Grands formats — La section d’enseignement spécialisé a pour objectif de répondre au mieux aux besoins de formation initiale et continue des personnels de la Division Santé de la BSPP.
La section d’enseignement spécialisé est composée d’une équipe pédagogique (deux médecins urgentistes et deux infirmiers) et d’un logisticien. L’ensemble du groupe a, en plus de cette activité à temps plein, une activité opérationnelle de garde (ambulance de réanimation, coordination médicale et DSM pour un des deux médecins). D’autres médecins affectés à la BSPP renforcent également de manière régulière la cellule pour leurs qualités pédagogiques et/ou leur expertise sur un domaine particulier. Enfin, c’est une cellule transversale avec beaucoup d’entités de la BSPP, puisqu’elle nécessite un travail commun avec les autres sections du Bureau Médical d’Urgence (BMU), comme la section démarche qualité pour le retex, la section coordination médicale, la section Plans de secours-NRBC, la section SAV pour les séances de simulations, le CFO pour les stages OGC-premier médecin et COS-DSM, la section simulation opérationnelle… Toute l’équipe pédagogique détient un diplôme universitaire de formateur à l’enseignement de la médecine par la simulation.
Depuis 2008, il existe un plan de formation initial et progressif, obligatoire, validé par le médecin-chef, pour les nouveaux médecins et infirmiers affectés à la BSPP, quel que soit leur parcours antérieur et leurs diplômes. Le premier module est un stage « nouveaux arrivants » qui comprend dix journées de formation et des doublures de garde AR réparties sur trois mois. Il permet l’acculturation à l’Institution et l’enseignement des spécificités du travail au sein de la BSPP. Un deuxième module, sur deux ans, comporte différentes formations : ECG, NRBC, intubation difficile, accouchement, triage, IMP 1, stage OGC-premier médecin, coordination, échographie, etc. Le troisième module, sur un an, contient un recyclage NRBC. Enfin le dernier module est le stage COS-DSM pour les médecins et « Infirmier CO Posture renforcée » pour les infirmiers. La section assure une ou plusieurs fois par an, l’enseignement ou la participation à l’enseignement de ces différents modules. Enfin, elle a mis en place une formation « initiation aux soins d’urgences » destinée aux médecins de la section santé et prévention.
DES SÉANCES DE SIMULATION
En parallèle, tous les médecins, pharmaciens et infirmiers sont soumis à une obligation légale de formation continue, sous forme de diplômes universitaires complémentaires, séances de simulation, conférences. Il faut donc veiller au suivi de ces formations pour chacun et assurer les journées de formation par la simulation. Environ 40 journées de formation sur simulateur sont organisées par an auxquelles participent environ 300 apprenants. Le matériel de pointe disponible (mannequins de simulation haute-fidélité qui reproduisent un très grand nombre de symptômes, mannequins basse fidélité, mannequins d’accouchement, mannequins pédiatriques, thorax fantôme d’échographie, têtes d’intubation, matériel de retransmission vidéo), a été en partie financé par l’association des Gueules cassées. Ces séances de simulation accueillent douze participants (deux équipes d’ambulances de réanimation et deux équipes de secours à victime). Ces journées visent la mise en situation pour améliorer les pratiques individuelles et collectives, dans les équipes et entre les équipes. Les exercices sont construits pour être au plus proche de la réalité et le plus immersif possible.
… ET DES SERIOUS GAMES
À la suite de chacun d’eux, un débriefing permet un travail commun d’analyse et de mise en évidence de pistes de progression individuelle et collective. Les thèmes abordés concernent toutes missions auxquelles les équipes peuvent être confrontées (médicale, traumatique, feu, NRBC, multi-victimes, triage, adulte, enfant, parturientes). Certaines séances sont également organisées sous forme de serious game, avec la collaboration de la Section Simulation Opérationnelle, dans le cadre de la formation au triage de victimes en situation d’afflux massif notamment. L’évolution depuis quelques années va aussi vers la mise en place de collaboration avec certains hôpitaux (l’HIA Percy et l’hôpital de la Pitié Salpêtrière) pour améliorer la compréhension mutuelle, la coopération et donc l’efficacité de la prise en charge des patients, notamment lors des transmissions entre les équipes préhospitalières et hospitalières. Par ailleurs, d’autres séances sont organisées en commun avec les quatre SAMU opérant sur le secteur BSPP pour les internes de médecine présents dans ces institutions. Enfin, la section anime des ateliers ou des formations lors des congrès des Sociétés savantes au profit de médecins de toute la France, ou d’autres professionnels de santé (dentistes, infirmiers anesthésistes).
À l’instar de l’aéronautique, et de façon très novatrice en France pour le monde médical, une formation aux Facteurs Humains et Team Ressource Management a été élaborée avec l’IRBA (Institut de Recherche Biomédicale des Armées) en janvier 2018, pour tous les personnels de la Division Santé. L’objectif est de tenter de réduire les risques et les conséquences liées aux erreurs humaines, ainsi que d’augmenter l’efficience des équipes. Des sessions de deux jours, obligatoires pour l’ensemble du personnel de la DIVSAN, sont réalisées chaque mois. Beaucoup de thématiques sont abordées comme la gestion du stress, le leadership et le followership, le partage de l’analyse de la situation, la prise de décision, la communication, la gestion des situations complexes ou inattendues, l’autorité, la gestion de l’attention et de la charge de travail. Ces sessions ont reçu un très bon accueil. Un travail est actuellement en cours de conception pour la mise en application de ces thématiques lors de séances de simulation.
Enfin la Division Santé s’est formée, avec d’autres personnels de la BSPP, au MRMI (Medical Response to Major Incidents). Ce concept novateur en France est un outil de simulation destiné à entraîner les acteurs des différents services (secouristes, médecins, pompiers, policiers) à la prise de décision et la gestion de crises majeures. Il permet un entraînement commun de l’intégralité de la chaîne de secours, du préhospitalier aux services d’urgences, réanimations ou blocs opératoires d’une part, et un travail de collaboration entre l’équivalent du DSM, du COS, du COP et des hôpitaux d’autre part. C’est un exercice sur table, mais en temps et communications réels, avec des feedback sur les conséquences des décisions (ressources à alerter, utilisation des ressources, triage et prise en charge thérapeutique des patients).