Web-série — Affecté depuis trois ans et demi au centre de secours de Sucy-en-Brie, installé dans l’ancienne école des Mésanges, le caporal-chef Antoine Forestier revient sur son parcours singulier et les spécificités d’un secteur à part, entre pavillons et forêts.
Bonjour Augustin, pourrais-tu te présenter ?
Bonjour, je suis le caporal-chef Antoine Forestier, j’ai 27 ans et je viens de Rouen. Je suis affecté au centre de secours de Sucy-en-Brie depuis trois ans et demi, il s’agit de mon premier CS. Je suis entré « tard » à la Brigade, à 23 ans, car avant cela j’ai passé un BTS géomètre puis je suis parti deux ans au Canada : une année pour poursuivre mes études, puis une autre durant laquelle j’ai travaillé dans un service d’urbanisme. C’est là-bas que j’ai côtoyé au quotidien les pompiers dont la caserne longeait nos locaux. Les échanges avec eux ont nourri et fait mûrir mon envie d’intégrer la BSPP, jusqu’à en faire un vrai projet professionnel.
Côté personnel, je suis passionné de musique et j’ai longtemps joué de la guitare, même si le temps me manque pour reprendre sérieusement. J’aime aussi la randonnée sur plusieurs jours, en autonomie complète — je reviens d’un trek dans les Hautes-Alpes. Et petite actualité personnelle : je viens de me pacser cette semaine.
Quel est le premier aspect positif qui te vient en tête en pensant à ce CS ?
Le format du CS : nous sommes une petite unité qui ne décale pas énormément, ce qui fait que nous passons beaucoup de temps ensemble. Cela crée naturellement des liens très forts et une ambiance de garde agréable. Comme partout il faut faire sa place, mais l’intégration s’est faite très facilement pour moi.
Quelles spécificités ou type d’inter’ pour ce secteur ?
Sucy-en-Brie défend le secteur le plus boisé de la Brigade. Cela nous amène à intervenir sur des situations assez atypiques pour des « pompiers de Paris », notamment l’assistance à la faune sauvage (biches, renards, sangliers, etc.). On réalise globalement beaucoup d’interventions « de qualité », qui nécessitent réellement l’action des pompiers. À côté de cela, la population est plutôt vieillissante et une grande partie de nos interventions a lieu dans les pavillons, même si l’on retrouve aussi quelques petites cités.
Quelle est l’intervention qui t’a le plus marqué dans ce CS ?
Oui, immédiatement je pense à un accouchement. C’était le soir du bal du 14 juillet. Nous avions très peu décalé de la journée et vers 1h30 du matin nous partons pour une femme en plein travail. L’accouchement était imminent : elle était allongée au sol, en train de retenir la tête de son bébé. Nous avons immédiatement pris en charge la parturiente et l’accouchement s’est déroulé parfaitement. C’était une première pour mon équipe et pour moi. Aider à mettre un enfant au monde, et que tout se passe bien, c’est très marquant. Émouvant et rare.
Souvenir personnel le plus marquant dans ce CS ?
Je pense aux inondations dans le Nord. Pas sur le fond de l’événement évidemment, mais parce que nous avons vécu des moments très humains avec les habitants, les pompiers professionnels présents sur place et l’équipe avec laquelle je suis parti. Nous avons été très bien accueillis et ces échanges ont été extrêmement enrichissants. C’était aussi une manière de découvrir un autre décor en tant que pompier.