PARIS XIXe : feu de complexe... très complexe

Florian Lointier
2 mars 2021

Retour d’inter – La nuit est tombée depuis deux heures et plusieurs appels alertent les sapeurs-pompiers de Paris. Les reconnaissances débutent vers 20 h 30 et mettront rapidement en lumière un incendie au sein d’un complexe d’entrepôts de près de trois hectares. L’extinction durera toute la nuit…

Flo­rian Loin­tier —  — Modi­fiée le 25 juillet 2024 à 20 h 23 

« Il y a une odeur de fumées dans la rue. J’habite dans le XIXe arron­dis­se­ment », alerte un témoin lors d’une prise d’appel au centre opé­ra­tion­nel de la bri­gade de sapeurs-pom­piers de Paris.

Le feu a lieu sur la com­mune de Pan­tin (93) dans un com­plexe d’entrepôts d’environ trois hec­tares. Autant dire que les recon­nais­sances à effec­tuer sont colos­sales compte-tenu de la pré­sence de fumées à divers endroits. Dès le départ, de nom­breux moyens de lutte contre l’incendie sont envoyés. Mais les appels d’inquiétudes conti­nuent d’arriver à l’état-major des pom­piers de Paris.

Après des recon­nais­sances assez pous­sées, le feu se déve­loppe à l’in­té­rieur de plu­sieurs alvéoles à usage de sto­ckages divers et de tex­tiles. Le bâti­ment est com­plexe, éten­du et éle­vé sur deux étages avec une des­serte inté­rieure. Mais bien­tôt, les pom­piers encadrent les lieux et mettent en place des moyens hydrau­liques puis­sants : lances Q4, bras élé­va­teur aériens ali­men­tés par des lignes de 110 mm et robot d’ex­tinc­tion. Un drone com­plète le dis­po­si­tif afin de visua­li­ser les points chauds avec plus de précision.

Un incen­die dif­fi­cile à atteindre

Les secours sont confron­tés à des dif­fi­cul­tés en rai­son de l’imbrication des lieux et du pou­voir calo­ri­fique très impor­tant des maté­riaux et des sto­ckages sur plu­sieurs niveaux. Cela engendre des fumées qui inquiètent les habi­tants des com­munes et des arron­dis­se­ments pari­siens (XVe, XVIe, XVIIe, XVIIIe et XIXe) situés à proxi­mi­té en rai­son d’un vent de sec­teur Est/­Nord-Est (dans l’axe du canal de l’Ourcq à proxi­mi­té). Les appels redoublent au centre opé­ra­tion­nel où l’on ras­sure la popu­la­tion en l’in­vi­tant à bien res­ter à leur domicile.

Le labo­ra­toire cen­tral de la pré­fec­ture de Police est deman­dé sur place et mène les inves­ti­ga­tions pour déter­mi­ner les causes et cir­cons­tances de l’incendie. De plus, des pré­lè­ve­ments sont effec­tués par le biais de l’astreinte chi­mique afin de déter­mi­ner la toxi­ci­té des fumées. Le résul­tat s’a­vè­re­ra, selon les pre­mières consta­ta­tions, sans dan­ger par­ti­cu­lier pour la popu­la­tion et l’environnement.

Un bilan sani­taire et maté­riel (presque) miraculeux

Au total, près de 130 sapeurs-pom­piers de Paris ont été déployés pour mener les mis­sions simul­ta­nées d’extinction, de recon­nais­sances, de sécu­ri­sa­tion des lieux et de déblai.

Dix lances sont néces­saires ain­si que des moyens élé­va­teurs aériens, le robot d’extinction, un drone de recon­nais­sance et des dis­po­si­tifs de trans­port d’eau appe­lés FACA (pour four­gon d’ap­pui et camion d’ac­com­pa­gne­ment) en rai­son de la néces­si­té de dis­po­ser d’un apport impor­tant et immé­diat en eau.

Le feu est éteint en un peu plus de 9 heures.

Aucune vic­time n’est à déplo­rer. Mais deux sol­dats du feu seront bles­sés légè­re­ment en rai­son de l’ef­fort intense deman­dé par ce type d’intervention.

Une phase de sur­veillance des foyers rési­duels est mise en place vers 8 h 00. Elle per­met de pré­ve­nir tout risque de reprise de feu.


À LIRE AUSSI…

La doc­trine GRANDS FEUX, frap­per vite, frap­per fort

RETOUR D’INTER – Feu d’entrepôt, un incen­die peut en cacher un autre

RETOUR D’INTER : feu d’entrepôt à Bagneux

share Partager

0 réaction

Votre réaction
Nom
Adresse de messagerie
Site internet

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.