
Retour d’inter — Au cœur de l’incendie de Notre-Dame, le Père Fournier, aumônier des sapeurs-pompiers de Paris a eu un rôle décisif qui a permis de récupérer non seulement les reliques de la cathédrale, mais nombre d’œuvres importantes. Ils nous a raconté ce moment palpitant face à nos caméras. Retrouvez-le après un rapide retour sur les faits.
Le 15 avril 2019, peu avant 19 heures…
Le 15 avril 2019, peu avant 19 heures, les secours de la Brigade sont appelés pour un « feu sous toiture » situé au niveau de la flèche centrale de la cathédrale Notre-Dame. Les informations collectées par les opérateurs du centre opérationnel permettent d’anticiper l’envoi de nombreux moyens. Un renfort incendie est d’emblée demandé ainsi que l’engagement des groupes spécialisés tels que la section recherche et sauvetage en milieu urbain (RSMU), le groupe de recherche et d’intervention en milieu périlleux (GRIMP), les spécialistes en exploration de longue durée (ELD), le lot de sauvegarde du patrimoine culturel, etc.
Un vent important et l’absence de recoupement propre à ce type d’édifice laissent présager une propagation rapide du sinistre. Chacun des sapeurs-pompiers de Paris, présent sur les lieux, quel que soit son grade, sait que l’intervention sera longue et difficile.
D’importants moyens hydrauliques sont établis afin de contenir la propagation des flammes à l’ensemble de la toiture et une vedette d’intervention (VEDI), en aspiration dans la Seine amènent l’eau jusqu’aux engins-pompe. Le concours des services départementaux d’incendie et de secours (SDIS) limitrophes est sollicité au titre du besoin supplémentaire en bras élévateur articulé (BEA) et afin d’assurer la couverture courante. Un groupe de pompiers, dont l’aumônier, assisté des personnels de Notre Dame, parviennent malgré la chute des matériaux et l’opacité des fumées, à sauver le trésor de Notre Dame. Le plomb de la charpente fond et tombe sur le sol, de nombreuses autres œuvres sont sauvegardées. Elles sont immédiatement sécurisées par la police puis mises à l’abri à l’Hôtel de ville. La flèche s’effondre brutalement, perçant la charpente et propageant le feu au rez-de-chaussée de l’édifice. Après s’être repliés, l’attaque est relancée avec l’engagement du robot d’extinction (REX).
Vers 21 h 30, les beffrois soutenant les tours sont directement menacés par la propagation du feu, notamment la tour nord qui abrite les cloches. Si celles-ci chutent, cela provoquera l’effondrement de tout ou partie des deux tours.
« Tous les yeux s’étaient levés vers le haut de l’église. Ce qu’ils voyaient était extraordinaire. Sur le sommet de la galerie la plus élevée, plus haut que la rosace centrale, il y avait une grande flamme qui montait entre les deux clochers avec des tourbillons d’étincelles, une grande flamme désordonnée et furieuse dont le vent emportait par moments un lambeau dans la fumée. Au-dessous de cette flamme, au-dessous de la sombre balustrade à trèfles de braise, deux gouttières en gueules de monstres vomissaient sans relâche cette pluie ardente qui détachait son ruissellement argenté sur les ténèbres de la façade inférieure », a écrit Victor Hugo de façon prémonitoire.
Avec une température frôlant les 800 degrés, un vent défavorable, la chute de nombreux matériaux, il faut à tout prix, empêcher l’extension du feu, tout en contrôlant l’effet des lances pour ne pas mettre en péril l’édifice. Parallèlement à l’attaque massive des quelques 3000 m² de toiture en feu, une quinzaine de pompiers se sont engagés dans ces tours pour y établir les moyens hydrauliques nécessaires à la protection de celles-ci. C’est cette décision concertée, qui a permis de sauver les deux beffrois.
La phase suivante consiste à surveiller cet édifice fragilisé mais debout, de faciliter l’expertise de nos architectes et de poursuivre l’évacuation des œuvres qui se situent encore dans les chapelles latérales.
La structure de la cathédrale est sauvée et les principales œuvres d’art ont donc été sauvegardées. Après plus de 9 heures de combat acharné, l’engagement collectif et parfaitement coordonné a permis d’éviter le pire. Cette opération historique a permis de mettre en avant un modèle Brigade, jeune et résilient, animé par la volonté de réaliser la mission y compris dans des conditions extrêmes.
Le Père Fournier raconte…
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A nos sapeurs-pompiers de Paris,
Merci et bravo ! A vous qui sauver, qui nous sauver, encore et toujours. Lundi 15 avril 2019, le monde entier a tremblé et c’est avec une profonde admiration que nous vous avons vu défendre et sauver le coeur de notre capitale, au péril de vos vies. A nous tous, désormais, de contribuer avec fraternité à la mission de réparer ce coeur qui bat depuis tant de siècles !
Nous ne vous remercierons jamais assez.
Ils font vraiment le plus beau métier du monde, nos supers Héros.
Depuis hier soir nous sommes tous dans une grande tristesse et ce n’est pas seulement les gens qui la voyaient tous les jours, mais c’est l’Europe et le monde entier qui à été toucher par cette triste nouvelle.
Nous étions tous content de la savoir en travaux, cette cathédrale était un magnifique trésor de 856 ans, ça représente le savoir faire de toutes les personnes qui ont participées à sa construction à travers les siècles, à Violet le Duc et sa magnifique flèche, et à tout ceux qui l’ont entretenu durant sa longue vie.
Ce matin c’est Un immense merci que nous adressons à tous les Sapeurs-Pompiers de Paris ainsi qu’à ceux de la grande couronne pour leur difficile combat au feu durant cette terrible soirée cette nuit.
Malgré leur rapidité d’intervention, et les 400 Soldats du feu qui sont intervenus de partout, la flèche et sa toiture en plomb et sa magnifique foret de chêne sont partis en fumés en deux heures de temps.
Mais comme toujours, nos Sapeurs-pompiers nous ont montrés Leur courage au péril de leur vie, et leur dévouement, malgré les cendres incandescentes qui leur tombaient dessus et les risques d’effondrement, leur acharnement a permis de sauver les deux tours de Notre Dame de Paris avec leur magnifique rosace.
Une grande pensée et prompt rétablissement aux pompiers blessés.
Nous pouvons être tous fières du travail de ces hommes et femmes qui se sont battues sur ce dramatique sinistre
M N
merci à eux