
Web-série — Sapeur de première classe à la 24e compagnie, Valentin Servelle a débuté sa carrière au centre de secours de Villemomble. Une première affectation dont il se dit pleinement heureux, tant sur le plan humain qu’opérationnel.
Bonjour Valentin, pourrais-tu te présenter ?
Bonjour, je suis le première classe Valentin Servelle. J’ai 20 ans, je viens de Dijon en Côte‑d’Or et j’y vis encore aujourd’hui.
Je suis entré à la Brigade dès mes 18 ans, juste après avoir obtenu mon bac ST2S (Sciences et technologies de la santé et du social). J’ai connu la BSPP grâce à mon entourage – le meilleur ami de mon père était brigadou, il est par ailleurs devenu mon parrain BSPP – mais aussi par la caserne où j’évolue en tant que sapeur-pompier volontaire qui accueille de nombreux pompiers de Paris.
Aujourd’hui, je suis affecté à la 24e compagnie, au CS Villemomble. J’avais envie de commencer dans un centre de secours pour l’aspect plus « familial », plutôt qu’en poste de commandement. Et je suis très content d’y être.
Plus tard, une fois que j’aurai commencé mon avancement, j’aimerais découvrir la BSPP à travers une caserne en intra-muros.
Quel est le premier aspect positif qui te vient en tête en pensant à ce CS ?
Incontestablement l’esprit de famille ! L’ambiance y est bienveillante, on est soudés et proches, peu importe les grades. Il y a toujours quelqu’un pour t’écouter, t’accompagner dans tes choix ou répondre à tes questions, que ce soit sur le plan pro ou personnel.
J’aime bien dire que nos cadres sont un peu comme des papas, et nos gradés comme des grands frères.
Quelles spécificités ou type d’inter’ pour ce secteur ?
On a un réseau routier important, donc on intervient régulièrement en secours routier. Le secteur est aussi très bien desservi en transports : métro, RER, tram…
Et puis, il est varié : on passe aussi bien de zones pavillonnaires calmes à des quartiers plus sensibles. C’est ce qui rend les interventions intéressantes et différentes. Je suis vraiment content d’avoir commencé ici.
Quelle est l’intervention qui t’a le plus marqué dans ce CS ?
Il y a environ un mois, on est partis à deux engins pour un enfant de huit ans en arrêt cardio-respiratoire.
J’étais au VSAV et mon meilleur ami à la Brigade était au premier-secours évacuation. On a tout de suite prodigué les premiers gestes, mais malheureusement, l’enfant est décédé quelques minutes plus tard.
C’était très dur, surtout parce qu’il s’agissait d’un enfant. Mais ce que je retiens aussi, c’est la manière dont la caserne a réagi après. Il était déjà tard, mais personne n’est allé se coucher. On a tous pris le temps de parler, de débriefer, quel que soit le grade. C’est dans ces moments-là qu’on voit à quel point la solidarité à la Brigade est forte.
Souvenir personnel/cohésion le plus marquant dans ce CS ?
J’ai le souvenir d’un très bon ami qui est parti récemment de Villemomble. En deux ans, j’ai vu un certain nombre de personnes partir, mais lui, c’était particulier. Il était apprécié par tout le monde.
Je crois que je n’ai jamais vu autant de monde pleurer à la caserne. Et c’est beau de voir à quel point des liens forts d’amitié peuvent se créer à la Brigade. J’y pense encore, et ce caporal-chef représente exactement le genre de pompier qu’on a envie d’imiter et de prendre en exemple pour sa propre carrière.