PLATEAU TECHNIQUE DE LIMEIL — La formation du futur

Maxime Gri­maud —  — Modi­fiée le 25 juillet 2024 à 09 h 00 

Grands formats — La rédaction d’ALLO DIX-HUIT s’est faufilée parmi les recrues pour découvrir le plateau technique. Cette appellation générique englobe tous les outils pratiques d’instruction, sans les confondre, entre la halle de la manœuvre et les aires de manœuvre. Petit tour d’horizon de l’instruction pour nos soldats du feu de demain.

À l’arrière du site de LIME (géo­gra­phi­que­ment à che­val sur les com­munes de Limeil-Bré­vannes et Valen­ton), juste à côté du bâti­ment état-major-base d’instruction (EMBI), se trouve un han­gar de 2 500 m² dédié à l’instruction. Il s’agit de l’un des prin­ci­paux outils péda­go­giques de l’école : la halle de la manœuvre (HM). À peine entrés à l’intérieur, nous res­sen­tons une ambiance toute par­ti­cu­lière. Les voix graves des ins­truc­teurs résonnent dans tout le han­gar. De jeunes sapeurs-pom­piers courent en tous sens sous les tin­te­ments des échelles.

Pre­mière vision pour l’équipe de rédac­tion d’ALLO DIX-HUIT : la tour d’instruction mas­sive de trois étages qui domine le han­gar. Affai­rée autour de ses quatre faces, une sec­tion de jeunes recrues s’exerce au fran­chis­se­ment de bal­con sous le regard avi­sé des ins­truc­teurs. « Bal­con tes­té », « ser­vant mon­tez », « tour­nez ». On entend les voix hési­tantes des binômes occu­pés à la tâche. Cer­tains doivent affron­ter leurs peurs et notam­ment celle du vide, encou­ra­gés par les ins­truc­teurs et leurs cama­rades. Bien évi­dem­ment, tous par­viennent à sur­mon­ter l’obstacle.

Au pied de la tour, d’autres élèves s’exercent au manie­ment des échelles, tel des acro­bates, cer­tains par­viennent même à la faire tenir en équi­libre sur leur men­ton ! Pour­tant, la zone sur laquelle ils s’exercent res­semble à s’y méprendre à une auto­route. On peut même aper­ce­voir des voi­tures et une citerne per­cée et fuyarde. Il s’agit en réa­li­té de la zone d’exercice de secours rou­tier et de la citerne pour les cas pra­tiques des spé­cia­listes NRBC, per­met­tant de simu­ler des condi­tions réelles d’intervention sur auto­route et en ambiance chi­mique. Juste à côté, le par­cours du sapeur-pom­pier se fond dans le décor.

UN RYTHME EFFRÉNÉ
Non loin des sau­ve­teurs en herbe, un for­ma­teur enseigne à ses élèves le rele­vage au moyen du har­nais. Si l’élève ne dépasse pas le maître, il par­vient tout de même à por­ter sur son dos un cama­rade bien plus lourd. Déci­dé­ment, on découvre une manœuvre dif­fé­rente à chaque coin de la halle !

À peine le temps de se retour­ner que nous nous retrou­vons empor­tés par toute une sec­tion. Les crânes rasés gra­vissent un esca­lier de métal pour débou­cher sur une grande mez­za­nine sur­plom­bant la halle de la manœuvre. Ils s’arrêtent au niveau de toi­tures indoor : tuile, ardoise, zinc, etc. Toutes les variantes aux­quelles le sapeur-pom­pier risque d’être confron­té ont été repro­duites pour ser­vir d’illustration. D’ici, le moni­teur com­mence un nou­veau cours théo­rique. Mais là encore, les décou­vertes s’enchaînent. Un de ses homo­logues, de l’autre côté, réa­lise un dis­po­si­tif de des­cente pour une sec­tion. Depuis la mez­za­nine, l’équipe d’ALLO DIX-HUIT com­prend vite que la halle de la manœuvre n’a pas dévoi­lé tous ses secrets…

Voi­ci la sta­tion de métro ! Et pas n’importe laquelle : sta­tion Sainte-Barbe. Ici encore, la simu­la­tion est plus vraie que nature. Le pan­neau de direc­tion indique même les pro­chaines sta­tions en direc­tion du ter­mi­nus du Sarce : 18 sep­tembre 1811, Exu­toire, la pou­pée qui tousse ou encore le Riff ! Au pied de la sta­tion, les rails ser­vi­ront aux manœuvres et une vraie voi­ture de métro a été ins­tal­lée par la RATP.
Der­nier secret, caché au sous-sol de la halle : le MEPAR (module d’entraînement au port de l’appareil res­pi­ra­toire). Ce véri­table laby­rinthe de portes, de cou­loirs et de salles obs­cures pour­ra être enfu­mé à sou­hait pour les exer­cices. En résu­mé, une halle de manœuvre par­ti­cu­liè­re­ment com­plète et variée pour l’instruction.

Lieutenant-colonel Benoît Le Vaillant

La vision des chefs

Le lieu­te­nant-colo­nel Benoît Le Vaillant, com­man­dant en second du grou­pe­ment de for­ma­tion ins­truc­tion et de secours (GFIS), est l’un des acteurs majeurs de la tran­si­tion du fort de Vil­le­neuve-Saint-Georges vers le site de LIME. 

Quelles sont les prin­ci­pales plus-values du nou­veau pla­teau tech­nique pour la for­ma­tion ?
Le pla­teau tech­nique per­met au GFIS de regrou­per l’ensemble des for­ma­tions sur le site école de LIME. Avec la halle de la manœuvre, les aires de manœuvre, les cais­sons d’incendie, le pla­teau du CFNRBC, le bâti­ment des cas concrets ou encore la cour du CFSAV, tous les sapeurs-pom­piers de la BSPP à l’instruction seront désor­mais basés au même endroit. Ce regrou­pe­ment nous per­met aus­si d’optimiser l’emploi de nos moyens, notam­ment les outils péda­go­giques et les engins dédiés. Il faut tout de même rap­pe­ler que le GFIS est le grou­pe­ment qui brûle le plus (rires).

De manière plus glo­bale, que change ce démé­na­ge­ment pour le GFIS ?
Le mot d’ordre, c’est la cen­tra­li­sa­tion. Le GFIS sera le seul grou­pe­ment à « for­mer corps » sur le prin­cipe régi­men­taire his­to­rique. C’est-à-dire que nous regrou­pons nos quatre com­pa­gnies et leurs com­man­dants d’unité sur un même site, sous les ordres d’un chef de corps. On se calque ain­si sur les autres écoles mili­taires telles que l’ENSOA et les écoles d’application de l’armée de terre. Pour gérer cette orga­ni­sa­tion, nos 8 000 sta­giaires annuels et tous les outils néces­saires à une bonne for­ma­tion, nous nous sommes dotés dès 2022 d’une direc­tion géné­rale de la for­ma­tion (DGF). C’est elle qui pilote l’emploi du temps, calibre, véri­fie et met en ligne tous les cours, gère les espaces péda­go­giques, valide les éva­lua­tions et sou­met les résul­tats à l’état-major de la BSPP. L’un des outils pri­mor­diaux choi­sis pour cela est le logi­ciel Hyper­plan­ning®, en œuvre dans l’enseignement natio­nal et qui per­met une ges­tion fine et per­ma­nente de l’école.
L’école revêt aus­si un inté­rêt pour la pré­ser­va­tion de l’environnement ?
Oui bien sûr, c’est un objec­tif secon­daire mais bien pris en compte par l’école du sapeur-pom­pier de Paris d’aujourd’hui et de demain. Un réseau de cana­li­sa­tions cou­rant sous les aires de manœuvre et la voi­rie récu­père les eaux de pluie et d’extinction pour les sto­cker sous la place d’arme, dans d’immenses cylindres de plu­sieurs cen­taines de m3. Mises sous pres­sion, elles ali­mentent des poteaux et bouches d’instruction. Nous trai­tons éga­le­ment les fumées déga­gées lors des brû­lages dans les cais­sons. C’est une néces­si­té car, moins iso­lée que ne l’était le fort de Vil­le­neuve-Saint-Georges, l’école est à proxi­mi­té de sites sensibles.

Quels sont les pro­chains enjeux pour le GFIS ?
En pre­mier lieu, il faut ter­mi­ner les chan­tiers. Quatre modules péda­go­giques essen­tiels res­tent à inté­grer au plus tôt : le pla­teau du CFNRBC, le bâti­ment du pro­to­cole HPI, les pla­teaux de cas concrets et la mai­son du feu. Les trois pre­miers outils ne posent pas de pro­blème au bureau sou­tien de l’infrastructure (BSI). En revanche, la mai­son du feu va néces­si­ter une concep­tion-réa­li­sa­tion poin­tue : en effet, si la tech­no­lo­gie est connue et maî­tri­sée, il va fal­loir inté­grer un simu­la­teur à gaz avec plu­sieurs dizaines de brû­leurs à l’intérieur d’une struc­ture de trois étages, déjà exploi­tée et à usages mul­tiples. Le second enjeu est la coor­di­na­tion har­mo­nieuse, effi­cace et sou­te­nable de ces for­ma­tions diver­si­fiées et nom­breuses, sur ce site qui va four­miller – jusqu’à 700 sta­giaires simul­ta­né­ment : le sou­tien sans faille, la logis­tique pré­cise et adap­tée et enfin une orga­ni­sa­tion mil­li­mé­trée seront de mise chaque jour sur le site de la « fabrique » qui ne s’arrête jamais de « for­mer pour sau­ver ».
Nota : LIME (comme Limeil-Bré­vannes) est le qua­dri-gramme du LSO (lieux de sta­tion­ne­ment opé­ra­tion­nel) du site dans ADAGIO.

Une fois la visite de la halle ter­mi­née, l’équipe de rédac­tion découvre le pla­teau incen­die, divi­sé en deux par­ties, de part et d’autre de la halle de la manœuvre. Ce pla­teau accueille deux cais­sons d’observation, deux cais­sons d’attaque et deux cais­sons FGI. Et, pre­mière euro­péenne, un cais­son modu­laire en duplex avec box à back­draft, com­plète l’inventaire. Pour par­faire l’ensemble, une VL SIMGAZ et un mur mobile avec cof­fret gaz qui simulent des fuites enflam­mées et un feu en façade seront livrés sous peu. Les ouvriers tra­vaillent actuel­le­ment à la mise en ser­vice de ce com­plexe par­ti­cu­liè­re­ment moderne. D’ici là, les sec­tions exploitent encore les cais­sons du fort de Vil­le­neuve-Saint-Georges et du centre de for­ma­tion des cadres (CFC).

Nous nous ren­dons ensuite à la seconde grande zone d’instruction de LIME : l’aire de manœuvre. Concrè­te­ment, il s’agit d’un grand espace entre deux façades de l’état-major-base d’instruction (EMBI) dédié à l’instruction pra­tique des sapeurs-pom­piers. Ici, l’ambiance est simi­laire à la halle de la manœuvre, excep­tion faite du nombre d’engins sta­tion­nés sur le bitume. Et d’ailleurs, il n’y a pas seule­ment des recrues sur l’aire, mais éga­le­ment de futurs conduc­teurs d’engins-pompe. Cette scène donne déjà un aper­çu de l’avenir proche de LIME, où recrues, élèves capo­raux, élèves capo­raux-chefs ou encore éche­liers se croi­se­ront entre leurs manœuvres respectives.

L’AVENIR EN MARCHE
Sur l’aire, on peut aper­ce­voir deux EPA com­plè­te­ment déployées. Les jeunes élèves doivent ain­si grim­per tout en haut, se sus­pendre et crier leur nom et leur matri­cule. Un exer­cice par lequel tous les sapeurs-pom­piers de Paris sont pas­sés mais, en 2022, c’est à LIME que ce pas­sage obli­gé se déroule désor­mais. En atten­dant leurs petits cama­rades qui gra­vissent les éche­lons, les for­ma­teurs ont une idée ori­gi­nale : faire des pompes ! « UN, DEUX, TROIS… » beugle la sec­tion en chœur, face contre terre. En paral­lèle, d’autres élèves pour­suivent la for­ma­tion en tra­vaillant avec les échelles à cro­chets et les échelles à cou­lisse, sur une façade qui rap­pelle les fameux fos­sés du vieux fort.

Bien sûr, il reste encore un cer­tain nombre d’outils péda­go­giques à mettre en place. Dans une aile du bâti­ment EMBI, les futurs pla­teaux de cas concrets sur quatre étages repré­sentent un total de 1 000 m². Ces locaux ser­vi­ront à simu­ler les lieux habi­tuels d’intervention : chambres d’hôtel, man­sarde, salle de res­tau­rant ou encore accueil des urgences. Non loin de la place d’armes, une dalle en béton marque le futur pla­teau du CFNRBC com­po­sé d’égouts fac­tices, d’un arbre à fuites et de la citerne citée plus haut. Non loin, sur la place d’armes, l’espace est opti­mi­sé : les lignes blanches des pistes de mania­bi­li­té voient déjà les appren­tis conduc­teurs trans­pi­rer sur des manœuvres déli­cates et pré­cises, sous l’œil atten­tif des moni­teurs de la cel­lule d’instruction élé­men­taire de conduite agréée (CIECA).

Une fois le tour des pla­teaux tech­niques effec­tué, l’équipe de rédac­tion achève sa visite à l’espace de res­tau­ra­tion de la base vie. Dans le sillage des sec­tions qui chantent en chœur, une chose par­ti­cu­lière se fait res­sen­tir : l’esprit du fort de Vil­le­neuve-Saint-Georges habite ces murs neufs !

Sergent-chef Stéphane Le Page
« CE SITE EST UNE FORMIDABLE FABRIQUE DU SAPEUR-POMPIER ! »

Nous avons ren­con­tré le ser­gent-chef Sté­phane Le Page, chef de sec­tion à LIME. Arri­vé il y a deux ans au fort de Vil­le­neuve-Saint-Georges, le sous-offi­cier a vécu le démé­na­ge­ment de l’intérieur. Il nous donne ses pre­mières impres­sions sur les pla­teaux techniques !

Quel est votre par­cours au sein de la BSPP ?
La plus grande par­tie de ma car­rière se déroule au 2e grou­pe­ment. Durant mes huit pre­mières années de ser­vice, je sers à la 1re com­pa­gnie, d’abord à Cha­li­gny, puis à Nati­vi­té. Suite à mon pas­sage au grade de ser­gent, j’ai été muté à Cré­teil (17e cis). Avec l’obtention du cer­ti­fi­cat de chef de garde incen­die (CCGI), je rejoins Pois­sy où j’occupe, pen­dant trois ans, la fonc­tion de chef de garde incen­die. À quinze ans de ser­vice, sou­hai­tant chan­ger d’environnement, je rejoins le GFIS pour deve­nir chef de sec­tion adjoint. Je suis donc arri­vé à Vil­le­neuve en pleine phase de transition !

Quelles rai­sons vous ont ame­né à deve­nir un chef de sec­tion de la CDF1 ?
Mon choix se dirige natu­rel­le­ment vers la for­ma­tion des recrues. Après quinze ans d’opérationnel en centre de secours, je sou­hai­tais réel­le­ment pas­ser du côté « for­ma­teur » : ensei­gner les tech­niques du sapeur-pom­pier mais sur­tout incul­quer les valeurs, l’état d’esprit et l’éthique du mili­taire. Ce tra­vail est par­ti­cu­liè­re­ment enri­chis­sant puisque j’essaie de me retrou­ver à l’époque où j’étais moi-même sapeur ! À mes yeux, le but n’est pas de chan­ger la nature de mes recrues mais plu­tôt de la déve­lop­per. Dans les faits, je dis­pose de quatre mois pour les pré­pa­rer. Qu’ils s’adaptent à tout type de situa­tions en ser­vice inté­rieur, exté­rieur ou en opération.

Com­ment êtes-vous par­ve­nu à gérer le démé­na­ge­ment du fort à LIME ?
Cette période fut très dense. Nous devions pro­cé­der au démé­na­ge­ment tout en assu­rant les cours et le sui­vi de nos recrues. L’enjeu était que nos sapeurs ne res­sentent pas ce démé­na­ge­ment dans leur for­ma­tion, la qua­li­té de l’instruction res­tant la prio­ri­té abso­lue. Le com­man­de­ment nous a bien gui­dé dans la manœuvre afin de pro­cé­der de façon métho­dique. De plus, j’ai pu avoir une par­ti­ci­pa­tion active de mes gra­dés, ce qui a prou­vé une fois de plus que je pou­vais comp­ter sur eux !

Qu’apportent les dif­fé­rents pla­teaux tech­niques à la for­ma­tion des recrues ?
Le site de LIME offre de mul­tiples pos­si­bi­li­tés en termes de cours pra­tiques. Lors des manœuvres, nous pou­vons four­nir des scé­na­rios variés et cré­dibles afin de nous rap­pro­cher au plus près de la réa­li­té. Je pense notam­ment à l’aire métro, à la par­celle d’autoroute ou encore au sous-sol de la halle de la manœuvre avec ses cou­loirs et che­mi­ne­ments com­plexes, per­met­tant de tra­vailler les recon­nais­sances d’attaque. La mai­son de la manœuvre apporte aus­si une diver­si­té opé­ra­tion­nelle très variée notam­ment dans le tra­vail des éta­blis­se­ments de lance. Nous pro­fi­tons de la nou­veau­té des ins­tal­la­tions pour inno­ver cer­tains scé­na­rios afin de rendre la for­ma­tion des sapeurs encore plus attractive.

Que res­sen­tez-vous per­son­nel­le­ment vis-à-vis de ce démé­na­ge­ment ?
Nous gagnons en confort et en orga­ni­sa­tion péda­go­gique. Certes, la for­ma­tion rus­tique du fort devient moins pré­gnante mais il faut aller de l’avant et tou­jours gagner en per­for­mance. À terme, notre école sera capable de rece­voir et de cen­tra­li­ser toutes les for­ma­tions de la BSPP sur un seul et même site. Je pense que c’est une véri­table force d’un point de vue orga­ni­sa­tion­nel, péda­go­gique et admi­nis­tra­tif ! Enfin, l’arrivée des der­niers outils péda­go­giques, notam­ment les cais­sons, le PAFARI ou encore les portes Dfor­cible, nous per­met­tra d’optimiser le temps de tra­vail en mini­mi­sant ou sup­pri­mant les minutes que nous per­dons dans les trans­ports de LIME au fort de Vil­le­neuve-Saint-Georges. En somme, de très belles pers­pec­tives pour l’avenir !

Photos : SGT Nicholas Bady

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