LES NOUVEAUX CHEFS DE CORPS (2/​3) — Le lieutenant-colonel Gabriel Plus au GAS

Web-série — Ils ont débuté artilleur, chef de garde à la BSPP ou chef de section de combat. La Brigade a découvert cet été trois nouveaux chefs de corps. Trois profils pour trois groupements dont l’identité diffère mais qui font l’essence même de la BSPP. Trois fanions, trois chefs, trois parcours. Deuxième portrait de la série, le lieutenant-colonel Gabriel Plus qui prend en charge le GAS.

Maxime Gri­maud —  — Modi­fiée le 5 mai 2021 à 03 h 13 

Trente ans de ser­vice dont deux tiers à la Bri­gade. Artilleur, para­chu­tiste, chef de garde, com­man­dant d’unité, porte-parole des pom­piers de Paris et désor­mais chef de corps du grou­pe­ment des appuis et de secours (GAS). Por­trait du lieu­te­nant-colo­nel Gabriel Plus.

« Je veux com­man­der mes per­son­nels comme j’aimerais être com­man­dé ». À ces mots, l’exigence et la bien­veillance se lisent dans le regard du lieu­te­nant-colo­nel (LCL) Gabriel Plus. Une vision et un état d’esprit for­gés au cours d’une belle car­rière mili­taire qui a com­men­cé sur les bancs de l’école natio­nale des sous-offi­ciers d’active en 1990.

« C’est lors de cette pre­mière for­ma­tion que j’adhère à l’esprit mili­taire : s’élever par l’effort, se remé­more-t-il. Une fois sous-offi­cier, je passe mes quatre pre­mières années au 19e puis au 60e régi­ment d’artillerie en tant que chef de pièce. » Après un pas­sage par l’école mili­taire inter­armes, le jeune lieu­te­nant intègre le pres­ti­gieux 35e régi­ment d’artillerie para­chu­tiste en 1997. « À l’époque, je suis par­ti­cu­liè­re­ment fier d’accéder à une uni­té aus­si pres­ti­gieuse, atteste le LCL Plus. Je conti­nue de m’élever par l’effort, mais cette fois-ci, dans un envi­ron­ne­ment bien plus éprou­vant et pré­gnant ». Durant cinq ans, l’officier encadre une popu­la­tion de mili­taires par­ti­cu­liè­re­ment aguer­ris et rom­pus aux opé­ra­tions exté­rieures (OPEX). « Cette expé­rience m’élève à une exi­gence supé­rieure en terme de for­ma­tion, d’entraînement et de pré­pa­ra­tion mili­taire », pour­suit-il.

En 2001, le capi­taine Plus découvre la bri­gade de sapeurs-pom­piers de Paris. « Une uni­té d’élite au ser­vice des autres, atteste-t-il. J’intègre le poste de com­man­de­ment de la 27e com­pa­gnie à Gen­ne­vil­liers, où je découvre avec humi­li­té le métier de pom­pier, l’esprit de la Bri­gade et l’ensemble de mes hommes. » L’officier s’imprègne rapi­de­ment de ce sec­teur aty­pique, com­pre­nant dépôts d’hydrocarbures et sites indus­triels : déjà une conno­ta­tion de spé­cia­liste. Trois ans après son arri­vée, le capi­taine Plus devient com­man­dant d’unité de « la Grande 27 ».

« Cette étape fut pas­sion­nante, plus dimen­sion­nante et plus exi­geante. Bien que je ne puisse pas la dis­so­cier de la mort tra­gique du ser­gent Pai­lot, insiste-t-il gra­ve­ment. Son décès, le 6 Jan­vier 2006 fut un choc pour ma com­pa­gnie et moi-même. Pour autant, cet évè­ne­ment m’a fait prendre conscience de la force du col­lec­tif : seuls, nous serons tou­jours plus vul­né­rables. C’est notre esprit de corps et notre cohé­sion qui nous per­mettent d’affronter ce genre de situa­tion. »
Après son temps de com­man­de­ment, le capi­taine est affec­té au bureau études et pros­pec­tive (BEP) de 2006 à 2009, puis de 2013 à 2015. « Entre-temps je passe par l’école du génie, mais sur­tout, je par­ti­cipe à une opé­ra­tion exté­rieure en Afgha­nis­tan, se sou­vient-il. Pen­dant un an, je pro­tège la ville de Kaboul contre les engins explo­sifs impro­vi­sés (IED) en col­la­bo­ra­tion avec de nom­breuses uni­tés internationales. »

« En 2015, je deviens le nou­veau chef du bureau com­mu­ni­ca­tion (BCOM) et le porte-parole de la Bri­gade, pour­suit le lieu­te­nant-colo­nel. Encore une fois, je découvre un nou­veau métier et une nou­velle manière de ser­vir. » Pen­dant 5 ans, il est le garant de l’image de la Bri­gade, allant au-devant de crises majeures : atten­tats de Char­lie Heb­do et du 13 novembre, inon­da­tions de la Seine, explo­sion rue de Tré­vise, incen­die de la rue Erlan­ger et enfin, embra­se­ment de Notre-Dame. « Trou­ver le bon mes­sage, la bonne for­mule ou la bonne image, quelle que soit la situa­tion, afin d’en tirer le meilleur pour la Bri­gade et pour nos chefs » analyse-t-il.

“Lorsque le GAS part en OPEX, c’est toute la Bri­gade qui y est représentée.”

En juillet 2020, le lieu­te­nant-colo­nel est nom­mé chef de corps du GAS. « C’est inté­res­sant puisque j’ai com­men­cé ma car­rière dans l’artillerie dont la mis­sion consiste à appuyer les uni­tés de mêlées. » Une forme de retour aux sources pour notre jeune chef de corps. « Pour moi, le GAS est un grou­pe­ment sin­gu­lier qui repré­sente deux plus-values : la mis­sion d’appui au quo­ti­dien pour les grou­pe­ments d’incendie et de secours (GIS) mais aus­si un rayon­ne­ment pour la BSPP, sur tout son sec­teur et même au-delà. Lorsque le GAS part en OPEX au Liban, c’est toute la Bri­gade qui y est représentée. »

Le plus jeune des grou­pe­ments assure de mul­tiples mis­sions néces­si­tant un savoir-faire par­ti­cu­lier. Qu’il s’agisse de la pré­ven­tion pour les déta­che­ments et les com­pa­gnies aty­piques comme Bis­ca­rosse et Kou­rou ou bien pour l’appui du COS sur inter­ven­tion. « Ma mis­sion consiste à déve­lop­per, à l’instar de mon pré­dé­ces­seur, le lieu­te­nant-colo­nel Roche, toutes ces plus-values, ana­lyse-t-il. C’est un ensemble de pépites, de per­sonnes très qua­li­fiées dans leur domaine de com­pé­tences. Le GAS étant prin­ci­pa­le­ment consti­tué d’une popu­la­tion d’âge mûr avec une expé­rience avé­rée en com­pa­gnie d’incendie », rap­pelle-t-il.

Sous son com­man­de­ment, l’officier supé­rieur sou­haite que cha­cun trouve sa place et rem­plisse au mieux sa mis­sion « avec la liber­té d’action à laquelle il a le droit de pré­tendre », pré­cise-t-il. Pour conclure, le colo­nel rap­pelle la devise du GAS qui illustre par­fai­te­ment l’implication essen­tielle du grou­pe­ment au ser­vice de la BSPP : « Par les che­mins sinueux, jusqu’aux étoiles ! ».


LES GRANDES ETAPES DE SA CARRIÈRE


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