UN POMPIER, UN CS — Mathéo au CS Plaisance

Raphaël Orlan­do —  — Modi­fiée le 1 août 2025 à 10 h 14 

Web-série — Originaire de Poitiers, le caporal-chef Mathéo Fouquereau est affecté depuis ses débuts à la caserne Plaisance, dans le 14e arrondissement de Paris. Très attaché à ce secteur, il partage son expérience au sein de la Brigade, entre service opérationnel et projets personnels.

Bon­jour Mathéo, pour­rais-tu te présenter ?

Salut, je suis le capo­ral-chef Mathéo Fou­que­reau. J’ai 23 ans, un peu plus de trois ans de ser­vice, et je suis affec­té depuis mes débuts à la Bri­gade au centre de secours Plaisance.

À côté de ça, je vis près de Poi­tiers avec ma com­pagne. On vient d’acheter une mai­son qu’on rénove entiè­re­ment, de l’isolation à l’électricité. C’est beau­coup de tra­vail, mais très satis­fai­sant : on construit notre chez-nous, pièce par pièce.

Je suis aus­si pom­pier volon­taire depuis long­temps… et un pas­sion­né de rugby !

Quel est le pre­mier aspect posi­tif qui te vient en tête en pen­sant à ce CS ?

Je pense tout de suite à l’infrastructure. On tra­vaille dans un centre de secours his­to­rique de la BSPP, une belle caserne bien pen­sée. Et chaque été, on s’emploie à l’améliorer encore un peu plus pour qu’elle reste agréable à vivre et à y travailler.

Quelles spé­ci­fi­ci­tés ou type d’inter’ pour ce secteur ?

C’est un sec­teur très dyna­mique : on décale beau­coup, ce qui nous expose à une belle diver­si­té d’interventions, que ce soit en secours à vic­time comme en incendie.

On est proches de la gare Mont­par­nasse, qui accueille tout de même 86 mil­lions de voya­geurs par an. On couvre éga­le­ment une par­tie des bou­le­vards des maré­chaux, dont cer­tains com­portent des loge­ments insa­lubres, plus sujets à des appels.

La petite par­ti­cu­la­ri­té propre au sec­teur Plai­sance : on dis­pose du plus grand nombre d’accès aux cata­combes… et il nous arrive d’y intervenir.

Quelle est l’intervention qui t’a le plus mar­qué dans ce CS ?

Sans aucun doute, c’est une inter­ven­tion se dérou­lant il y a un peu plus d’un an. J’étais encore capo­ral et de garde à l’engin-pompe. En début de soi­rée, nous sommes son­nés pour une « chute avec notion de hau­teur ». En route, l’état-major nous informe que l’on est ren­for­cé par une ambu­lance de réani­ma­tion et deux uni­tés mobiles hos­pi­ta­lières (UHM). Rapi­de­ment, on com­prend la gra­vi­té de l’intervention.

On arrive les pre­miers sur les lieux. Deux enfants viennent d’être défe­nes­trés du 5e étage par leur père, qui a ensuite sau­té à son tour. Le chef d’agrès, le temps de deman­der du ren­fort par radio, ordonne à chaque chef d’équipe de « com­man­der » et d’assurer les pre­miers soins.

On constate rapi­de­ment le décès du père. Les enfants, eux, ont atter­ri sur une bande d’herbe au pied de l’immeuble, ce qui a sans doute amor­ti leur chute. Nous avons alors rapi­de­ment assu­ré leur prise en charge et effec­tué les pre­miers gestes, avant l’arrivée des équipes médicales.

C’est une inter­ven­tion dra­ma­tique, mais heu­reu­se­ment les deux enfants s’en sortent. On a eu des nou­velles assez rapi­de­ment : ils sont bles­sés, bien-sûr, mais res­tent vivants. C’est une inter­ven­tion que je ne suis pas près d’oublier.

Sou­ve­nir personnel/​cohésion le plus mar­quant dans ce CS ?

Ce que je retiens sur­tout, ce sont les liens très forts qu’on tisse ici. Le rythme des gardes nous fait pas­ser énor­mé­ment de temps ensemble. C’est très dif­fé­rent du monde civil, mais c’est ce qui fait la richesse du métier.

Par exemple, je suis très proche du pre­mière classe Paul­mier. Quand on est de garde ensemble, on par­tage abso­lu­ment tout. Il fait désor­mais par­tie de mes amis proches, et je suis même invi­té à son mariage. À la Bri­gade, les col­lègues deviennent sou­vent des amis.


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