AVENIR DE LA BSPP — Déroulez jeunesse !

La rédac­tion Allo18 —  — Modi­fiée le 23 mars 2023 à 05 h 09 

Grands formats — Former le plus tôt possible les sapeurs-pompiers de Paris de demain. L’objectif des différents dispositifs jeunesse est clair et efficace. Tour d’horizon de toutes les possibilités offertes à nos jeunes pour entrer dans la carrière.

Les dis­po­si­tifs jeu­nesse « sont nom­breux, s’enthousiasme le capi­taine Michaël Genay, chef de la sec­tion dis­po­si­tifs jeu­nesse du Bureau ingé­nie­rie de la for­ma­tion (BIF). Œuvrer concrè­te­ment au pro­fit des jeunes est véri­ta­ble­ment un objet de fier­té pour nous et pour la Bri­gade. Au sein de la sec­tion, nous nous appuyons notam­ment sur des for­ma­teurs du Grou­pe­ment natio­nal des anciens sapeurs-pom­piers de Paris (GNASPP) et de l’Association spor­tive et artis­tique des sapeurs-pom­piers de Paris (ASASPP). Mais pour sus­ci­ter des voca­tions et assu­rer le conti­nuum dans l’acquisition des savoir-faire et du savoir-être de nos jeunes, le rôle des Grou­pe­ments d’incendie et de secours (GIS) est fon­da­men­tal. »
La Bri­gade accueille d’abord des lycéens en bac­ca­lau­réat pro­fes­sion­nel Métiers de la sécu­ri­té (MS). « Cette for­ma­tion pré­pare à l’exercice des dif­fé­rents métiers rela­tifs à la sûre­té et la sécu­ri­té, pré­cise le capi­taine Genay. Nous sommes conven­tion­nés avec neuf éta­blis­se­ments à Paris, Nan­terre, Issy-les-Mou­li­neaux, Le Rain­cy, Dran­cy, Cachan, Vil­le­neuve-Saint-Georges et Lille ! » En pre­mière année, dix-huit élèves par lycée découvrent la BSPP pen­dant une semaine. En deuxième année, douze élèves par lycée se per­fec­tionnent pen­dant quatre semaines sur le site Mas­sé­na et assurent trois gardes en Com­pa­gnie d’incendie et de secours (CIS). Au total, entre 200 et 250 élèves en bac­ca­lau­réat pro­fes­sion­nel sont for­més par la BSPP chaque année.
Autre dis­po­si­tif jeu­nesse : la séquence d’observation en milieu pro­fes­sion­nel, obli­ga­toire pour tous les élèves de troi­sième ! « Afin d’uniformiser et de don­ner un cadre aux très nom­breuses sol­li­ci­ta­tions, indique le capi­taine Genay, un pro­gramme défi­ni avec les aca­dé­mies de Paris, Cré­teil et Ver­sailles a été mis en place. » La semaine est dense : ate­liers de secou­risme, obser­va­tion d’un cais­son de feu, pré­sen­ta­tion des uni­tés spé­cia­li­sées, visite d’un centre de secours, du musée de l’Armée aux Inva­lides, du musée d’Orsay, de Volu­ceau et de l’école des pom­piers de Paris. Le stage de 3e made in Bri­gade est deve­nu très com­plet. Plus de 180 élèves ont béné­fi­cié de ce dis­po­si­tif au cours de l’année sco­laire 2021 – 2022.

Fers de lance… d’incendie. Com­ment ne pas évo­quer les Jeunes sapeurs-pom­piers de Paris (JSPP) ? Les chiffres de ce dis­po­si­tif créé en 2005 parlent d’eux mêmes : 14 sec­tions de for­ma­tion, héber­gées et sou­te­nues par les GIS, accueillent entre 90 et 120 JSPP par an. Depuis leur créa­tion, 622 JSPP ont reçu le bre­vet natio­nal de JSP. Par­mi eux, 32 % ont inté­gré la réserve opé­ra­tion­nelle, soit plus de 200 réser­vistes. Près de 15 % ont rejoint les rangs de la Bri­gade, soit 90 sapeurs-pom­piers. Une réus­site.
Depuis 2011, les Volon­taires au ser­vice civique (VSC) contri­buent acti­ve­ment aux mis­sions de secours de la Bri­gade. En 2021, 249 VSC ont assu­ré plus de 7 000 gardes de vingt-quatre heures, soit l’équivalent de 60 pom­piers de Paris en Ser­vice d’incendie et de secours (SIS) ! Près de 1 900 contrats de VSC ont été signés depuis leur créa­tion. Les femmes repré­sentent un tiers des VSC. Par­mi ces volon­taires, 56 % sont étu­diants, 18 % sont sala­riés et 25 % sont deman­deurs d’emploi. « Un VSC sur 7 s’engage à la Bri­gade après son contrat, sou­ligne le capi­taine Genay. Mais près de 30 % deviennent réser­vistes, ce qui est par­ti­cu­liè­re­ment inté­res­sant dans la pers­pec­tive des Jeux Olym­piques et Para­lym­piques de 2024. »

Texte : Capo­ral Jean Flye — info­gra­phie : Capo­ral Nico­las Breiner

Enfants de la Patrie. « La grande inno­va­tion de l’année 2023, pour­suit le capi­taine, c’est l’organisation d’une pré­pa­ra­tion mili­taire, orga­ni­sée conjoin­te­ment avec l’Unité d’instruction et d’intervention de la sécu­ri­té civile (UIISC) n°1 et le Grou­pe­ment de for­ma­tion incen­die et de secours (GFIS). » D’une durée de douze jours, la Pré­pa­ra­tion mili­taire (PM) « Génie — Sécu­ri­té » sera arti­cu­lée autour d’une semaine à Nogent-le-Rotrou puis d’une semaine à la Bri­gade, et aura pour apo­gée le 14 juillet. En effet, les 24 sta­giaires de la pre­mière PM Génie-Sécu­ri­té auront l’honneur de jouer un rôle lors de la Fête natio­nale, sur l’avenue des Champs-Ély­sées. Mais avant l’arrivée de ce jour de gloire, il leur fau­dra dérou­ler des tuyaux, s’entraîner à por­ter un appa­reil res­pi­ra­toire iso­lant et s’aguerrir en secou­risme. Vaste pro­gramme, pour ces jeunes de 16 à 25 ans !
Quant au Ser­vice natio­nal uni­ver­sel (SNU) évo­qué par le pré­sident Emma­nuel Macron le 19 décembre 2022, lors d’un dis­cours pro­non­cé sur le porte-avions Charles-de-Gaulle, puis lors de ses vœux aux Fran­çais le 31 décembre : « Nous sommes prêts ! » affirme le capi­taine Genay. À l’heure où nous écri­vons ces lignes, le Gou­ver­ne­ment n’a encore fait aucune annonce offi­cielle, mais qu’importe. Nul doute que la Bri­gade de sapeurs-pom­piers de Paris sera pré­sente pour s’engager auprès des jeunes 

Texte : Ser­gent-chef Nicho­las Bady — pho­to­gra­phie : Ser­gent-chef Marc Gomis


COMME UNE PRO !

Julie J. passe à la fin de l’année son bac pro­fes­sion­nel au lycée Cathe­rine Labou­ré (Paris XIV). Jeune sapeur-pom­pier (JSP) dans les Yve­lines et en stage pro­fes­sion­nel à la BSPP, la jeune fille sait déjà ce qu’elle veut faire de sa vie : pom­pier de Paris.

Com­ment se passe ta ter­mi­nale entre le lycée et la BSPP ?
En 2018, je décide d’entamer ma for­ma­tion de jeune sapeur-pom­pier dans les Yve­lines. C’était pour moi comme une évi­dence. Là-bas, j’ai ren­con­tré un JSP qui m’a par­lé d’une for­ma­tion dans un lycée per­met­tant de pré­pa­rer le recru­te­ment à la Bri­gade. En sor­tant de ce bac pro­fes­sion­nel, on est for­mé à l’aspect mili­taire ! En 2020, lorsque j’ai dû m’inscrire dans un lycée, mon choix était tout trou­vé : la filière sécu­ri­té.
Les deux pre­mières années, on a des stages dans des entre­prises de sécu­ri­té. Puis, en ter­mi­nale, on peut être admis à la Bri­gade. Ils en prennent douze dans mon lycée et j’ai eu la chance d’en faire par­tie ! Nous avons un mois de for­ma­tion en incen­die à Mas­sé­na et quinze jours pour pas­ser le PSE1 et PSE2. Nous avons une par­tie théo­rique avec une expli­ca­tion sur le feu et le maté­riel qu’on va uti­li­ser comme les tuyaux ou les lances. Il y a aus­si une par­tie pra­tique où l’on va mettre en place une ligne d’attaque ou manier les échelles. Nous fai­sons éga­le­ment beau­coup de sport. Ce qui est super dans ce stage, c’est que nous sommes plon­gés dans le quo­ti­dien de la Bri­gade, on voit de près la vie en caserne.

Com­ment t’es venue l’envie d’entrer chez les pom­piers ?
Depuis toute petite, je suis fas­ci­née par les camions de pom­piers. Je pou­vais les obser­ver pen­dant des heures. Je ne pour­rai pas expli­quer com­ment cela m’est venue. C’est éton­nant parce que per­sonne dans ma famille n’est pom­pier. Aujourd’hui, je ne me vois pas faire autre chose. Je ne me vois pas tra­vailler dans les bureaux. J’ai besoin de rendre ser­vice à la France. J’ai besoin de bou­ger, d’être dans l’action. Dès que je fran­chis la porte du centre de secours, je me sens chez moi. Quand on me donne du maté­riel dans les mains, je sais ce que je dois faire avec. Je suis née pour faire ça, c’est tel­le­ment logique pour moi ! Depuis que je suis en stage à la Bri­gade, j’ai embar­qué tout le monde dans cet uni­vers. Mon cou­sin est deve­nu pom­pier et ma mère s’est enga­gée en tant que sapeur-pom­pier volon­taire. Désor­mais, les repas de famille ont beau­coup chan­gé, on ne parle que de pompiers !

Pour­quoi les pom­piers de Paris ?
Hon­nê­te­ment, pour la rigueur mili­taire. J’ai un papa mili­taire, peut-être que ça y a joué un peu ! Si je n’étais pas allée chez les pom­piers de Paris, j’aurais sou­hai­té faire mon stage dans l’Armée de Terre ou la gen­dar­me­rie. Mais la BSPP était mon pre­mier choix. L’uniforme, la rigueur, la marche au pas, je ne le retrouve pas dans mon centre de secours des Yve­lines. Certes, c’est le même métier, on sauve des vies, mais il me manque le côté mili­taire que m’apporte la Brigade.

Que sou­haites-tu faire après ton bac ?
Après le Bac je veux pour­suivre mes études pour faire un diplôme d’État d’infirmière. Je pré­fère pas­ser mon diplôme pour avoir un para­chute si jamais la Bri­gade ne fonc­tionne pas. Si j’entre à la Bri­gade, je vou­drais pas­ser par le côté opé­ra­tion­nel pour me spé­cia­li­ser ensuite en tant qu’infirmière 

Texte : Manon Peneaud — pho­to­gra­phie : Capo­ral Nico­las Breiner


UN DIMANCHE AVEC LES JSPP

Dimanche 12 février, 9 heures du matin. Alors que la plu­part des jeunes pro­fitent d’une grasse mati­née, 20 JSPP sont déjà en ordre ser­ré dans la cour de la 22e com­pa­gnie. Leur ins­truc­teur leur explique le dérou­lé de la journée.

Sélec­tion­nés après un entre­tien de moti­va­tion et un accord du méde­cin, ils ont entre 14 et 17 ans. Leur for­ma­tion, scin­dée en quatre cycles, dure trois ans et per­met l’obtention du PSE1 et PSE2.
Comme leurs aînés, la jour­née des Jeunes sapeurs-pom­piers de Paris (JSPP) débute par une séance de sport. Entre pompes, sus­pen­sion à la barre fixe et pas­sage de la redou­table planche, les jeunes recrues n’ont pas à rou­gir ! Puis, elles se mettent en tenue pour une manœuvre ver­ti­gi­neuse… En effet, les ado­les­cents doivent mon­ter le plus rapi­de­ment pos­sible au som­met de la tour d’instruction du centre de secours de Run­gis, avant de redes­cendre pour dérou­ler puis enrou­ler les tuyaux. Les JSPP apprennent éga­le­ment à manier l’échelle à cro­chets. La manœuvre laisse ensuite place à un cours de secours à vic­time. Il est 17 heures, la jour­née a été char­gée pour nos JSPP. Demain, ils retour­ne­ront sur les bancs de l’école pour un jour,
peut-être, entrer dans les rangs de la BSPP 

Texte : Manon Peneaud — pho­to­gra­phie : Capo­ral Nico­las Breiner


ALEXIS MDW

VOLONTAIRE AU SERVICE CIVIQUE

Quand cer­tains passent leur week-end à « chil­ler  (1) », d’autres sont déter­mi­nés à prendre leur des­tin en mains et à affron­ter la vie autre­ment. Il est mature le jeune Alexis, 19 ans et volon­taire en ser­vice civique au centre de secours de Courbevoie.

Alexis a eu la fibre très tôt. Dès quinze ans, il s’engage chez des jeunes sapeurs-pom­piers de Paris. Alexis passe ses diplômes de secou­risme et rêve d’intégrer un jour la BSPP. « À tra­vers l’expérience de jeune sapeur-pom­pier de Paris, je vou­lais poser un pre­mier pied à la Bri­gade. En plus de mes diplômes de secou­risme, j’ai décou­vert les manœuvres incen­die », sou­ligne le jeune homme. Tous les same­dis pen­dant deux ans, Alexis vient au centre de secours de Nan­terre et gagne en expé­rience. « Les JSPP m’ont appor­té beau­coup de connais­sances, et en plus, je me suis fait une belle bande de potes. »

Un bac pro. Alexis n’est pas ras­sa­sié. Après deux ans de JSPP, il se lance dans le cur­sus d’un bac­ca­lau­réat pro­fes­sion­nel « métiers de la sécu­ri­té ». Son lycée à Issy-les-Mou­li­neaux est conven­tion­né avec la Bri­gade, il fait alors des stages en immer­sion. « J’ai eu la chance de faire un stage de décou­verte d’un mois avec 35 heures de garde par semaine dans une caserne. étant don­né que j’étais majeur et que j’avais déjà mes diplômes de secou­risme, je pou­vais par­tir sur intervention. »

Volon­taire. « J’ai eu mon Bac en juillet 2022, et quelques jours plus tard, j’ai signé un contrat de huit mois en tant que volon­taire en ser­vice civique à la BSPP. » Les VSC passent les diplômes « pre­miers secours en équipe » de niveau 1 et 2 (PSE 1 — PSE 2) puis, le module secours à vic­time (SAV). Après cette for­ma­tion, ils découvrent l’environnement des pom­piers de Paris lors d’une garde décou­verte en tant que qua­trième équi­pier au VSAV. Si cet essai est concluant, le VSC assure alors des gardes de 12 ou 24 heures en centre de secours, tou­jours au VSAV. Alexis prend ses gardes qua­si­ment tous les same­dis, car sur ces huit mois de contrat, il doit en effec­tuer 28, en plus de son BTS.

Une expé­rience. Dans le centre de secours de Cour­be­voie, Alexis nage comme un pois­son dans l’eau. « Je suis heu­reux d’être dans la caserne avec les autres pom­piers, je m’entends bien avec eux. Ce que j’apprécie le plus c’est le bon esprit d’équipe et la cohé­sion qui y règne. à chaque garde, je prends de l’expérience et cela va bien m’avantager dans mon par­cours pour incor­po­rer la Bri­gade. » Son contrat de VSC se ter­mi­nant au mois de mars, il a déjà enta­mé son dos­sier d’inscription, mais cette fois-ci pour deve­nir réser­viste. « Entrer dans la réserve va me per­mettre de conti­nuer à prendre des gardes en centre de secours jusqu’à l’obtention de mon BTS l’année pro­chaine » conclut-il, des étoiles plein les yeux. Ensuite, il sera temps pour lui de réa­li­ser son rêve, car il lui tarde vrai­ment d’endosser la tenue et de déca­ler sur feu ! 

(1 : prendre du bon temps)

Texte : Capo­ral Jean Flye — pho­to­gra­phie : Ser­gent-chef Nicho­las Bady 


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