#BrigadeInside — Le mal de dos, ce mal du siècle, peut aussi toucher les sapeurs-pompiers de Paris, mais il n’est pas une fatalité. Une opération de sensibilisation est en cours pour prévenir les différentes blessures professionnelles et en particulier, les lombalgies. Explications.
Le 7 mai dernier s’est tenue une formation de prévention des blessures, au centre de secours Ménilmontant, dans le XXe arrondissement de Paris. Cette opération de sensibilisation a pour but de maintenir la disponibilité opérationnelle des femmes et des hommes de la Brigade. Cette formation pratique et innovante est dispensée par des intervenants pluridisciplinaires dont des kinésithérapeutes, une ergothérapeute, deux moniteurs EPMS et un médecin. Cette mixité permet aux pompiers de bénéficier de l’expertise de chacun et de renforcer le lien HIA-BSPP.
Dix verres d’eau par jour
Ce matin-là, le docteur Marianne M., médecin-principal à l’antenne médicale de Ménilmontant, présente les causes de lombalgies et les meilleurs moyens de les éviter à un groupe de volontaires. A la suite de cette présentation, un moniteur d’entraînement physique militaire et sportif (EPMS) introduit les techniques d’optimisation du potentiel (TOP). Il a été rappelé qu’un matériel adapté, une bonne hygiène de vie et l’écoute de son corps diminuent les risques de lombalgies.
Malgré l’effet de groupe, il vaut mieux sauter deux à trois séances en cas de douleur, même légère, plutôt que se blesser en forçant. Le docteur a insisté sur un point : l’hydratation. « Il faut boire environ dix verres d’eau par jour, insiste-t-elle, par petites quantités, tout au long de la journée. Comme un médicament, je vous prescris d’avoir votre bouteille d’eau, en permanence, pour vous hydrater en toutes circonstances. » En effet, une bonne hydratation permet de conserver tout son potentiel et évite la déshydratation chronique, qui entraîne une perte de capacités de l’ordre de 10%.
L’INFO EN + : Faire soi-même sa boisson de sport
La sudation fait perdre du sodium, du potassium, et surtout de l’eau. Il est donc recommandé d’avoir une boisson d’effort pour les séances intenses, supérieures à une heure. Une boisson d’effort « maison » est composée de deux tiers d’eau, d’un tiers de jus de fruits et d’un petit sachet de sel. Elle doit être adaptée au climat, en augmentant la proportion d’eau par temps chaud. Idéalement, la température de la boisson se situe entre huit et quinze degrés.
Des étirements réguliers, des maux évités !
Après cet exposé, les participants rejoignent des ateliers par groupe de quatre. Des kinésithérapeutes apprennent aux pompiers une série d’étirements réalisables en tout lieu, en rappelant qu’il vaut mieux être dans un moment calme, de préférence le soir. « Quand vous vous étirez, vous pensez koala, image l’une des professionnelles de santé. À défaut de pouvoir vous étirer chaque jour, instaurez cette routine trois fois par semaine. » Cependant, elle ne préconise pas de moment à privilégier. « Peu importe, admet la soignante, le plus important, c’est de s’étirer. » Certains sapeurs-pompiers présents ont vu sous un autre angle des exercices qu’ils effectuent régulièrement, tels que les crunchs, en sollicitant des muscles qu’ils ne travaillent pas d’ordinaire. Un renforcement musculaire autour de la colonne vertébrale permet de limiter les douleurs dorsales.
Par ailleurs, une autre kinésithérapeute leur montre les pratiques à adopter pour porter de lourdes charges, sans s’abîmer le dos, tandis que deux moniteurs de l’EPMS leur transmettent des exercices à inclure dans des circuits training.
Finalement, cette formation inédite se focalise sur la prévention primaire des blessures, avant qu’elles ne surviennent, alors que c’est souvent la prévention secondaire, pour éviter les récidives une fois la blessure survenue, qui est développée. « L’objectif de cette formation est d’apporter des outils pratiques et simples à des sapeurs-pompiers de Paris en centre de secours (CS), afin qu’ils diffusent l’information à leurs collègues pour toucher un maximum de monde, conclut le médecin principal. L’idée est de maintenir ce nouveau format sur deux à trois sessions par an. »
De bonnes habitudes évitent nombre de complications et de privations. Alors, allez-vous appliquer l’une d’entre elles ?
Photos : SGT Nicholas Bady