UN POMPIER, UN CS — Sébastien au CS Colombes

Raphaël Orlan­do —  — Modi­fiée le 28 août 2025 à 02 h 57 

Web-série — Vingt ans dans la même caserne, ça forge un parcours. Le caporal-chef Sébastien Grancourt a toujours servi au CS Colombes. Dans ce petit centre de secours, il a trouvé un environnement propice à durer et à s’investir pleinement.

Bon­jour Sébas­tien, pour­rais-tu te présenter ?

Bon­jour, je suis Sébas­tien Gran­court, capo­ral-chef au CS Colombes et pré­sident des mili­taires du rang de la 27e com­pa­gnie depuis 2017. J’ai 20 ans de ser­vice et je suis affec­té ici depuis mes débuts. Je suis arri­vé à Colombes peu de temps après l’accident du ser­gent Pai­lot. Ce fut une période dif­fi­cile pour la caserne, mais aus­si par­ti­cu­lière pour y com­men­cer en tant que sapeur. 

J’ai pas­sé mes six pre­mières années en tant que pre­mière classe avant de rejoindre la remise. Après un an et demi de conduite, j’ai obte­nu le galon de capo­ral pour prendre la fonc­tion de « gra­dé BPIB », puis en 2018 je suis deve­nu chef d’agrès VSAV.

Avant d’intégrer la Bri­gade, le monde des pom­piers m’était tota­le­ment incon­nu. C’est lors d’un salon, au lycée, que j’ai décou­vert la BSPP. J’ai rapi­de­ment vou­lu signer mais on m’a deman­dé de patien­ter un an et demi. J’ai donc atten­du mon entrée à Vil­le­neuve-Saint-Georges en me for­mant aux pre­miers secours à la Croix-Rouge.

Quel est le pre­mier aspect posi­tif qui te vient en tête en pen­sant à ce CS ?

Il n’y a que du posi­tif ici, et ça l’a tou­jours été ! Notre caserne est ouverte sur l’extérieur, avec des jar­dins et des pas­sages à ciel ouvert : pour rejoindre n’importe quel coin, il faut pas­ser dehors. Du coup, de mai/​juin à sep­tembre, on vit vrai­ment dehors.

Même si nous res­tons mili­taires, l’esprit de famille est bien réel. Ce n’est pas arti­fi­ciel, il est pro­fon­dé­ment ancré. Je pense que cette atmo­sphère de tra­vail et de vie per­met comme on le dit « d’être et de durer ».

Quelles spé­ci­fi­ci­tés ou type d’inter’ pour ce secteur ?

Colombes, c’est une ville de 93 000 habi­tants dont nous pro­té­geons 80 % de la com­mune. Au nord du sec­teur, on trouve prin­ci­pa­le­ment des cités, et au sud, des quar­tiers pavillon­naires. Nous cou­vrons éga­le­ment tout Bois-Colombes ain­si qu’environ 15 % de La Garenne-Colombes.

Au CS, nous sommes 55 per­son­nels. Notre remise com­prend un départ nor­mal (DN) et deux VSAV. Les choses évo­luent : j’ai connu Colombes avec seule­ment un DN.

Quelle est l’intervention qui t’a le plus mar­qué dans ce CS ?

En 20 ans de car­rière, il y en a beau­coup, même si le temps efface une par­tie des sou­ve­nirs. Ce qui me marque le plus, ce sont les « drames fami­liaux », la fata­li­té de cer­taines interventions.

Par exemple, récem­ment, nous sommes inter­ve­nus pour un père de famille souf­frant de dou­leurs tho­ra­ciques. Sur place je com­mence son bilan, réa­lise son élec­tro­car­dio­gramme (ECG) car ses constantes ne sont pas ras­su­rantes, et je demande au SAMU de se dépla­cer. À l’arrivée du méde­cin, cet homme tombe en arrêt car­dio-res­pi­ra­toire. Nous avons écar­té la famille, essayé de les ras­su­rer, et fait tout notre pos­sible pour relan­cer son cœur. Mais il n’est jamais reparti.

C’était un père de deux enfants, âgé de 40 ans. Per­sonne ne peut anti­ci­per ce genre de fata­li­té, tout le monde peut par­tir du jour au len­de­main. Dans ces situa­tions, je pense que notre rôle est aus­si de faire preuve de déli­ca­tesse et de com­mu­ni­ca­tion auprès de la famille pour que leur tra­vail de deuil puisse commencer.

Sou­ve­nir per­son­nel le plus mar­quant dans ce CS ?

Le plus mar­quant, ce sont les acci­dents de moto qui ont beau­coup tou­ché le centre de secours de colombes, 3 acci­dents grave dont la perte d’un cama­rade. Il est impor­tant de sen­si­bi­li­ser les plus jeunes sur la vitesse.


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