Grands formats – Chaque année, nous vous présentons les nouveaux commandants de groupements. Comme le veut la coutume, ils rédigent eux-mêmes leur article de présentation. Ce dernier volet prend la direction de Valenton, où le colonel Vincent Labédie est arrivé à la tête du GFIS.
C’est avec enthousiasme et exigence que le colonel Vincent Labédie aborde les deux années à venir à la tête du groupement de formation, d’instruction et de secours, fidèle à l’attente du général commandant la BSPP : « former des sapeurs-pompiers de Paris compétents, audacieux, innovants, déterminés, obsédés par l’idée de sauver des gens ».
C’est une mission exaltante et profondément gratifiante, tant le GFIS concentre tout ce qui fait la singularité de la Brigade. Avec des formateurs issus de tous les groupements, plus de 8 000 stagiaires franchissent chaque année les portes de l’École des sapeurs-pompiers de Paris — soit environ l’équivalent du volume complet de la BSPP. Chacun y revient, au fil de sa carrière, pour raviver le sens de son engagement. Le GFIS est ainsi un passage obligé, une respiration, une mémoire vivante de la Brigade. Pourtant, l’école semble parfois éloignée des opérations quotidiennes. Cette distance n’est qu’apparente, et je veux contribuer à la réduire autant que possible. Car le GFIS, dans toutes ses dimensions, oblige à conjuguer trois exigences fondamentales.
Une école militaire de milieu. L’ESPP est un pôle d’excellence au service de la formation et du commandement. Elle doit capitaliser sur notre expérience collective et la transformer en expertise, au profit de nos soldats du feu comme de nos camarades des armées. C’est à travers cette identité que doivent s’exprimer le rayonnement, la recherche d’efficacité et la soutenabilité de nos moyens.
Une forge. L’école est un lieu d’épreuve et de transformation, où l’on vient régulièrement affûter son tranchant et durcir la lame de ses connaissances. On y cultive la rigueur, la curiosité et l’innovation.
À certains égards, l’école m’évoque Top Gun : non pour la gloire ni le style hollywoodien, mais pour ce qu’elle est vraiment — un lieu d’exigence absolue, de sécurité totale et de recherche de perfection opérationnelle. Une école où chaque manœuvre est un apprentissage, où chaque retour d’expérience nourrit la progression et la sécurité, où la camaraderie se forge dans l’effort partagé.
C’est cette image que je veux incarner : celle d’une école qui cherche sans relâche à produire le meilleur du meilleur, non par vanité, mais parce que des vies en dépendent.
Une charge d’âme. Parce qu’elle voit passer le cœur et les têtes de la Brigade, l’école porte une part de son identité profonde. Elle entretient la cohésion et la cohérence, elle transmet une éthique. C’est ici que se forge l’esprit de corps, cette fraternité de feu et d’exigence qui fait de nous une unité à part. Ce sera pour moi une vigilance de chaque instant : chaque instructeur ici a charge d’âme. Dans un environnement mouvant, marqué par des risques émergents, des ressources plus contraintes et des défis humains renouvelés, le GFIS doit demeurer un repère : un lieu d’exigence, de confiance et de sécurité, où se prépare l’avenir de la Brigade.
À la veille de ses soixante ans, le sixième groupement n’a rien d’un vétéran fatigué ; il est au contraire dans la pleine vigueur de l’âge, fort de son histoire et tendu vers l’avenir. Soixante ans à forger des femmes et des hommes du feu, à transmettre un savoir-faire et un idéal. Soixante ans à entretenir une flamme — celle de la vocation, du service et de l’esprit de la Brigade. C’est cette flamme-là que je veux entretenir, chaque jour, dans nos enseignements, nos gestes et nos exemples.
Forger l’esprit, transmettre la flamme : « Former pour Sauver »
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