UN POMPIER, UN CS — Antoine au CS Sucy-en-Brie

Raphaël Orlan­do —  — Modi­fiée le 30 octobre 2025 à 11 h 05 

Web-série — Affecté depuis trois ans et demi au centre de secours de Sucy-en-Brie, installé dans l’ancienne école des Mésanges, le caporal-chef Antoine Forestier revient sur son parcours singulier et les spécificités d’un secteur à part, entre pavillons et forêts.

Bon­jour Augus­tin, pour­rais-tu te présenter ?

Bon­jour, je suis le capo­ral-chef Antoine Fores­tier, j’ai 27 ans et je viens de Rouen. Je suis affec­té au centre de secours de Sucy-en-Brie depuis trois ans et demi, il s’agit de mon pre­mier CS. Je suis entré « tard » à la Bri­gade, à 23 ans, car avant cela j’ai pas­sé un BTS géo­mètre puis je suis par­ti deux ans au Cana­da : une année pour pour­suivre mes études, puis une autre durant laquelle j’ai tra­vaillé dans un ser­vice d’urbanisme. C’est là-bas que j’ai côtoyé au quo­ti­dien les pom­piers dont la caserne lon­geait nos locaux. Les échanges avec eux ont nour­ri et fait mûrir mon envie d’intégrer la BSPP, jusqu’à en faire un vrai pro­jet professionnel.

Côté per­son­nel, je suis pas­sion­né de musique et j’ai long­temps joué de la gui­tare, même si le temps me manque pour reprendre sérieu­se­ment. J’aime aus­si la ran­don­née sur plu­sieurs jours, en auto­no­mie com­plète — je reviens d’un trek dans les Hautes-Alpes. Et petite actua­li­té per­son­nelle : je viens de me pac­ser cette semaine.

Quel est le pre­mier aspect posi­tif qui te vient en tête en pen­sant à ce CS ?

Le for­mat du CS : nous sommes une petite uni­té qui ne décale pas énor­mé­ment, ce qui fait que nous pas­sons beau­coup de temps ensemble. Cela crée natu­rel­le­ment des liens très forts et une ambiance de garde agréable. Comme par­tout il faut faire sa place, mais l’intégration s’est faite très faci­le­ment pour moi.

Quelles spé­ci­fi­ci­tés ou type d’inter’ pour ce secteur ?

Sucy-en-Brie défend le sec­teur le plus boi­sé de la Bri­gade. Cela nous amène à inter­ve­nir sur des situa­tions assez aty­piques pour des « pom­piers de Paris », notam­ment l’assistance à la faune sau­vage (biches, renards, san­gliers, etc.). On réa­lise glo­ba­le­ment beau­coup d’interventions « de qua­li­té », qui néces­sitent réel­le­ment l’action des pom­piers. À côté de cela, la popu­la­tion est plu­tôt vieillis­sante et une grande par­tie de nos inter­ven­tions a lieu dans les pavillons, même si l’on retrouve aus­si quelques petites cités.

Quelle est l’intervention qui t’a le plus mar­qué dans ce CS ?

Oui, immé­dia­te­ment je pense à un accou­che­ment. C’était le soir du bal du 14 juillet. Nous avions très peu déca­lé de la jour­née et vers 1h30 du matin nous par­tons pour une femme en plein tra­vail. L’accouchement était immi­nent : elle était allon­gée au sol, en train de rete­nir la tête de son bébé. Nous avons immé­dia­te­ment pris en charge la par­tu­riente et l’accouchement s’est dérou­lé par­fai­te­ment. C’était une pre­mière pour mon équipe et pour moi. Aider à mettre un enfant au monde, et que tout se passe bien, c’est très mar­quant. Émou­vant et rare.

Sou­ve­nir per­son­nel le plus mar­quant dans ce CS ?

Je pense aux inon­da­tions dans le Nord. Pas sur le fond de l’événement évi­dem­ment, mais parce que nous avons vécu des moments très humains avec les habi­tants, les pom­piers pro­fes­sion­nels pré­sents sur place et l’équipe avec laquelle je suis par­ti. Nous avons été très bien accueillis et ces échanges ont été extrê­me­ment enri­chis­sants. C’était aus­si une manière de décou­vrir un autre décor en tant que pompier.


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