FORMATION — L’enseignement spécialisé des personnels de santé

Formation médecin BSPP

Grands formats — La section d’enseignement spécialisé a pour objectif de répondre au mieux aux besoins de formation initiale et continue des personnels de la Division Santé de la BSPP.

La rédac­tion Allo18 —  — Modi­fiée le 6 mai 2021 à 10 h 57 

La sec­tion d’enseignement spé­cia­li­sé est com­po­sée d’une équipe péda­go­gique (deux méde­cins urgen­tistes et deux infir­miers) et d’un logis­ti­cien. L’ensemble du groupe a, en plus de cette acti­vi­té à temps plein, une acti­vi­té opé­ra­tion­nelle de garde (ambu­lance de réani­ma­tion, coor­di­na­tion médi­cale et DSM pour un des deux méde­cins). D’autres méde­cins affec­tés à la BSPP ren­forcent éga­le­ment de manière régu­lière la cel­lule pour leurs qua­li­tés péda­go­giques et/​ou leur exper­tise sur un domaine par­ti­cu­lier. Enfin, c’est une cel­lule trans­ver­sale avec beau­coup d’entités de la BSPP, puisqu’elle néces­site un tra­vail com­mun avec les autres sec­tions du Bureau Médi­cal d’Urgence (BMU), comme la sec­tion démarche qua­li­té pour le retex, la sec­tion coor­di­na­tion médi­cale, la sec­tion Plans de secours-NRBC, la sec­tion SAV pour les séances de simu­la­tions, le CFO pour les stages OGC-pre­mier méde­cin et COS-DSM, la sec­tion simu­la­tion opé­ra­tion­nelle… Toute l’équipe péda­go­gique détient un diplôme uni­ver­si­taire de for­ma­teur à l’enseignement de la méde­cine par la simulation.

Depuis 2008, il existe un plan de for­ma­tion ini­tial et pro­gres­sif, obli­ga­toire, vali­dé par le méde­cin-chef, pour les nou­veaux méde­cins et infir­miers affec­tés à la BSPP, quel que soit leur par­cours anté­rieur et leurs diplômes. Le pre­mier module est un stage « nou­veaux arri­vants » qui com­prend dix jour­nées de for­ma­tion et des dou­blures de garde AR répar­ties sur trois mois. Il per­met l’acculturation à l’Institution et l’enseignement des spé­ci­fi­ci­tés du tra­vail au sein de la BSPP. Un deuxième module, sur deux ans, com­porte dif­fé­rentes for­ma­tions : ECG, NRBC, intu­ba­tion dif­fi­cile, accou­che­ment, triage, IMP 1, stage OGC-pre­mier méde­cin, coor­di­na­tion, écho­gra­phie, etc. Le troi­sième module, sur un an, contient un recy­clage NRBC. Enfin le der­nier module est le stage COS-DSM pour les méde­cins et « Infir­mier CO Pos­ture ren­for­cée » pour les infir­miers. La sec­tion assure une ou plu­sieurs fois par an, l’enseignement ou la par­ti­ci­pa­tion à l’enseignement de ces dif­fé­rents modules. Enfin, elle a mis en place une for­ma­tion « ini­tia­tion aux soins d’urgences » des­ti­née aux méde­cins de la sec­tion san­té et prévention.

DES SÉANCES DE SIMULATION

En paral­lèle, tous les méde­cins, phar­ma­ciens et infir­miers sont sou­mis à une obli­ga­tion légale de for­ma­tion conti­nue, sous forme de diplômes uni­ver­si­taires com­plé­men­taires, séances de simu­la­tion, confé­rences. Il faut donc veiller au sui­vi de ces for­ma­tions pour cha­cun et assu­rer les jour­nées de for­ma­tion par la simu­la­tion. Envi­ron 40 jour­nées de for­ma­tion sur simu­la­teur sont orga­ni­sées par an aux­quelles par­ti­cipent envi­ron 300 appre­nants. Le maté­riel de pointe dis­po­nible (man­ne­quins de simu­la­tion haute-fidé­li­té qui repro­duisent un très grand nombre de symp­tômes, man­ne­quins basse fidé­li­té, man­ne­quins d’accouchement, man­ne­quins pédia­triques, tho­rax fan­tôme d’échographie, têtes d’intubation, maté­riel de retrans­mis­sion vidéo), a été en par­tie finan­cé par l’association des Gueules cas­sées. Ces séances de simu­la­tion accueillent douze par­ti­ci­pants (deux équipes d’ambulances de réani­ma­tion et deux équipes de secours à vic­time). Ces jour­nées visent la mise en situa­tion pour amé­lio­rer les pra­tiques indi­vi­duelles et col­lec­tives, dans les équipes et entre les équipes. Les exer­cices sont construits pour être au plus proche de la réa­li­té et le plus immer­sif possible.

… ET DES SERIOUS GAMES

À la suite de cha­cun d’eux, un débrie­fing per­met un tra­vail com­mun d’analyse et de mise en évi­dence de pistes de pro­gres­sion indi­vi­duelle et col­lec­tive. Les thèmes abor­dés concernent toutes mis­sions aux­quelles les équipes peuvent être confron­tées (médi­cale, trau­ma­tique, feu, NRBC, mul­ti-vic­times, triage, adulte, enfant, par­tu­rientes). Cer­taines séances sont éga­le­ment orga­ni­sées sous forme de serious game, avec la col­la­bo­ra­tion de la Sec­tion Simu­la­tion Opé­ra­tion­nelle, dans le cadre de la for­ma­tion au triage de vic­times en situa­tion d’afflux mas­sif notam­ment. L’évolution depuis quelques années va aus­si vers la mise en place de col­la­bo­ra­tion avec cer­tains hôpi­taux (l’HIA Per­cy et l’hôpital de la Pitié Sal­pê­trière) pour amé­lio­rer la com­pré­hen­sion mutuelle, la coopé­ra­tion et donc l’efficacité de la prise en charge des patients, notam­ment lors des trans­mis­sions entre les équipes pré­hos­pi­ta­lières et hos­pi­ta­lières. Par ailleurs, d’autres séances sont orga­ni­sées en com­mun avec les quatre SAMU opé­rant sur le sec­teur BSPP pour les internes de méde­cine pré­sents dans ces ins­ti­tu­tions. Enfin, la sec­tion anime des ate­liers ou des for­ma­tions lors des congrès des Socié­tés savantes au pro­fit de méde­cins de toute la France, ou d’autres pro­fes­sion­nels de san­té (den­tistes, infir­miers anesthésistes).

À l’instar de l’aéronautique, et de façon très nova­trice en France pour le monde médi­cal, une for­ma­tion aux Fac­teurs Humains et Team Res­source Mana­ge­ment a été éla­bo­rée avec l’IRBA (Ins­ti­tut de Recherche Bio­mé­di­cale des Armées) en jan­vier 2018, pour tous les per­son­nels de la Divi­sion San­té. L’objectif est de ten­ter de réduire les risques et les consé­quences liées aux erreurs humaines, ain­si que d’augmenter l’efficience des équipes. Des ses­sions de deux jours, obli­ga­toires pour l’ensemble du per­son­nel de la DIVSAN, sont réa­li­sées chaque mois. Beau­coup de thé­ma­tiques sont abor­dées comme la ges­tion du stress, le lea­der­ship et le fol­lo­wer­ship, le par­tage de l’analyse de la situa­tion, la prise de déci­sion, la com­mu­ni­ca­tion, la ges­tion des situa­tions com­plexes ou inat­ten­dues, l’autorité, la ges­tion de l’attention et de la charge de tra­vail. Ces ses­sions ont reçu un très bon accueil. Un tra­vail est actuel­le­ment en cours de concep­tion pour la mise en appli­ca­tion de ces thé­ma­tiques lors de séances de simulation.

Enfin la Divi­sion San­té s’est for­mée, avec d’autres per­son­nels de la BSPP, au MRMI (Medi­cal Res­ponse to Major Inci­dents). Ce concept nova­teur en France est un outil de simu­la­tion des­ti­né à entraî­ner les acteurs des dif­fé­rents ser­vices (secou­ristes, méde­cins, pom­piers, poli­ciers) à la prise de déci­sion et la ges­tion de crises majeures. Il per­met un entraî­ne­ment com­mun de l’intégralité de la chaîne de secours, du pré­hos­pi­ta­lier aux ser­vices d’urgences, réani­ma­tions ou blocs opé­ra­toires d’une part, et un tra­vail de col­la­bo­ra­tion entre l’équivalent du DSM, du COS, du COP et des hôpi­taux d’autre part. C’est un exer­cice sur table, mais en temps et com­mu­ni­ca­tions réels, avec des feed­back sur les consé­quences des déci­sions (res­sources à aler­ter, uti­li­sa­tion des res­sources, triage et prise en charge thé­ra­peu­tique des patients).

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