UN POMPIER, UN CS — Allan au CS Sévigné

Raphaël Orlan­do —  — Modi­fiée le 6 juin 2025 à 10 h 14 

Web-série — Implantée au cœur du Marais depuis plus de deux siècles, la caserne Sévigné est l’un des centres de secours les plus emblématiques de la Brigade. Le caporal-chef Reuille, affecté ici depuis le début de sa carrière, évoque avec fierté ce lieu chargé d’histoire, les particularités du secteur et les liens forts qui unissent ceux qui y servent.

Bon­jour Allan, pour­rais-tu te présenter ?

Bon­jour, je suis le capo­ral-chef Reuille, j’ai 30 ans. Ori­gi­naire de Franche-Com­té, je suis pac­sé et je vis désor­mais à Paris. Cela fait six ans que j’ai inté­gré la Bri­gade et j’ai tou­jours été affec­té au CS Sévi­gné. Depuis un an et demi, je suis per­ma­nent ADU et je serai pro­chai­ne­ment nom­mé sergent.

Quel est le pre­mier aspect posi­tif qui te vient en tête en pen­sant à ce CS ?

Pour moi, qui viens de pro­vince, Sévi’ repré­sente vrai­ment l’image que je me fai­sais d’une caserne de pom­piers de Paris. C’est un bâti­ment his­to­rique, en plein cœur de la capi­tale, char­gé d’histoire. Les pom­piers y exercent depuis 1814, ce qui en fait un lieu emblé­ma­tique de la BSPP.

Quelle spé­ci­fi­ci­té ou type d’inter’ pour ce secteur ?

Notre sec­teur est très diver­si­fié, aus­si bien en termes de popu­la­tion que d’activités. On couvre notam­ment le quar­tier du Marais, connu pour son dyna­misme et sa vie noc­turne ani­mée, ain­si que les envi­rons du Mémo­rial de la Shoah, un lieu de mémoire emblé­ma­tique. À cela s’ajoutent les zones fes­tives, notam­ment autour de la place de la Bas­tille. Cette diver­si­té implique une vigi­lance accrue face aux risques, notam­ment ter­ro­ristes, car notre sec­teur com­prend des sites sen­sibles comme le Bata­clan ou les locaux de Char­lie Hebdo.

D’un point de vue incen­die, nous sommes confron­tés à une archi­tec­ture typi­que­ment pari­sienne, et assez ancienne, avec de nom­breuses cages d’escaliers en bois. Ce type de struc­ture a un poten­tiel calo­ri­fique éle­vé qui fait mon­ter le feu en puis­sance très rapidement.

Quelle est l’intervention qui t’as le plus mar­qué dans ce CS ?

Étant de pro­vince et ancien pom­pier volon­taire, j’ai été impres­sion­né par mes pre­miers incen­dies pari­siens. Encore une fois, les feux de cage d’escalier, en par­ti­cu­lier, prennent une puis­sance incroyable et se pro­pagent très rapi­de­ment, pié­geant sou­vent les habi­tants dans leurs appar­te­ments. Une inter­ven­tion m’a par­ti­cu­liè­re­ment mar­qué, c’était au 3 rue du Géné­ral Blaise. Il s’agissait d’un feu qui s’est décla­ré simul­ta­né­ment dans deux cages d’escaliers et qui s’est pro­pa­gé en un ins­tant via un puits de jour cen­tral. L’intensité et la rapi­di­té du sinistre étaient impressionnantes.

Sou­ve­nir personnel/​cohésion le plus mar­quant dans ce CS ?

Sans hési­ta­tion, l’ambiance les potes de la caserne. La pre­mière année est tou­jours un peu com­pli­quée quand on débarque, mais au fil du temps, on tisse de vraies ami­tiés. Pour te don­ner une idée, j’en suis déjà à mon troi­sième mariage de pom­piers de Sévi­gné ! J’ai même été témoin de l’un de mes cama­rades de Vil­le­neuve. Le fait de pas­ser de longues gardes ensemble, de se voir à n’importe quelle heure et dans toutes sortes de situa­tions, ça crée des liens très forts. Et ces liens per­durent même après un chan­ge­ment de caserne, une pro­mo­tion ou même un départ de la Brigade.


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