MATÉRIEL — L’indispensable polycoise

 — Modi­fiée le 24 août 2023 à 04 h 52 

L’œil du SP — En 1910, le lieutenant Légerot, un officier des sapeurs-pompiers de la ville de Saint-Ouen, donne vie à cet objet inédit. Il deviendra vite l’incontournable compagnon de tous les pompiers.

Clé à usage mul­tiple uti­li­sée lors des inter­ven­tions, la poly­coise a eu deux autres appel­la­tions dans le jar­gon du pom­pier : la tri­coise et la clé sésame. Pour­quoi la tri­coise ? À l’origine, cette clé n’avait seule­ment que trois fonc­tions. À l’heure actuelle, elle en pos­sède entre cinq et onze. Elle est éga­le­ment nom­mée clé sésame en réfé­rence à la célèbre for­mule : « Sésame, ouvre-toi ! ».
En bronze, de type lai­ton, et en alu­mi­nium, ce passe-par­tout est éga­le­ment réa­li­sé à par­tir de maté­riaux anti-étin­celle, évi­tant tout inci­dent sur le ter­rain, de type explo­sion. Sa com­po­si­tion limite son poids, sa struc­ture com­pacte et ergo­no­mique per­met de la trans­por­ter et de la manier plus faci­le­ment. Aupa­ra­vant, la tri­coise se por­tait au cein­tu­ron, mais à pré­sent, les sol­dats du feu la mettent dans une poche de pantalon.

À quoi sert-elle ? Son desi­gn par­ti­cu­lier avec ses encoches spé­ciales faci­lite les dif­fé­rents accès et mini­mise les délais et dom­mages lors des inter­ven­tions. L’utilisation de chaque encoche a sa propre fonc­tion. Les sol­dats du feu uti­lisent géné­ra­le­ment l’outil pour rac­cor­der des tuyaux d’incendie, avoir accès aux bouches d’incendies, aux cof­frets de gaz, aux poteaux relais et à ali­men­ter les colonnes sèches. Cette clé est com­po­sée de huit élé­ments essen­tiels : le tri­angle femelle (12 mm), le car­ré femelle (6,5, 12, 13 et 15 mm), le rac­cord de ser­rage ain­si qu’un car­ré mâle (5 x 8 mm).
Le der­nier et hui­tième élé­ment, qu’on appelle le bec,
est un décap­su­leur. Il est uti­li­sé en cas d’urgence…

Au fil du temps, elle est deve­nue l’amie essen­tielle du sapeur-pom­pier. « C’est mon troi­sième bras », « c’est indis­pen­sable », « un outil de manœuvre », « on ne peut pas s’en pas­ser » : la plu­part des pom­piers de Paris ne pour­rait pas et ne vou­drait pas s’en sépa­rer.
Cepen­dant, la poly­coise s’amuse à jouer des tours. Se faire la belle est deve­nue une habi­tude chez elle. Mais atten­tion, l’obtention d’une nou­velle tri­coise est assez com­plexe. Un rap­port et une demande de renou­vel­le­ment sont néces­saires pour en obte­nir une nouvelle !

Sym­bole de poly­va­lence de cette clé pas comme les autres : elle a été consa­crée en 1976 par l’architecte Nico­las le Mares­quier, qui a conçu la caserne de Cré­teil en forme de tricoise


RETEX — Feu inédit dans une école mater­nelle à Mont­fer­meil (93)

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