LES NOUVEAUX CHEFS DE CORPS 2020 (1/​3) : Colonel Thomas Brucker au GIS 2

Web-série — Ils ont débuté artilleur, chef de garde à la BSPP ou chef de section de combat. La Brigade a découvert cet été trois nouveaux chefs de corps. Trois profils pour trois groupements dont l’identité diffère mais qui font l’essence même de la BSPP. Trois fanions, trois chefs, trois parcours. Premier portrait de la série le colonel Thomas Brucker qui prend en charge le GIS 2.

Jean Flye —  — Modi­fiée le 5 mai 2021 à 03 h 18 

Le colo­nel Tho­mas Bru­cker a pris le com­man­de­ment du deuxième grou­pe­ment d’incendie et de secours (2e GIS) le 30 juin der­nier dans la cour de l’état-major de Cham­per­ret. C’est dans des condi­tions par­ti­cu­lières que le colo­nel Ronan de Bli­gnières lui a trans­mis le fanion du grou­pe­ment, sym­bole de son his­toire, de son vécu opé­ra­tion­nel et de la fra­ter­ni­té d’armes qui le caractérisent.

La crise sani­taire liée à la Covid-19 a bous­cu­lé la céré­mo­nie mais n’a, en aucun cas, dépré­cié l’éclat ni la superbe de la mis­sion confiée ce jour-là. « C’est un hon­neur pour moi que de me voir confier le com­man­de­ment d’un grou­pe­ment fort de 1 650 sapeurs-pom­piers de Paris » évoque digne­ment le nou­veau chef de corps du 2e GIS.

Âgé de 42 ans, marié et père de deux gar­çons, le colo­nel Tho­mas Bru­cker connaît par­fai­te­ment bien la BSPP. Seize années ont pas­sé depuis qu’il a pous­sé les portes du centre de secours Mont­martre en tant que lieu­te­nant et jeune chef de garde. Tout juste sor­ti de l’école spé­ciale mili­taire de Saint-Cyr à Coët­qui­dan, il fait ses armes au pre­mier grou­pe­ment d’incendie et de secours (GIS 1). Mais son pre­mier temps de com­man­de­ment aura lieu de l’autre côté de l’océan atlan­tique, en Guyane, au centre natio­nal d’études spa­tiales (CNES) de Kou­rou. Alors capi­taine, il sert au sein de la 39e com­pa­gnie de 2006 à 2010. Ces quatre années intenses ver­ront l’arrivée pro­gres­sive des lan­ceurs Soyouz et Vega qui ont fait entrer le CNES dans une nou­velle dimen­sion. De 2010 à 2012, il devient adjoint du chef de la sec­tion opé­ra­tions ins­truc­tion du GIS 1, en charge de la pré­vi­sion opé­ra­tion­nelle, tout en obte­nant le diplôme d’état-major et pré­pa­rant l’École de Guerre. Jus­te­ment, c’est ce der­nier concours qu’il réus­sit brillam­ment en 2012. L’obtention du bre­vet de l’École de Guerre est une condi­tion sine qua non pour le com­man­de­ment d’un grou­pe­ment d’incendie et de secours. Bre­vet d’études mili­taires supé­rieures en poche, il est affec­té suc­ces­si­ve­ment à l’OTAN à Bruxelles, au centre inter­ar­mées de défense NRBC à Sau­mur (49) et à l’ONU au Mali dans le cadre de la MINUSMA. En 2018, il retrouve son pre­mier amour, la BSPP. Cette fois ci, c’est au sein du bureau opé­ra­tions ins­truc­tion du 2e GIS, en qua­li­té de chef de bureau. « Ces deux années ont été mar­quées par une intense séquence opé­ra­tion­nelle avec des opé­ra­tions d’ampleur et le début des mani­fes­ta­tions reven­di­ca­tives » se sou­vient-il. Elles auront aus­si ter­ri­ble­ment mar­qué la Bri­gade avec le décès de quatre sapeurs-pom­piers de Paris en opé­ra­tion sur le sec­teur du 2e GIS. C’est en juin 2020, après deux années intenses que le colo­nel Bru­cker prend les rênes du grou­pe­ment. « Se voir confier un grou­pe­ment est un moment fort dans une car­rière que l’on se doit de savou­rer à chaque instant ».

« Le 2e GIS est un théâtre d’opération qui est aus­si sol­li­ci­tant qu’exigeant » sou­ligne le colo­nel. Deux mil­lions d’habitants, douze arron­dis­se­ments de Paris et plus d’une qua­ran­taine de com­munes du Val de Marne, voi­ci le sec­teur du deuxième grou­pe­ment d’incendie et de secours. D’importants monu­ments et bâti­ments sen­sibles s’y trouvent notam­ment : de Notre-Dame de Paris au Louvre, de Beau­bourg à la BNF ou du MIN de Run­gis aux gares de Lyon, d’Austerlitz ou de l’aéroport d’Orly. Ce sec­teur pré­sente de nom­breux sites d’intérêt natio­nal et concentre les risques socié­taux, natu­rels ou tech­no­lo­giques des grandes méga­poles. En outre, « le déve­lop­pe­ment du Grand Paris pro­voque une grande muta­tion du sec­teur, les inter­ven­tions sou­ter­raines sont plus pro­fondes et plus com­plexes » insiste le récent chef de corps.

Le deuxième grou­pe­ment d’incendie et de secours est sym­bole de robus­tesse. « C’est un grou­pe­ment aguer­ri qui a été dure­ment éprou­vé ces der­nières années, mais qui pour­suit sa mis­sion sans faillir. Il est équi­li­bré et brille entre une forte sol­li­ci­ta­tion opé­ra­tion­nelle et un entraî­ne­ment dyna­mique per­for­mant » sou­ligne le colo­nel. Deve­nu le chef de corps de 1 650 sapeurs-pom­piers de Paris, le colo­nel Bru­cker aspire à ce que cha­cun « trouve sa place et s’épanouisse dans ses fonc­tions et res­pon­sa­bi­li­tés ». Son ambi­tion pour le grou­pe­ment est de « mener une pré­pa­ra­tion opé­ra­tion­nelle la plus réa­liste pos­sible pour pré­pa­rer au mieux ses mili­taires notam­ment en qui concerne les inter­ven­tions liées au chan­tier du Grand Paris Express ». Son plus grand défi ? « Que le 2e GIS soit au ren­dez-vous de cha­cune des quelques 300 000 inter­ven­tions qui mar­que­ront mon temps de com­man­de­ment : de la plus petite à la plus dimensionnante ».

“Le 2e GIS est un théâtre d’opération qui est aus­si sol­li­ci­tant qu’exigeant”


LES GRANDES ETAPES DE SA CARRIÈRE


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