SPORT OPÉRATIONNEL (1/​2)— Crosstraining, Crossfit ou Hyrox, mieux connaître l’entraînement croisé et la préparation physique opérationnelle

 — Modi­fiée le 26 novembre 2025 à 04 h 15 

L’œil du SP — Que l’on parle d’entraînement croisé, de crosstraining, de crossfit ou d’Hyrox (ces deux derniers étant des marques déposées), l’ensemble de ces pratiques sportives a pour principal objectif l’optimisation de la condition physique par le biais d’une approche globale.

Cette opti­mi­sa­tion de la condi­tion phy­sique passe par la réa­li­sa­tion d’exercices fonc­tion­nels variés avec une cer­taine inten­si­té. Pré­ci­sons d’emblée que cette inten­si­té sera modu­lée, et modu­lable, selon le pro­fil du spor­tif, son niveau per­son­nel, sa fatigue, et l’exercice pra­ti­qué. Contrai­re­ment aux idées reçues, l’entraînement fonc­tion­nel ne demande pas de se mettre dans « le rouge » de façon sys­té­ma­tique. Cela est contre-pro­duc­tif et empêche la pro­gres­sion de l’athlète tout en condui­sant à la bles­sure.
Mais qu’est-ce qu’un exer­cice fonc­tion­nel ? Il s’agit d’un exer­cice utile, natu­rel et trans­fé­rable à notre acti­vi­té pro­fes­sion­nelle de sapeur-pom­pier.
Ces tech­niques d’entraînement visent à déve­lop­per le fit­ness du pratiquant.

De l’anglicisme « fit­ness », cha­cun aura à cœur de lui don­ner sa propre défi­ni­tion. Les plus anciens auront en tête les cli­chés des années 80 avec les vidéos de Véro­nique et Davi­na… Ban­deaux fluo, jam­bières en laine et… douche du géné­rique de fin. Mais reve­nons à la défi­ni­tion du fit­ness.
Le fit­ness d’un pra­ti­quant est sa capa­ci­té à déve­lop­per les dix grandes com­pé­tences phy­siques géné­rales. Ces dix com­pé­tences sont les sui­vantes : l’endurance car­dio­vas­cu­laire et res­pi­ra­toire, la résis­tance, la force, la sou­plesse, la vitesse, la puis­sance, la coor­di­na­tion, l’agilité, l’équilibre et la
pré­ci­sion.
L’ensemble des com­pé­tences phy­siques du fit­ness se déve­loppe par un entraî­ne­ment mêlant des mou­ve­ments de gym­nas­tique au poids de corps (les trac­tions, les pompes, les pieds barres, le grim­per de corde, dips), l’utilisation de charges externes quelles qu’elles soient (hal­tères, ket­tle­bells,
hal­té­ro­phi­lie ou sacs de sable dit sand­bags) et la pra­tique d’une acti­vi­té car­dio-vas­cu­laire (course à pied, uti­li­sa­tion d’ergomètres tels que le rameur, le vélo ou le skierg). C’est bien à cela que ren­voient les mou­ve­ments fonc­tion­nels poly­ar­ti­cu­laires par oppo­si­tion à des mou­ve­ments d’isolation
mus­cu­laire, plus uti­li­sés par les pra­ti­quants de mus­cu­la­tion ou de body­buil­ding.
De plus, ces séances d’entraînement per­mettent par leurs varia­tions tant en termes d’intensité, de durée que de mou­ve­ments, d’utiliser l’ensemble des filières éner­gé­tiques que le corps humain met à notre dis­po­si­tion pour faire face à l’activité phy­sique. C’est bien tout l’intérêt de l’entraînement
fonc­tion­nel, du croi­se­ment des dis­ci­plines, de l’incorporation d’une cer­taine inten­si­té dans la réa­li­sa­tion, pour per­mettre le déve­lop­pe­ment du niveau de fit­ness recher­ché.
Cer­tains diront que le fit­ness nous éloigne de la mala­die, de « l’illness » comme le disent les anglo­phones. Ill­ness, well­ness, fit­ness en anglais dans le texte.

ENTRAÎNEMENT FONCTIONNEL ET PRÉPARATION PHYSIQUE OPÉRATIONNELLE
La pré­pa­ra­tion phy­sique opé­ra­tion­nelle (PPO) vise au déve­lop­pe­ment des qua­li­tés phy­siques liées au tra­vail, et donc à la réa­li­sa­tion de la mis­sion, par le mili­taire, le fonc­tion­naire des forces de sécu­ri­té inté­rieure (FSI) et, bien sûr, le pom­pier.
Pour réa­li­ser ses mis­sions, chaque sapeur-pom­pier doit faire preuve d’une capa­ci­té phy­sique et men­tale de bon niveau voire, de haut niveau. La PPO consiste à mettre en place des entraî­ne­ments qui se rap­prochent le plus pos­sible des efforts que le pom­pier retrou­ve­ra lors de la réa­li­sa­tion de ses
inter­ven­tions.
Les avan­tages de l’utilisation de l’entraînement fonc­tion­nel dans la PPO sont mul­tiples. Il s’agit de séances courtes, ou semi courtes, de séances variées donc évi­tant la rou­tine, de séances réa­li­sables en groupe qui per­mettent l’émulation, le dépas­se­ment de soi, et le déve­lop­pe­ment de la cama­ra­de­rie au sein du centre de secours et de la garde d’incendie.
Le sapeur-pom­pier doit être capable de sau­ter, cou­rir, pous­ser, tirer, dépla­cer une charge, dépla­cer son propre poids. Il sera ame­né à le faire sous stress, sous fatigue, et équi­pé de sa tenue de feu et de son appa­reil res­pi­ra­toire iso­lant (ARI) le tout dans un envi­ron­ne­ment plu­tôt hos­tile. On com­prend donc l’utilité des dix com­pé­tences phy­siques qui ont déjà été détaillées plus haut. Ces com­pé­tences phy­siques deviennent les dix piliers de la per­for­mance opé­ra­tion­nelle. Elles sont toutes inter­dé­pen­dantes et essen­tielles à l’efficacité sur le ter­rain.
On com­prend donc aisé­ment la néces­si­té du déve­lop­pe­ment d’un cer­tain niveau de fitness.

Tableau des dix piliers 

Texte : Médecin en chef Cédric Ernouf (avec SGT Ramanick de EPMS GAS, SGT Bardin de l’EPMS GSS et SCH Arlotrde la 5e CIS/​CS LEVA) Photos : 1CL Urvan Carbonnier

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