UN POMPIER, UN CS — Léo au CS Clamart

Raphaël Orlan­do —  — Modi­fiée le 6 juin 2025 à 10 h 20 

Web-série — Affecté au centre de secours de Clamart, le caporal Léo Marceau évolue dans un petit CS où l’ambiance familiale joue un rôle central. Avec seulement quatorze personnes par garde, la caserne fonctionne presque comme une maison, où chacun trouve naturellement sa place. Il revient sur son quotidien à Clamart, marqué par la solidarité, et partage et une intervention particulièrement marquante.

Bon­jour Léo, pour­rais-tu te présenter ?

Salut, je suis le capo­ral Léo Mar­ceau, j’ai 23 ans et deux ans et demi de ser­vice. J’ai débu­té au CS Ples­sis-Cla­mart avant de rejoindre le CS Cla­mart après ma nomi­na­tion au grade de capo­ral, il y a bien­tôt un an. Je suis ori­gi­naire de Bor­deaux et j’y vis avec ma com­pagne. À côté je suis pas­sion­né de foot­ball depuis l’enfance, j’ai joué en club pen­dant une quin­zaine d’années. Aujourd’hui encore, je conti­nue à jouer pen­dant mes repos, et aus­si au CS, car c’est un sport assez appré­cié ici.

Quel est le pre­mier aspect posi­tif qui te vient en tête en pen­sant à ce CS ?

Ce que j’apprécie le plus à Cla­mart, c’est l’ambiance. C’est un petit centre avec qua­torze per­sonnes à la garde, donc tout le monde se connaît bien, ce qui faci­lite l’intégration et ren­force la cohé­sion. On tra­vaille mieux, on vient avec plai­sir. Il y a une vraie atmo­sphère fami­liale. Et puis on a notre mas­cotte : Vul­kan, un chien que j’ai vu gran­dir ici. Il fait vrai­ment par­tie de la vie de la caserne. On le sort régu­liè­re­ment, on a même essayé de cou­rir avec lui, mais il n’est pas très fan, un peu flem­mard à vrai dire !

Quelles spé­ci­fi­ci­tés ou type d’inter’ pour ce secteur ?

Notre centre de secours est situé en extra-muros et couvre prin­ci­pa­le­ment les com­munes de Cla­mart, Mala­koff ou encore Châ­tillon. Nous avons aus­si l’avantage de pou­voir inter­ve­nir ponc­tuel­le­ment dans Paris, notam­ment dans le XIVe arron­dis­se­ment. Le cadre d’intervention est donc très varié, alter­nant entre zones pavillon­naires, immeubles, mais aus­si espace vert avec par exemple la forêt de Meu­don. Sur notre sec­teur, nous réa­li­sons tous types d’interventions, à l’exception du domaine fluvial.

Quelle est l’intervention qui t’a le plus mar­qué dans ce CS ?

Il y a une inter­ven­tion toute récente, début avril, qui m’a par­ti­cu­liè­re­ment mar­qué. Nous sommes par­tis en pleine nuit pour un feu de pavillon. À notre arri­vée, deux per­sonnes se jettent du pre­mier étage pour échap­per aux flammes — les parents — qui nous indiquent que leur fille est encore à l’intérieur. Avec mon binôme, nous débu­tons notre recon­nais­sance, mais le pavillon est entiè­re­ment embra­sé et la pro­gres­sion est dif­fi­cile. Après de longues minutes, nous attei­gnons une pièce où se trouve une vic­time mal­heu­reu­se­ment car­bo­ni­sée. C’était leur fille. C’était la pre­mière fois que je fai­sais face à une situa­tion pareille. Ça marque, for­cé­ment. On en a par­lé entre nous à la caserne, mais c’est le genre d’intervention qui vous reste long­temps en tête…

Sou­ve­nir personnel/​cohésion le plus mar­quant dans ce CS ?

Depuis deux ans, on orga­nise la Saint-Patrick au CS, et tous les pom­piers de la com­pa­gnie sont invi­tés. On ins­talle des stands de res­tau­ra­tion, et cette année, un musi­cien est même venu jouer de la cor­ne­muse. C’est un moment à part, un peu comme la Sainte-Barbe : les grades s’effacent, les échanges sont plus libres. J’espère que ça conti­nue­ra, car c’est une jour­née que tout le monde apprécie.


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