UN POMPIER, UN CS — Hugues au CS Chaligny

Raphaël Orlan­do —  — Modi­fiée le 25 sep­tembre 2025 à 03 h 54 

Web-série — Implantée au cœur du XIIe arrondissement, la caserne Chaligny est l’un des postes de commandement emblématiques de la BSPP. Derrière ses guérites et son architecture pensée dès l’origine pour les pompiers, elle abrite une vie de caserne intense, rythmée par une forte activité opérationnelle. Le caporal-chef Hugues Rocher y sert depuis deux ans et demi et nous partage son expérience.

Bon­jour Hugues, pour­rais-tu te présenter ?

Bon­jour, je m’appelle Hugues Rocher, j’ai 33 ans et je suis ori­gi­naire du Maine-et-Loire, plus pré­ci­sé­ment d’Angers, où je suis éga­le­ment pom­pier volon­taire. Je suis capo­ral-chef et affec­té depuis deux ans et demi à Cha­li­gny, qui est le poste de com­man­de­ment de la 1ère com­pa­gnie. J’ai fait mes débuts au centre de secours de Run­gis, où je suis res­té quatre ans, avant d’être muté à Nati­vi­té pen­dant six ans, puis d’atterrir dans cette belle caserne du XIIe arron­dis­se­ment de Paris.

Quel est le pre­mier aspect posi­tif qui te vient en tête en pen­sant à ce CS ?

La cohé­sion et l’entente à Cha­li­gny sont très bonnes. Par­fois on pour­rait croire qu’en poste de com­man­de­ment les liens entre pom­piers sont moins solides que dans un petit centre de secours, mais ici ce n’est pas le cas : l’ambiance est très bonne.

Quelles spé­ci­fi­ci­tés ou type d’inter’ pour ce secteur ?

Notre caserne défend un sec­teur où l’opérationnel est très intense : on décale beaucoup.

On observe un pic d’activité qui com­mence le jeu­di soir et se pro­longe jusqu’à la fin du week-end, en rai­son de la forte concen­tra­tion de bars, res­tau­rants et lieux de fête.

Paral­lè­le­ment, Cha­li­gny est aus­si très sol­li­ci­tée lors de mou­ve­ments sociaux et mani­fes­ta­tions diverses, du fait de la pré­sence de la place de la Bas­tille et de la place de la Nation sur le sec­teur, deux points névral­giques des rassemblements.

Récem­ment, plu­sieurs gros incen­dies ont mar­qué le sec­teur. Mal­heu­reu­se­ment je n’étais pas enga­gé des­sus, mais c’est aus­si ça le métier de pom­pier : être au bon camion, au bon moment.

Quelle est l’intervention qui t’a le plus mar­qué dans ce CS ?

J’en ai plu­sieurs, comme beau­coup d’autres pom­piers j’imagine. Celle que j’ai envie de mettre en avant est assez banale d’un point de vue tech­nique, mais elle m’a mar­qué humai­ne­ment. Il s’agit d’un sans-abri qui sta­tionne très sou­vent aux abords de la caserne. Il nous salue à chaque départ en inter­ven­tion : en somme, une per­sonne fami­lière pour nous. J’ai été enga­gé il y a peu pour une vic­time d’agression dans la rue… et c’était lui. Ça m’a fait de la peine de retrou­ver ce mon­sieur, tou­jours aimable, bles­sé et dépouillé du peu qu’il possédait.

Sou­ve­nir per­son­nel le plus mar­quant dans ce CS ?

Pour moi, c’est vrai­ment la beau­té de cette caserne. L’entrée est remar­quable avec ses deux fameuses gué­rites. C’est un centre de secours his­to­rique, conçu dès sa construc­tion pour les pom­piers, et on le remarque encore aujourd’hui à tra­vers cer­taines ins­crip­tions, comme « four­gon atte­lé », rap­pe­lant l’époque où les engins étaient trac­tés par des che­vaux. C’est une vraie fier­té de déca­ler depuis ce lieu emblématique.

Photo : SCH Nicholas Bady

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