
Web-série — Affecté au centre de secours de Clamart, le caporal Léo Marceau évolue dans un petit CS où l’ambiance familiale joue un rôle central. Avec seulement quatorze personnes par garde, la caserne fonctionne presque comme une maison, où chacun trouve naturellement sa place. Il revient sur son quotidien à Clamart, marqué par la solidarité, et partage et une intervention particulièrement marquante.
Bonjour Léo, pourrais-tu te présenter ?
Salut, je suis le caporal Léo Marceau, j’ai 23 ans et deux ans et demi de service. J’ai débuté au CS Plessis-Clamart avant de rejoindre le CS Clamart après ma nomination au grade de caporal, il y a bientôt un an. Je suis originaire de Bordeaux et j’y vis avec ma compagne. À côté je suis passionné de football depuis l’enfance, j’ai joué en club pendant une quinzaine d’années. Aujourd’hui encore, je continue à jouer pendant mes repos, et aussi au CS, car c’est un sport assez apprécié ici.
Quel est le premier aspect positif qui te vient en tête en pensant à ce CS ?
Ce que j’apprécie le plus à Clamart, c’est l’ambiance. C’est un petit centre avec quatorze personnes à la garde, donc tout le monde se connaît bien, ce qui facilite l’intégration et renforce la cohésion. On travaille mieux, on vient avec plaisir. Il y a une vraie atmosphère familiale. Et puis on a notre mascotte : Vulkan, un chien que j’ai vu grandir ici. Il fait vraiment partie de la vie de la caserne. On le sort régulièrement, on a même essayé de courir avec lui, mais il n’est pas très fan, un peu flemmard à vrai dire !
Quelles spécificités ou type d’inter’ pour ce secteur ?
Notre centre de secours est situé en extra-muros et couvre principalement les communes de Clamart, Malakoff ou encore Châtillon. Nous avons aussi l’avantage de pouvoir intervenir ponctuellement dans Paris, notamment dans le XIVe arrondissement. Le cadre d’intervention est donc très varié, alternant entre zones pavillonnaires, immeubles, mais aussi espace vert avec par exemple la forêt de Meudon. Sur notre secteur, nous réalisons tous types d’interventions, à l’exception du domaine fluvial.
Quelle est l’intervention qui t’a le plus marqué dans ce CS ?
Il y a une intervention toute récente, début avril, qui m’a particulièrement marqué. Nous sommes partis en pleine nuit pour un feu de pavillon. À notre arrivée, deux personnes se jettent du premier étage pour échapper aux flammes — les parents — qui nous indiquent que leur fille est encore à l’intérieur. Avec mon binôme, nous débutons notre reconnaissance, mais le pavillon est entièrement embrasé et la progression est difficile. Après de longues minutes, nous atteignons une pièce où se trouve une victime malheureusement carbonisée. C’était leur fille. C’était la première fois que je faisais face à une situation pareille. Ça marque, forcément. On en a parlé entre nous à la caserne, mais c’est le genre d’intervention qui vous reste longtemps en tête…
Souvenir personnel/cohésion le plus marquant dans ce CS ?
Depuis deux ans, on organise la Saint-Patrick au CS, et tous les pompiers de la compagnie sont invités. On installe des stands de restauration, et cette année, un musicien est même venu jouer de la cornemuse. C’est un moment à part, un peu comme la Sainte-Barbe : les grades s’effacent, les échanges sont plus libres. J’espère que ça continuera, car c’est une journée que tout le monde apprécie.