JOB BRIGADE — Cartographie d’un parcours…

Raphaël Orlan­do —  — Modi­fiée le 19 octobre 2023 à 04 h 01 

#BrigadeInside — Cerné par les plans géants, dans une ambiance calme et studieuse, le caporal Damien, opérateur en système d’information géographique (SIG) à la Section information opérationnelle et prévisionnelle (SIOP) est prêt à satisfaire notre curiosité sur son poste.

Qui êtes-vous ?

Je suis le capo­ral Damien, cinq ans et demi de ser­vice. Ma car­rière a débu­té à la 2e com­pa­gnie d’incendie et de secours (CIS) du centre de secours Mas­sé­na, où je suis res­té deux ans et demi. 

J’ai été démar­ché par la SIOP en 2020. Alors titu­laire d’une licence en bâti­ment, et bien que mes com­pé­tences soient éloi­gnées du sujet, cela a répon­du à mes envies de renou­veau. J’ai donc été for­mé pour maî­tri­ser le numé­rique et nos outils de tra­vail. Depuis main­te­nant deux ans et demi, je suis opé­ra­teur SIG. En clair, je suis « car­to­graphe et géomaticien ».

En quoi consiste la car­to­gra­phie à la BSPP ?

Mes mis­sions consistent en la mise à jour de toute la car­to­gra­phie Bri­gade, que ce soit les par­cel­laires, les plans muraux, le départ des secours dans ADAGIO ou encore des outils numé­riques tels que les appli­ca­tions « consul­ta­tion1 » ou « work­flow2 ».

Nous avons trois sources d’informations pour main­te­nir notre car­to­gra­phie à jour : les infor­ma­tions venant du ter­rain (work­flow), les don­nées de par­te­naires ins­ti­tu­tion­nels comme l’IGNF (Ins­ti­tut géo­gra­phique natio­nal et fores­tier) ou la mai­rie de Paris, ou encore l’Institut Paris région (IPR). Ils nous informent sys­té­ma­ti­que­ment de tout chan­ge­ment : nou­velles routes, rues et quar­tiers, construc­tions d’Établissements réper­to­riés (ETARE), moyens de secours à demeure, colonnes sèches, poteaux relais, drop zone, Défi­bril­la­teurs semi-auto­ma­tiques (DSA)… En fin de compte, tout objet géo­gra­phique est réfé­ren­cé, et inté­gré dans le SIG.

Ma jour­née s’or­ga­nise autour de la col­lecte d’informations sur « Work­flow », et sur un rap­port en temps réel avec le Centre opé­ra­tion­nel (CO). En plus de mon poste de per­ma­nent, je prends des gardes « Ben­to », un outil col­la­bo­ra­tif de ges­tion et de par­tage de l’information opé­ra­tion­nelle. Ces gardes contri­buent à recueillir les ren­sei­gne­ments pour don­ner une infor­ma­tion syn­thé­tique et en temps réel des inter­ven­tions ayant néces­si­té l’activation de l’EMO.

« UN MÉTIER D’AVENIR À FORTE VALEUR AJOUTÉE POUR LA BRIGADE »

Que pré­fé­rez-vous dans ce métier ?

La dimen­sion pré­vi­sion­nelle de ma fonc­tion est impor­tante. C’est un métier d’avenir à forte valeur ajou­tée pour la Bri­gade. La car­to­gra­phie est indis­pen­sable pour tous les maillons de la chaîne opé­ra­tion­nelle. Depuis la prise d’ap­pel jus­qu’a­près la fin de l’in­ter­ven­tion, nous tirons pro­fit du tra­vail réa­li­sé à la SIOP. À la prise d’ap­pel, l’o­pé­ra­teur STA peut se ser­vir de la carte pour loca­li­ser au mieux le requérant. 

Quand le sta­tion­naire sonne le départ nor­mal, il peut appuyer sur le plan mural ou l’ap­pli­ca­tion Consul­ta­tion (NDLR : expé­ri­men­ta­tion plan mural 2.0 à la 28e com­pa­gnie) afin de véri­fier le che­mi­ne­ment jus­qu’à l’a­dresse et com­prendre l’en­vi­ron­ne­ment : Y‑a-il un ETARE, les hydrants sont-ils dis­po­nibles, quelles routes sont bar­rées ? La PC-TAC en inter­ven­tion est en mesure de consul­ter la docu­men­ta­tion opé­ra­tion­nelle (FOC — trip­tyque ETARE) depuis le SIG. Enfin, l’É­tat-major cen­tral nous sol­li­cite dans le cadre d’a­na­lyses sta­tiques-car­to­gra­phiques. En clair, nous sommes pré­sents à tous les niveaux à la SIOP.

Le métier est épa­nouis­sant ! J’ai décou­vert d’autres facettes de la Bri­gade, il faut être force de pro­po­si­tion et plu­tôt auto­nome. Je suis mon­té en com­pé­tences grâce aux for­ma­tions que j’ai sui­vies. Les pos­si­bi­li­tés d’évolution sont larges, nous pou­vons nous orien­ter vers la géo­ma­tique3, les sta­tis­tiques ou encore le déve­lop­pe­ment infor­ma­tique. Tout dépend de notre appétence !

1 : appli­ca­tion car­to­gra­phique, acces­sible à tout sapeur-pom­pier de Paris, per­met­tant de visua­li­ser de nom­breux calques (zone d’i­non­da­tion, les sec­teurs, etc.). 2 : appli­ca­tion per­met­tant la remon­tée d’in­for­ma­tion via un sui­vi de contrôle. 3 : Trai­te­ment infor­ma­tique des don­nées géographiques.

Le regard de l’expert : lieutenant Josse Guerendel, expert géomaticien de la SIOP 

« Le tra­vail du capo­ral Damien pro­fite à tous, depuis la prise d’ap­pel à l’a­na­lyse pré­dic­tive des futures interventions.

Avec le pro­gramme Nex­SIS, les don­nées géo­gra­phiques vont être encore plus proches des opé­ra­tion­nels. Le rôle des géo­ma­ti­ciens ne s’ar­rête pas qu’à la remon­tée d’in­for­ma­tions, mais aus­si à ana­ly­ser le ter­rain afin d’ai­der dans la prise de décision. »

« À LA SIOP, NOUS AVONS TOUJOURS BESOIN DE NOUVEAUX TALENTS » 

Photos : SCH Nicholas Bady

CONJOINTS DE POMPIER DE PARIS — Épi­sode 1 : Cyn­thia au CS Charonne

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