement des 8 500 sapeurs-pom­piers de la Bri­gade. Les divers tra­vaux et dépan­nages liés à l’infrastructure des caser­ne­ments sont du res­sort de la 34e CSI, éga­le­ment basée à LVV. Enfin, à Saint-Ouen (93), la 47e CTI a pour mis­sion d’assurer la conti­nui­té de ser­vice des moyens de télé­com­mu­ni­ca­tion, indis­pen­sables au bon dérou­le­ment des opérations.

Issu de la pro­mo­tion de la France com­bat­tante (1997 – 2000) de l’école spé­ciale mili­taire (ESM) de Saint-Cyr (56), le lieu­te­nant Oli­vier d’Astorg rejoint en 2001 les rangs du 6e régi­ment du génie (6e RG) de la 9e bri­gade d’infanterie de marine. « Le 6e RG est le seul régi­ment du génie assi­mi­lé “troupes de marine”, sou­ligne le lieu­te­nant-colo­nel d’Astorg. J’ai d’abord été chef de sec­tion com­bat durant trois années, pen­dant les­quelles j’ai notam­ment été pro­je­té au Koso­vo, en Afrique et en Afgha­nis­tan. Ensuite, je suis retour­né deux ans à l’ESM Saint-Cyr, cette fois avec le grade de capi­taine et en qua­li­té d’instructeur des offi­ciers sous contrat. En 2006, je reviens au 6e RG à Angers (49) pour com­man­der la 11e com­pa­gnie du régi­ment, avant de tra­ver­ser la Maine et rejoindre l’école du génie (EG), éga­le­ment à Angers. » La pre­mière par­tie de car­rière du lieu­te­nant-colo­nel d’Astorg est donc for­te­ment mar­quée par l’opérationnel et l’instruction. Après sa sco­la­ri­té à l’école de guerre (EdG), l’officier supé­rieur sert à la direc­tion des res­sources humaines de l’armée de Terre (DRHAT) de 2013 à 2017, où il tra­vaille notam­ment sur le par­cours sous-offi­cier actuel­le­ment à l’étude au sein de la Bri­gade. L’été 2017 marque l’arrivée du lieu­te­nant-colo­nel à la BSPP, d’abord au 2e GIS, puis au GSS en tant que com­man­dant en second. Le 25 juin 2020, le lieu­te­nant-colo­nel d’Astorg prend le com­man­de­ment du grou­pe­ment de sou­tiens et de secours.

“Chaque mili­taire du grou­pe­ment peut désor­mais s’approprier sa nou­velle devise : Sem­per et ubique”

« Sans la Bri­gade, le GSS ne sert à rien. Mais sans le GSS, la Bri­gade ne peut rien », insiste le chef de corps. C’est un fait : les six grou­pe­ments de la Bri­gade sont en sym­biose, inter­dé­pen­dants les uns des autres. L’action conju­guée de chaque grou­pe­ment per­met à la BSPP de réa­li­ser sa mis­sion de pré­ven­tion, de pro­tec­tion, de secours et de lutte contre les incen­dies. « Cela oblige le GSS, à com­men­cer par son chef, à être “au ren­dez-vous” pour per­mettre aux autres de déca­ler, tout sim­ple­ment », résume le lieu­te­nant-colo­nel d’Astorg. « De la prise d’appel à la main­te­nance en pas­sant par le numé­rique ou l’infrastructure, les mili­taires du grou­pe­ment sont hau­te­ment spé­cia­li­sés. Aujourd’hui, le GSS est com­po­sé d’environ un tiers de spé­cia­listes. Mon ambi­tion, mon sou­hait, est d’augmenter ce pour­cen­tage dans un sou­ci de valo­ri­sa­tion de nos sapeurs-pom­piers. La pro­fes­sion­na­li­sa­tion du grou­pe­ment est, à mon sens, un véri­table enjeu pour la Brigade. »

L’engagement du GSS se retrouve à chaque ins­tant, à tra­vers toute la Bri­gade. Dans cet esprit, chaque mili­taire du grou­pe­ment peut désor­mais s’approprier sa nou­velle devise : Sem­per et ubique [1].

[1] : Locu­tion latine signi­fiant « Tou­jours et partout ».


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