
Web-série — Implantée au cœur du XIIe arrondissement, la caserne Chaligny est l’un des postes de commandement emblématiques de la BSPP. Derrière ses guérites et son architecture pensée dès l’origine pour les pompiers, elle abrite une vie de caserne intense, rythmée par une forte activité opérationnelle. Le caporal-chef Hugues Rocher y sert depuis deux ans et demi et nous partage son expérience.
Bonjour Hugues, pourrais-tu te présenter ?
Bonjour, je m’appelle Hugues Rocher, j’ai 33 ans et je suis originaire du Maine-et-Loire, plus précisément d’Angers, où je suis également pompier volontaire. Je suis caporal-chef et affecté depuis deux ans et demi à Chaligny, qui est le poste de commandement de la 1ère compagnie. J’ai fait mes débuts au centre de secours de Rungis, où je suis resté quatre ans, avant d’être muté à Nativité pendant six ans, puis d’atterrir dans cette belle caserne du XIIe arrondissement de Paris.
Quel est le premier aspect positif qui te vient en tête en pensant à ce CS ?
La cohésion et l’entente à Chaligny sont très bonnes. Parfois on pourrait croire qu’en poste de commandement les liens entre pompiers sont moins solides que dans un petit centre de secours, mais ici ce n’est pas le cas : l’ambiance est très bonne.
Quelles spécificités ou type d’inter’ pour ce secteur ?
Notre caserne défend un secteur où l’opérationnel est très intense : on décale beaucoup.
On observe un pic d’activité qui commence le jeudi soir et se prolonge jusqu’à la fin du week-end, en raison de la forte concentration de bars, restaurants et lieux de fête.
Parallèlement, Chaligny est aussi très sollicitée lors de mouvements sociaux et manifestations diverses, du fait de la présence de la place de la Bastille et de la place de la Nation sur le secteur, deux points névralgiques des rassemblements.
Récemment, plusieurs gros incendies ont marqué le secteur. Malheureusement je n’étais pas engagé dessus, mais c’est aussi ça le métier de pompier : être au bon camion, au bon moment.
Quelle est l’intervention qui t’a le plus marqué dans ce CS ?
J’en ai plusieurs, comme beaucoup d’autres pompiers j’imagine. Celle que j’ai envie de mettre en avant est assez banale d’un point de vue technique, mais elle m’a marqué humainement. Il s’agit d’un sans-abri qui stationne très souvent aux abords de la caserne. Il nous salue à chaque départ en intervention : en somme, une personne familière pour nous. J’ai été engagé il y a peu pour une victime d’agression dans la rue… et c’était lui. Ça m’a fait de la peine de retrouver ce monsieur, toujours aimable, blessé et dépouillé du peu qu’il possédait.
Souvenir personnel le plus marquant dans ce CS ?
Pour moi, c’est vraiment la beauté de cette caserne. L’entrée est remarquable avec ses deux fameuses guérites. C’est un centre de secours historique, conçu dès sa construction pour les pompiers, et on le remarque encore aujourd’hui à travers certaines inscriptions, comme « fourgon attelé », rappelant l’époque où les engins étaient tractés par des chevaux. C’est une vraie fierté de décaler depuis ce lieu emblématique.