LES NOUVEAUX CHEFS DE CORPS (1/​3) — Colonel Yann Le Corre au GIS 1

Jean Flye —  — Modi­fiée le 16 sep­tembre 2021 à 04 h 44 

Web-série — Comme tous les ans, ALLO DIX-HUIT, vous présente les nouveaux chefs de corps dans une web-série en trois parties. Nous commençons par le colonel Yann Le Corre qui a pris le commandement du premier groupement d’incendie et de secours (GIS 1) le 23 juin dernier dans la cour de l’état-major de Champerret. Avec enthousiasme, il nous présente les étapes de son parcours, son ambition et ses aspirations pour le groupement.

Âgé de 42 ans, marié, père de deux gar­çons et bre­ton de cœur, le colo­nel Yann Le Corre a rejoint la BSPP en 2003. « Après ma for­ma­tion ini­tiale d’officier à Saint-Cyr et à l’école du génie, j’ai eu l’opportunité de rejoindre direc­te­ment la BSPP. Après de nom­breuses années sans accès direct, la Bri­gade et la DRHAT avaient conve­nu d’ouvrir deux places pour des Saint-Cyriens. Nous avons sai­si cette oppor­tu­ni­té avec le colo­nel Sébas­tien Gel­gon », entame le jeune chef de corps. Affec­té au 1er grou­pe­ment après sa for­ma­tion ini­tiale d’officier, il débute comme lieu­te­nant à la 12e com­pa­gnie, « j’y ai ser­vi deux ans où j’ai pu m’aguerrir et acqué­rir l’expérience opé­ra­tion­nelle d’un chef de garde sur un sec­teur qui couvre des com­munes de la Seine-Saint-Denis et les arron­dis­se­ments du Nord-est de Paris ». Après une affec­ta­tion à la 10e com­pa­gnie en 2005, il rejoint, en 2006, la 26e com­pa­gnie en tant que capi­taine adjoint puis en prend le com­man­de­ment en 2008. « Com­man­der la 26e com­pa­gnie fut pour moi une expé­rience unique et riche, tant sur le plan opé­ra­tion­nel avec des opé­ra­tions majeures que sur le plan humain grâce aux sapeurs-pom­piers et spé­cia­listes qui com­po­saient cette compagnie .»


Sa car­rière

Retour à la bri­gade
À la fin de son temps de com­man­de­ment en juillet 2010, il rejoint l’état-major du pre­mier grou­pe­ment et se voit confier la pré­pa­ra­tion opé­ra­tion­nelle des com­pa­gnies. En paral­lèle, il pré­pare le concours de l’École de guerre et en intègre les bancs à l’été 2012. Pen­dant sa sco­la­ri­té, il part en OPEX en Afgha­nis­tan en tant qu’officier de liai­son fran­çais auprès des amé­ri­cains. « Six mois intenses au contact des forces amé­ri­caines dans un envi­ron­ne­ment exi­geant, c’est un moment fort dans une car­rière » se remé­more-t-il. En 2014, il rejoint la DRHAT, puis en 2017, diver­si­fie son par­cours par une mobi­li­té au minis­tère des finances, à la direc­tion géné­rale de l’administration et de la fonc­tion publique. Enfin, 2019 marque son retour à la Bri­gade en tant que chef du bureau opé­ra­tions ins­truc­tion du 1er GIS, poste qu’il occupe jusqu’à sa prise de com­man­de­ment du groupement.

Les femmes et les hommes com­po­sant le grou­pe­ment m’obligent à don­ner le meilleur de moi-même.

À la tête du pre­mier grou­pe­ment depuis quelques semaines, le colo­nel Le Corre nous pré­sente la manière dont il appré­hende la fonc­tion de chef de corps : « elle cor­res­pond aux trois prin­ci­paux enjeux du chef mili­taire, pour répondre au mieux aux besoins du grou­pe­ment dans toutes ses dimen­sions ». Tout d’abord, le chef de corps est un chef opé­ra­tion­nel : « il est le COS, qui s’appuie sur ses com­pé­tences tac­tiques et tech­niques, fort de l’expérience acquise dans ses fonc­tions opé­ra­tion­nelles pré­cé­dentes ». C’est aus­si un meneur d’hommes : « son but est avant tout de fédé­rer les éner­gies autour de la mis­sion : l’engagement opé­ra­tion­nel ! ». Il est enfin un admi­nis­tra­teur, « au sens pre­mier et noble du terme, qui s’appuie sur ses capa­ci­tés d’organisateur et de ges­tion­naire au béné­fice du per­son­nel et du maté­riel qui lui sont confiés ». Le colo­nel Le Corre est par­ti­cu­liè­re­ment atta­ché à don­ner du sens à l’action de ses subor­don­nés, pour mobi­li­ser la force col­lec­tive. Il veut éga­le­ment assu­mer plei­ne­ment son rôle d’ambassadeur du grou­pe­ment, pour mettre en valeur toutes ses qua­li­tés et ceux qui y servent.
Les pro­chains mois seront l’occasion de concré­ti­ser plu­sieurs des aspi­ra­tions du colo­nel Le Corre, qui en pro­fite pour saluer le tra­vail de ses pré­dé­ces­seurs. La for­ma­tion des cadres du grou­pe­ment reste une de ses prio­ri­tés, pour inter­ve­nir dans les meilleures condi­tions. La mobi­li­té du per­son­nel consti­tue une dyna­mique qu’il sou­haite aus­si encou­ra­ger, « afin d’enrichir le grou­pe­ment de la diver­si­té des mis­sions et des sec­teurs qu’offre la Bri­gade ». Son ambi­tion est de pré­pa­rer le grou­pe­ment aux enjeux d’aujourd’hui et de demain, en par­ti­cu­lier pour tenir compte de l’évolution du sec­teur dans toutes les dimen­sions (démo­gra­phique, infra­struc­tures, risques, etc). L’humain consti­tue le cœur de son pro­jet : « je veux faire vivre une com­mu­nau­té d’hommes et de femmes autour de notre action col­lec­tive et sans oublier les indi­vi­dua­li­tés qui font la richesse du grou­pe­ment », sou­ligne-t-il avec conviction.

Le pre­mier grou­pe­ment d’incendie et de secours est, à ses yeux, une uni­té riche des 1850 sapeurs-pom­piers qui « font preuve en per­ma­nence d’une géné­ro­si­té dans l’effort et d’une grande déter­mi­na­tion tant dans les inter­ven­tions du quo­ti­dien que dans leur façon d’affronter les crises que nous tra­ver­sons ». C’est aus­si un sec­teur de com­pé­tence sin­gu­lier, « dont les carac­té­ris­tiques sont le fruit de l’histoire, plein d’énergie et qui sou­met les équi­pages à une sol­li­ci­ta­tion opé­ra­tion­nelle intense. Ce sont tous les contrastes de la socié­té fran­çaise d’aujourd’hui aux­quels nous sommes expo­sés, dans un envi­ron­ne­ment urbain qui va de la place Ven­dôme aux quar­tiers les plus pauvres de Paris et de la Seine-Saint-Denis ». Le nou­veau chef de corps a donc à cœur de pré­pa­rer les femmes et les hommes à ces enga­ge­ments qui peuvent par­fois être hors norme.
C’est du fanion d’une très belle uni­té que le colo­nel Le Corre a héri­té des mains du colo­nel Baillé : « je suis très atta­ché au pre­mier grou­pe­ment et suis fier d’en prendre le com­man­de­ment. Les femmes et les hommes qui le com­posent m’obligent à don­ner le meilleur de moi-même ».

Le meilleur, c’est évi­dem­ment ce que nous lui sou­hai­tons pour les années à venir…

Pho­tos : CCH Mickaël Lefevre et 1CL Mathieu Seclet


À SUIVRE :

Colonel Sébastien Gelgon au GIS 3 et lieutenant-colonel Gilbert Antchandiet-N’Komah au GFIS


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